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27 mai 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

En route vers les Jeux paralympiques de Paris

GASPÉ

Marie-Claude Richer

©Photo Facebook - Marie-Claude Richer

Marie-Claude Richer s’envolera dans quelques mois pour la France, afin d’arbitrer les compétitions de volleyball assis aux Jeux de Paris.

Il s’agit évidemment de la plus grande scène possible et imaginable pour ce sport méconnu dont le tournoi se jouera du 29 août au 7 septembre. Y participer est un honneur. La Gaspésienne ainsi que Neal Albert Konowalyk de l’Alberta seront de la partie. Ils sont seulement au total 14 à avoir été sélectionnés un peu partout dans le monde : du Brésil, de la Slovaquie, de la Serbie, des Pays-Bas, de la Hongrie, de la France, de la Bosnie-Herzégovine, de la Corée du Sud, du Kazakhstan, de l’Iran, de la Lybie et de l’Égypte.

Pour Marie-Claude Richer, il ne s’agit pas d’une première, ayant déjà participé une première fois aux Jeux de Rio en 2016. « Je sautais de joie. J’étais quand même étonnée puisque ça ne faisait que deux ans que j’avais ma certification internationale », explique-t-elle. Elle a aussi été de la fête à Tokyo en 2021. « Par la suite, je m’y attendais un peu plus et j’aurais peut-être même été déçue de ne pas être invitée à Paris, d’autant plus que le français va être à l’honneur », ajoute-t-elle en riant.

Une découverte qui change une vie

 

Marie-Claude Richer est née à Québec et a posé ses valises en Gaspésie en 2020, en pleine pandémie, après avoir trouvé l’amour. Biologiste, elle travaille aujourd’hui pour le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.

Elle arbitre au volleyball depuis 1991, ayant son grade national de niveau 4, ce qui lui permet d’officier des parties universitaires, le meilleur calibre au pays. En 2012, elle s’est faite approcher pour suivre une clinique internationale en paravolley, dont le sport le plus en vogue est très certainement le volleyball assis. C’est celui-ci qui se retrouve aux Jeux paralympiques. « Un de mes mentors en arbitrage prenait sa retraite, en plus d’une autre collègue du Québec qui quittait après les Jeux olympiques de Londres. Il y avait un besoin de former des arbitres canadiens et j’ai été approchée comme ça. »

Marie-Claude Richer

©Photo fournie par Marie-Claude Richer

En pleine action lors des Jeux paralympiques de Rio.

Marie-Claude Richer

©Photo fournie par Marie-Claude Richer

Marie-Claude Richer en sera à Paris à ses troisièmes olympiades. Elle est ici à Tokyo en 2021.

Comme plusieurs qui liront ces lignes, elle s’imaginait bien qu’une forme de volleyball pour personnes en situation de handicap existait, mais avoue qu’elle en ignorait les rudiments. Il faut dire que les deux équipes paralympiques canadiennes masculine et féminine s’entraînent en Alberta.

« J’ai découvert le sport quand je me le suis fait offrir. Je n’en avais jamais vu de mes yeux vus. Je me suis fait approcher parce que des gens qui me connaissent disaient que ma personnalité allait avec le parasport, qui demande une approche plus humaine que le volleyball régulier, puisque tout le monde a un vécu différent. Il faut souvent s’adapter à des situations qui vont au-delà du règlement. »

 

Voir le monde

 

Quelques différences ponctuent le volleyball assis. Les principales sont le filet plus bas et le terrain plus petit. Le service peut quant à lui être attaqué et bloqué. Les joueurs doivent aussi avoir une partie du corps entre les épaules et les fesses qui touchent au sol quand le ballon est plus haut que le niveau du filet, ce qui peut entraîner une faute de lift, ou la levée du fessier diront les analystes français. « Il y a un défi technique. Le jeu est beaucoup plus rapide. C’est surprenant, il y a des doubles amputés des jambes qui sont presque meilleurs que ceux qui ont tous leurs membres. »

Mais la plus grande disparité est certainement à l’extérieur du terrain. « Les relations humaines sont beaucoup plus proches entre les arbitres et les équipes, explique l’arbitre. Souvent, on est hébergés au même endroit et on voyage ensemble. Dans notre zone, il n’y que les États-Unis, le Canada et le Brésil qui ont des équipes alors on les voit régulièrement. On développe des liens amicaux avec les coachs et les joueurs. Je ne crois pas que ça se développe autant au volleyball régulier. On connait plus l’histoire personnelle des joueurs avec leur handicap et leurs difficultés. Ça apporte un attrait vers ces personnes. On les admire. Ils ont combattu des difficultés supplémentaires et ça apporte des liens forts. »

Depuis 2013, sa passion lui a permis de voyager au moins une fois par année grâce aux compétitions internationales. Elle a notamment pu voir la Pologne, l’Allemagne, l’Égypte, la Chine, le Brésil et le Pérou. Ce seront par ailleurs peut-être ces derniers jeux paralympiques. Les arbitres doivent se retirer à partir de 55 ans. Ceux de Los Angeles en 2028 pourraient être les derniers, mais Marie-Claude Richer ne sera pas déçue de rester à la maison, ayant vécu avec intensité les éditions précédentes.

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