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23 mai 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

La métamorphose de Fort-Prével

SAINT-GEORGES-DE-MALBAIE

Fort-Prével

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Soixante nouveaux emplacements trois services ont été construits l’an dernier pour les véhicules récréatifs.

L’an dernier, lorsque le Groupe JGS a fait l’acquisition de Fort-Prével, les nouveaux propriétaires ont convenu avec le comité de relance qui tenait les rênes jusque-là qu’ils investiraient 5 millions de dollars dans un horizon de trois ans. Ils ont finalement dépensé plus, et en beaucoup moins de temps.

Ceux qui n’ont pas mis les pieds sur le site depuis un moment constateront plusieurs changements, avec en filigrane l’histoire militaire de l’endroit, qui rappelons-le a abrité jusqu’à 300 soldats pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Loin d’avoir été occulté, ce volet est en fait l’une des assises des lieux. Plusieurs centaines de milliers de dollars ont par exemple été investis pour acheter à des collectionneurs privés différents artéfacts militaires, dont les véhicules – tous fonctionnels soi dit en passant – qui sont garés aux portes de Fort-Prével.

Les fortifications ont quant à elles été nettoyées en profondeur et deviendront un lieu de rendez-vous ouvert à tous pour en apprendre sur l’histoire locale et globale de la Seconde Guerre mondiale. Deux pièces présentement en aménagement devraient être ouvertes au public en juin. Que ce soit des habits de soldat ou un émetteur radio de l’époque, en passant par des médailles d’honneur ou des armes, plusieurs objets témoigneront de ce pan historique. Deux documentaires ont également été produits, alors que le Musée de la Gaspésie apportera sa contribution avec certaines pièces tirées de ses voutes. Même le nouveau restaurant à la carte – Le Bastion – est un clin d’œil. « C’est un caractère unique de notre site; son ADN. On veut miser sur ces attraits », explique Jean-François Fortin, gestionnaire et co-actionnaire des installations du Groupe JGS dans l’est du Québec.

Préserver le golf, miser sur l’hébergement

 

Depuis juillet, les nouveaux propriétaires – Jean-Guy Sylvain en tête – ont injecté 5,5 millions de dollars dans les installations, dont 1 million dans le golf seulement. Ce dernier jouissant déjà d’une bonne réputation, le but avoué est d’élever son statut d’un cran encore pour en faire une destination incontournable. Cet hiver, des tapis ont été installés pour protéger les verts. Plusieurs équipements ont aussi été acquis pour l’entretien général du terrain, allant des tondeuses aux tracteurs, en passant par des aérateurs ou la construction d’un entrepôt hivernal pour les karts et la machinerie. Le système d’irrigation a également été amélioré et les stations de pompage ont été renouvelées.

Beaucoup d’énergie a aussi été mise dans l’hébergement. Pas moins de 60 nouveaux espaces pour véhicules récréatifs ont été construits l’an dernier – tous ayant vu sur le parc national Forillon grâce à la pente naturelle du terrain – alors que quatre prêts à camper sont installés en permanence. Les unités de motel et les chalets ont quant à eux été revampés – certaines toitures coulaient – et du mobilier neuf a été acheté. Le hall d’entrée a lui été reconfiguré en espace à aire ouverte, de l’hébergement jusqu’au casse-croûte. À peu près rien n’a été laissé au hasard.

Jean-François Fortin

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Jean-François Fortin en discussion avec des clients.

« On veut lui redonner tout le prestige d’antan; sa renommée, mais avec une modernité puisque le site était un peu figé dans le temps. On veut en faire l’un des plus beaux attraits de l’est du Québec, précise Jean-François Fortin. L’objectif à atteindre c’était d’avoir un wow complet dès le départ. C’est l’endroit à visiter cette année; il y a une curiosité et ça se parle beaucoup. C’est un incontournable récréotouristique en Gaspésie, mais également au Québec maintenant. »

Un parcours du combattant

 

En 2015, la Société des établissements de plein air du Québec – la Sépaq – a fait part de ses intentions de se départir de ses actifs à Fort-Prével. Elle avait enregistré une perte de 750 000$ dans la dernière année et cumulait un déficit de 17 millions de dollars en 30 ans, soit depuis qu’elle était propriétaire des lieux en 1985.

Un comité de relance a alors été formé par des citoyens et bénévoles impliqués, qui ont acquis les actifs pour une somme symbolique de 1$ et qui ont tenu à bout de bras les activités pendant 8 ans, avec leur peu de moyens et surtout beaucoup d’huile de bras et de volonté. Suffisamment pour redresser les finances et rendre un bilan à l’encre verte. « Je le dis en toute honnêteté : si ces gens-là n’avaient pas été là pour garder le tout à flot et maintenir les infrastructures dans un bon état, ça aurait été impossible d’arriver ensuite et investir; ça aurait été trop détérioré », souligne celui qui est également propriétaire de la microbrasserie Le Ketch à Sainte-Flavie.

Aujourd’hui, le flambeau a été tendu d’une main à l’autre. Ne manque plus qu’à le porter bien haut.

Fort-Prével

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le nouveau hall d'entrée à aire ouverte.

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