Le quatuor s’est rendu au point de service de la Caisse populaire Desjardins du Centre-sud gaspésien à Chandler jeudi avant-midi pour remettre au président du conseil d’administration une requête signée par plus de 800 membres, afin de tenir une assemblée extraordinaire d’urgence et d’ultimement renverser la décision de fermer le point de service et le guichet automatique de Gascons, ainsi que le guichet de Newport.

« On veut que le conseil d’administration explique sa décision […] On leur donne la chance de venir nous parler, parce qu’on ne la comprend pas. On pense que l’analyse n’a pas été rigoureuse du tout. On veut seulement comprendre », explique Martin Grenier, qui aurait souhaité davantage de transparence et une meilleure communication plutôt que de se retrouver devant le fait pratiquement accompli. Il tend tout de même toujours la main et espère un dénouement positif. « Il n’est jamais trop tard pour revenir en arrière. »

Les signataires estiment par ailleurs que le conseil d’administration a pris une décision sans se soucier d’une partie des membres, n’ont pas respecté les valeurs de Desjardins, n’ont pas été transparents dans le processus de décision, n’ont pas défendu les intérêts des membres et que leur intégrité « est discutable ». Une plainte a été acheminée au Mouvement Desjardins et une démission en bloc du conseil d’administration est demandée. Les deux points de service les plus près à Chandler et Paspébiac sont séparés par un peu plus de 65 km.

« Quand il y a des décisions aussi importantes, la moindre des choses c’est de consulter ses membres. Ce sont des choix qui font mal à la population, qui a besoin de ces services. Je pense qu’il y a eu un manque », remarque le maire de Chandler, Gilles Daraiche.

« Des gens communiquent régulièrement avec moi à ce sujet. Avec une population vieillissante, c’est elle qui va subir tout ça. C’est ce que je déplore », ajoute son homologue Henri Grenier, à la tête de Port-Daniel-Gascons.

Luc Legresley lui veut obtenir des explications claires, en personne, et non pas lors d’une assemblée générale annuelle en mode virtuel qui doit se tenir le 15 avril. « On nous donne une claque dans face, mais on ne nous explique pas pourquoi. On est en droit de savoir », tonne-t-il.

Ce dernier rappelait aussi un peu plus tôt que le précédent conseil d’administration avait assuré en 2018 lors de la fermeture du point de service de Newport que le guichet automatique devait rester pour encore au moins 10 ans. « C’était un des gros arguments pour fermer le point de service. On nous disait d’oublier le comptoir et de s’adapter au guichet. C’est ce qu’on a fait. Maintenant, on nous dit d’aller à Chandler ou d’aller sur internet. Le nouveau conseil d’administration ne respecte pas ce qu’a dit l’ancien conseil », commentait-il le mois dernier.

« La décision est vraiment basée sur l’utilisation de nos membres. Ce n’est pas une question de coûts. On est sous les valeurs nationales. L’utilisation de ces deux points de service ne justifiait plus d’aller de l’avant et de les garder ouverts », résume Jovin Caron, qui se dit sensible à la démarche citoyenne et prêt à discuter plus amplement de la décision pour en expliquer les motivations, mais que la décision est prise. « La grande majorité est déçue et on le comprend. C’est un changement d’habitudes pour ces gens-là. On peut en discuter, mais la décision est irrévocable pour nous. »

Le président du conseil d’administration, Pierrot Joncas, abonde dans le même sens et rappelle que la décision n’a pas été prise de gaieté de cœur, mais qu’elle devenait inévitable dans les circonstances. « Ça n’a pas été facile; je le dis et je le répète. Mais avec tous les moyens qu’on a, je pense que les gens sont capables de faire la plupart de leurs transactions », conclut-il.