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24 janvier 2024

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Matières résiduelles : 400 000$ jetés aux ordures

GASPÉ

LET Ordure Vidange Déchet

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Chaque année, la RITMRG enfouit l’équivalent en papier et en carton de 52 696 $.

Bac vert plutôt que bac brun. Ordures au lieu de recyclage. Lorsque vient le temps de trier ses matières résiduelles, chaque petit geste compte. La preuve : des économies de 400 000$ auraient pu être réalisées dans la dernière année si chaque élément s’était retrouvé au bon endroit, plutôt qu’aux ordures.

« Toutes les infrastructures sont en place, alors il n’y a pas de raison valable pour justifier encore tant de matières organiques ou recyclables à l’enfouissement […] Ce chiffre est frappant et nous éclaire sur nos priorités des prochaines années. Fini l’enfouissement de notre argent ! », lance de but en blanc James Keays, président de la Régie intermunicipale de traitement des matières de la Gaspésie (RITMRG).

Cette dernière a réalisé cet automne une étude de caractérisation des arrivages au lieu d’enfouissement technique de Gaspé – le LET – qui accueille les matières de toute la MRC du Rocher-Percé ainsi que celle de La Côte-de-Gaspé. Plus de 5500 kg de « déchets » ont été analysés.

Des milliers de dollars enterrés

 

Euphémisme s’il en est un, il y a encore une bonne place à l’amélioration. Des proportions significatives de matières qui n’auraient pas dû être dirigées à l’enfouissement ont été observées : 38 % de matières organiques et 21% % de matières recyclables. Ajoutez à cela plus de 7% de bois ou de résidus de construction et qui auraient pu être valorisés et vous obtenez un constat clair : les deux tiers (66%) des matières analysées dans l’étude auraient pu être valorisables et détournées du LET. Rappelons que le recours à l’enfouissement peut coûter près de deux fois plus cher que d’autres méthodes (175$ par tonne pour les ordures en 2023 contre 95$ pour le compostage).

Par exemple, chaque année, la RITMRG enfouit l’équivalent en papier et en carton de 52 696 $. La valeur de revente sur le marché est d’environ 80$ la tonne. Sans compter la dépense elle-même en enfouissement, de 115 000$. En ajoutant le bois, les résidus de construction, de rénovation et de démolition, ainsi que le plastique non recyclable (en vue d’un nouveau projet de valorisation locale des plastiques souples), la RITMRG perd ou gaspille un potentiel d’économie de 400 000$. Une somme énorme en contexte d’inflation alors que les administrations municipales tentent par tous les moyens de diminuer le fardeau fiscal des citoyens.

Le vice-président de la RITMRG et préfet du Rocher-Percé, Samuel Parisé, préfère cependant voir le bon côté des choses. Il rappelle qu’en comparaison avec la dernière caractérisation des arrivages, en 2015, plus de vrais déchets sont enfouis, soit 35% contre 26% auparavant; une augmentation de neuf points de pourcentage. « Ça confirme que l’on peut changer nos comportements. Notre souhait est que l’augmentation du budget en 2024 et ces résultats soient suffisamment convaincants pour marquer un tournant. Réduire, réemployer, recycler, composter …on ne le dira jamais assez souvent! » Cette année, la facture des propriétaires résidentiels du Rocher-Percé a dû augmenter de 35$ pour la récolte des matières résiduelles.

 

Samuel Parisé

©Jean-Philippe Thibault

Le vice-président de la RITMRG et préfet du Rocher-Percé, Samuel Parisé.

Nathalie Drapeau, directrice générale de la RITMRG précise pour sa part que la caractérisation permet de bien cibler les messages à passer. « Les citoyens posent les bons gestes en général pour le verre, le métal et les matières dangereuses, explique-t-elle. Il faut travailler plus fort pour le carton, le papier et les matières organiques qui représentent près de 50 % de ce qui est encore enfoui. » Des caractérisations complémentaires seront réalisées au cours des prochains mois pour les matériaux de construction, rénovation et démolition qui constituent aussi une proportion importante des arrivages au LET. Des mesures de bannissement à l’entrée du LET sont d’ailleurs appliquées pour certaines matières telles que le carton, le bois et le métal. Ce sont 22 670 tonnes de matières qui ont été enfouies au LET en 2022. L’étude de caractérisation représente 58,6 % des arrivages annuels.

Commentaires

25 janvier 2024

gagnon.roger@gmail.com

Comme beaucoup de "busines" dites pro environnementale, le recyclage, qui est à devenir une arnaque monétaire. Suivez l'argent et qui s'y intéresse. Dommage que peu de citoyens s'intéresse à ce nouveau domaine de la promesse environnementale sans contrôles, ni du coût, ni de l'efficacité. C'est "business" maintenant et les poches se remplissent d'argent qui vite est versé à l'extérieur du pays. Ils ont compris le système de la cache

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