Économique
Retour08 août 2024
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Plus de 7 M$ pour le fonctionnement des anciens Espaces bleus
PERCÉ
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
La villa Frederick-James, à Percé.
Lors de son récent passage en Gaspésie, le ministre de la Culture avait assuré que le gouvernement serait au rendez-vous pour « l’après » des Espaces bleus, qui ont été relégués aux oubliettes en raison de l’explosion des coûts.
« Dans tous les cas, on va trouver une façon pour que ça fonctionne. Pour moi, ce n’est pas du tout un stress », indiquait Mathieu Lacombe le 22 juillet en marge d’une annonce d’un million de dollars pour la réfection du manoir Le Boutillier, à L’Anse-au-Griffon.
Mercredi, via la Gazette officielle du Québec, il a autorisé une aide financière maximale de 7,2 millions de dollars au Musée de la Civilisation pour la prochaine année, afin d’assurer les frais de fonctionnement liés aux bâtiments acquis ou loués dans le cadre du réseau des Espaces bleus. Quatre projets avaient été identifiés avant que le tout ne tombe à l’eau : le pavillon Camille-Roy du séminaire de Québec, l'ancien couvent des Petites Franciscaines à Baie-Saint-Paul, la villa Fréderick-James de Percé et le Vieux-Palais d'Amos.
Ce concept a été présenté en 2021. Un musée devait être créé dans chacune des 17 régions de la province, plus une maison-mère à Québec. L’enveloppe dédiée initialement était de 259 millions de dollars. En collaboration avec des institutions muséales régionales, le Musée de la civilisation devait de son côté être responsable de la conception, de la production, de la réalisation et de l’installation d’une exposition permanente et d’expositions itinérantes pour chacun des Espaces bleus. Acquise gratuitement en 2021 par le Musée de la Civilisation auprès de l’Université Laval, la villa Frederick-James a été reculée de près de 20 mètres pour être protégée de l’érosion des berges, puis a été revampée pour devenir en théorie l’Espace bleu de la Gaspésie.
Les coûts astronomiques des premiers projets ont cependant fait reculer le gouvernement. À lui seul, celui de Baie-Saint-Paul était déjà passé de 10 à 56 millions de dollars. À Amos, la hausse anticipée était de 55% en mars. Le gouvernement Legault a cependant dû sabrer dans ce qui devait être un legs culturel.
©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Au centre, le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe. À gauche, le maire de Gaspé, Daniel Côté. À droite, le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix.
À Percé, certains se demandaient quelle serait la suite et si le financement serait toujours là pour la villa Frederick-James. Le Musée de la Civilisation y prépare actuellement une exposition, mais le concept final global reste toujours à déterminer. « On discute avec l’ensemble des parties prenantes. Il y a un intérêt manifeste pour participer à la valorisation de la villa. Les conditions, gagnantes, on est en train de les réunir et je pense qu’on va arriver à un très beau projet dans les prochaines semaines et les prochains mois. C’est une opportunité incroyable pour le milieu; les possibilités sont incroyables. Il faut s’assurer de faire les choses correctement », expliquait en juillet Stéphane Sainte-Croix, le député de Gaspé, qui a été mandaté par le ministre de la Culture pour définir la vocation du bâtiment. Chose certaine, elle sera culturelle, malgré quelques rumeurs farfelues pointant vers d’autres directions.
« C’est sûr qu’on va trouver une solution et qu’elle sera rassembleuse. C’est un immeuble exceptionnel qu’on a sauvé, restauré, et qui maintenant est un peu une toile blanche qui est offerte à la communauté. On veut qu’il y ait de la vie, à vocation culturelle, et que les gens se l’approprient », conclut Mathieu Lacombe.
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