Économique
Retour13 septembre 2024
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Mise à jour annuelle d'Osisko avec les citoyens
MURDOCHVILLE
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Plus d’une centaine de citoyens ont participé à l’événement.
Pour une troisième année consécutive, Métaux Osisko a organisé un café-rencontre afin de partager l’état d’avancement des travaux pour la relance de la mine de cuivre à Murdochville. Plus d’une centaine de citoyens ont participé à l’événement, sans dissension notable.
L’entreprise a notamment indiqué avoir trouvé une méthode simple afin de résoudre le problème de concentration de cuivre trop élevée dans l'eau de la fosse Copper pour procéder au dénoyage vers la rivière York, réputée à travers la province pour la pêche au saumon.
« C’est un traitement passif en utilisant du calcaire de la carrière Lefrançois. C’est tout simple. On va faire d’autres tests pour s’assurer que ça fonctionne bien, mais les résultats préliminaires sont très encourageants », explique Robert Wares, président et chef de la direction de Métaux Osisko.
Rappelons que selon les échantillonnages faits cet été, la concentration de cuivre dans l’eau de la fosse varie de 65 à 70 microgrammes par litre. La directive 019 sur l’industrie minière – élaborée par le gouvernement provincial et dont la dernière mise à jour remonte à 2012 – demande à ce que la concentration moyenne mensuelle acceptable soit de 300 microgrammes de cuivre par litre. Le critère de vie aquatique chronique – le CVAC – du ministère de l’Environnement va cependant plus loin. Celle-ci représente un bon estimé du seuil sans effets indésirables, soit « la concentration la plus élevée d'une substance qui ne produira aucun effet néfaste sur les organismes aquatiques (et leur progéniture) lorsqu'ils y sont exposés quotidiennement pendant toute leur vie. » Le traitement passif proposé par Osisko pourrait diviser par quatre la concentration de cuivre, pour atteindre le seuil acceptable du CVAC à environ 15 ou 20 microgrammes de cuivre par litre. Le tout demande plusieurs autres tests et sera soumis au comité consultatif mis en place avec d’autres acteurs du milieu, dont la Société de gestion des rivières de Gaspé et le Conseil de l’eau du Nord de la Gaspésie.
Jusqu’à 25 ans
Par ailleurs, la minière a précisé ne pas prévoir d’expropriation. Elle offrira tout de même un programme de rachat de maisons pour ceux qui ne voudraient pas vivre près de la mine. Il y a cependant toujours loin de la coupe aux lèvres. Plusieurs autres forages ainsi que des études environnementales, socioéconomiques et de faisabilité se feront dans les trois prochaines années. Un BAPE devrait se tenir en 2028, au même moment où le permis d’exploitation pourrait être livré. C’est alors que Métaux Osisko prendra sa décision finale.
La relance de la mine requérrait la présence d’environ 1200 travailleurs à Murdochville, alors qu’il faudrait 500 emplois permanents pour l’opérer, en plus de 200 sous-traitants. La durée d’exploitation est maintenant estimée entre 23 et 25 ans. « À date, c’est un succès », conclut le président et chef de la direction.
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