Les trois paliers de gouvernement étaient présents cet après-midi à Gaspé pour annoncer que le Quartier du Havre – de son nom officiel – avait été sélectionné dans le cadre du deuxième appel du Programme d'habitation abordable Québec (PHAQ) de la Société d'habitation du Québec (SHQ). Les 36 logements abordables de La Villa Monseigneur-Bourdages à Sainte-Anne-des-Monts ont aussi obtenu leur approbation. La contribution d'Ottawa et de Québec pourrait incidemment aller jusqu'à 40 millions de dollars pour ces deux projets en Gaspésie, qui totaliseront 120 logements.

« Je suis très heureux d'annoncer, au nom de ma collègue France-Élaine Duranceau, deux contributions significatives à des initiatives importantes visant à atténuer la pénurie de logements dans la région. Je tiens à saluer le travail des équipes qui ont œuvré pour que ces projets [...] puissent être lancés rapidement », se réjouit Stéphane Sainte-Croix, député de Gaspé.

L’annonce d’aujourd’hui vient officiellement combler environ 50% du coût total pour le projet de Gaspé. Ce dernier est évalué à un peu plus de 51 millions de dollars, soit 609 000$ par porte.

« Ça nous donne le ok pour avancer vers les prochaines étapes, sur le terrain et avec les professionnels pour les plans et revoir certains concepts », explique Charlie Brousseau Fournier, chargée de projet pour le Groupe Ressource en logements collectif, attitrée à ce dossier des Habitations de la Montagne.

La clientèle visée est composée de familles, de personnes seules, de personnes âgées autonomes et de personnes vivant avec un handicap. « Un 10% sera alloué pour les logements adaptés, qui vont tous se retrouver au rez-de-chaussée », précise Claude Fortin, président du conseil d’administration des Habitations de la Montagne.

« C’est important. La pénurie de logements qu’on connaît est sévère et a été un peu provoquée par le leadership économique du milieu, même si l’économie est elle-même freinée par la pénurie. Tout ce qu’on peut faire en logement, on le fait. C’est un signe qu’on envoie à notre milieu que tout le monde prend la situation à cœur, que tout le monde met l’épaule à la roue », lance le maire de Gaspé, Daniel Côté. Le taux d’inoccupation dans la ville est actuellement de 1%, selon les plus récentes données dévoilées en janvier. Il était à 0% l’an dernier. Le taux d’équilibre se situe autour de 3%.

À noter que les deux projets gaspésiens se réaliseront grâce à l'Entente Canada-Québec concernant le Fonds pour accélérer la construction de logements dans laquelle les gouvernements du Canada et du Québec ont chacun investi 900 millions de dollars. Les municipalités sont également des partenaires financiers de ces projets. Leur contribution s'élève à un minimum de 40 % de la subvention de base de la SHQ.

Certains ménages qui s'établiront dans ces logements auront aussi la possibilité de bénéficier du Programme de supplément au loyer Québec de la SHQ, ce qui leur permettra de débourser 25 % de leur revenu pour se loger. Cette aide additionnelle est assumée à 90 % par la SHQ et à 10 % par la municipalité qui accueille ces logements.

Afin d'assurer une mise en chantier rapide, les promoteurs devront avoir conclu un contrat avec un entrepreneur dans les 12 mois suivant leur sélection pour maintenir leur admissibilité aux contributions gouvernementales. Les Habitations de la Montagne, qui possèdent déjà les 48 logements derrière Nergica et 24 autres sur la rue Reval Ouest, devront donc d’ici là compléter leur montage financier s’ils veulent doubler leur parc immobilier. L’organisation devrait de son côté débourser elle-même environ 15% de la somme totale.

Grande-Vallée en attente

 

En janvier, la MRC de La Côte-de-Gaspé espérait recevoir le feu vert pour deux projets de logements abordables, dont celui des Habitations de la Montagne. L’autre était celui de Grande-Vallée. Celui-ci n’a cependant pas été retenu … pour l’instant, selon le maire Noël Richard. « Je ne dis pas que c’est refusé, mais que c’est reporté. »

Initialement, le coût pour chacun des 14 logements était estimé à environ 660 000$. L’organisme le COFA de Grande-Vallée – derrière l’initiative – est retourné à la planche à dessin suite à un premier refus, cette fois avec un dessein de 20 logements. Les coûts sont maintenant estimés à 459 000$ par porte. « On est en attente d’une réponse pour savoir si on peut avoir une voie de passage sans appel de projet. On a fait nos représentations et ça avait l’air intéressant pour le politique, mais on ne nous promet rien. Les décisions ont été prises avant qu’on renvoie nos documents », précise le maire Richard.