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10 avril 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Les algues d’Un Océan de saveurs dans près de 200 marchés Metro

CAP-AUX-OS

Un Océan de saveurs

©Un Océan de saveurs – Jon Yu et Manuel Ano

L’entrepreneur espère que cette alliance pourra faire augmenter son chiffre d’affaires jusqu’à 20%.

Le cueilleur d’algues Antoine Nicolas fait partie de ceux qui profitent de la plus récente entente de Fourchette bleue avec les quelque 200 supermarchés Metro de la province.

Sept de ses produits en flocons se retrouveront sur les tablettes de leur section poissonnerie un peu partout aux quatre coins de la province, à savoir la spiruline marine (nori verte), le mélange du pêcheur (une combinaison de trois algues), la laitue de mer, le bacon de mer, le wakamé, le kombu et le kombu royal. L’entrepreneur espère que cette alliance pourra faire augmenter son chiffre d’affaires jusqu’à 20%.

« Ça sécurise un marché c’est certain, mais surtout des emplois », explique le propriétaire qui compte sur l’équivalent de quatre employés à temps plein en période hivernale (les algues sont récoltées à l’année), et jusqu’à une dizaine au plus fort des opérations. Un Océan de saveurs est déjà présent dans une cinquantaine de Metro, toujours en lien avec l’affiliation de Fourchette bleue. Le programme a servi d’accélérateur puisque Antoine Nicolas était déjà en discussion avec Metro depuis près de quatre ans. « Ensuite il y a toujours un suivi à faire magasin par magasin, pour voir ce qui sort et comment. Il faut aussi s’organiser pour que chaque gérant de poissonnerie puisse recommander. »

L’homme d’affaires fait référence à la consolidation de la distribution de ses produits. Des difficultés ont été observées dans le passé avec La Gamme Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, un service de distribution de produits bioalimentaires à but non lucratif (dont il est d’ailleurs le vice-président) ou encore avec le centre de distribution de la Coop Alentour qui a été racheté par la firme Satau en janvier l’an dernier. « On a perdu à plusieurs reprises nos équipes de représentants avec La Gamme alors on a une reprise du schéma de distribution à faire. Ça nous a coûté cher l’an passé parce que plusieurs points de vente n’ont pas recommandé parce que des suivis ont été manqués », analyse Antoine Nicolas.

Toujours des bâtons dans les roues

 

Ayant pignon sur rue à Cap-aux-Os, Un Océan de saveurs ne recueille plus sa matière première en Gaspésie. L’entreprise a transféré ses activités de collecte au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse en raison de litiges avec Pêches et Océans Canada (cliquez ici pour plus de détails). La situation ne semble pas prête à se résorber en 2024. Aucun changement au permis n’est prévu cette année. « Dans ce contexte-là, le sous-ministre du MAPAQ m’a déconseillé de récolter avant que tout ne soit réglé. On est encore en stand by, à notre plus grand désarroi. »

Le déménagement des opérations a évidemment des répercussions. Le bacon de mer – son meilleur vendeur – coûte deux fois plus cher à produire en raison de l’importation depuis les provinces maritimes. Les algues vertes et rouges représentent par ailleurs 60% de son chiffre d’affaires. « Mais ce sont celles qui ont le plus de chance de nous exposer en cour si on les récolte au Québec », indique Antoine Nicolas.

Un projet de recherche devait cependant démarrer en avril pour revoir les critères de récolte et évaluer la biomasse d’algues de certains secteurs, ce qui pourrait déboucher sur des allégements de procédures. Antoine Nicolas aimerait des barèmes plus conséquents avec la réalité de ce secteur encore niché. Il cite en exemple le parc naturel marin d'Iroise en France, un espace exceptionnel et protégé, où la cueillette d’algues est tolérée jusqu’à 20% … mécaniquement. Au Québec, une algue sur quatre peut être récoltée, à la main seulement.

« C’est un peu le même ratio, mais nous tout est fait de manière minutieuse et artisanale. On a aussi des certifications d’excellence écoresponsables et nous sommes reconnus comme durable avec Fourchette bleue. D’ailleurs aucun animal dans la mer ne peut être exploité dans sa première année de sa vie. Les algues, oui, et de façon durable. On veut faire rimer économie et écologie. Il y a des incohérences du début à la fin avec des règlements sans fondement scientifique. Il faudrait vraiment faire le ménage et ça presse. »

Antoine Nicolas

©Photo fournie par Un Océan de saveurs – Caroline Bolieu

Antoine Nicolas.

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