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02 novembre 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Prix de l’essence à Gaspé : la Régie de l’énergie élargit son échantillon

GASPÉ

Prix essence

©Photo Dominique Fortier - Gaspésie Nouvelles

En 2019, les marges de détail des détaillants en Gaspésie atteignaient une moyenne de 9,4 ¢/litre comparativement à 4,8 ¢/litre pour l’ensemble du Québec.

Les demandes répétées d’élus afin de surveiller les prix de l’essence à Gaspé n’ont pas été totalement vaines.

À la fin du mois d’octobre, la Régie de l’énergie a décidé d’élargir son échantillon pour la production des relevés sur les prix des produits pétroliers en Gaspésie. Un détaillant de Gaspé qui jusqu’ici n’en faisait pas partie a confirmé l’information au Gaspésie Nouvelles.

La Régie de l’énergie demande aux détaillants visés de leur envoyer au plus tard le matin à 9 h les prix affichés pour l’essence et le diesel, afin de publier à toutes les semaines son bulletin d’information sur les prix des produits pétroliers et à tous les jours son relevé des prix de l’essence.

Cet élargissement des relevés fait suite à la demande de surveillance accrue reçue de la part de la Ville de Gaspé et de la MRC de la Haute-Gaspésie, note la Régie de l’énergie. Difficile cependant d’en savoir davantage. La Régie de l’énergie a accusé réception du courriel du Gaspésie Nouvelles pour une demande d’entrevue, sans toutefois y faire suite.

De longue date

 

La question des prix de l’essence à la pompe dans la région ne date pas d’hier. En décembre 2019, dans un rapport de surveillance de cette même Régie de l’énergie, celle-ci arrivait à la conclusion que les prix affichés en Gaspésie étaient supérieurs à ceux de l’ensemble du Québec. Les marges de détail étaient la principale cause de cette différence, atteignant une moyenne de 9,4 ¢/litre comparativement à 4,8 ¢/litre pour l’ensemble du Québec. Entre 2014 et 2019, une fois sur cinq (19%), le prix le plus haut de la province était en Gaspésie. Le pourcentage montait à 34% pour la seule année 2019.

La Régie avait aussi élargi son échantillon pour son rapport de surveillance, ce qui avait résulté en une diminution des prix à la pompe. Elle ne pouvait toutefois pas établir de corrélation directe entre les deux, ni conclure à quelconques « paramètres spécifiques »; lire un stratagème pour fixer les prix.

Les députés s’en mêlent

 

En septembre, les députés de Gaspé et de Bonaventure, Stéphane Sainte-Croix et Catherine Blouin, ont cogné à la porte du Bureau de la concurrence du Canada pour une demande d’enquête en bonne et due forme concernant les prix de l’essence sur leur territoire. « Les résidents de la Gaspésie paient plus souvent, plus cher, pour leur essence. Il est essentiel de comprendre pourquoi […] et si des pratiques anticoncurrentielles en sont la cause », cosignaient-ils.

Rien cependant pour ébranler les certitudes ottaviennes ou les inciter à se rendre sur le terrain pour y voir plus clair. « Pour pouvoir enquêter sur ce genre d’allégation, nous avons besoin de preuve de la présence de comportements anticoncurrentiels », rétorquait le Bureau de la concurrence.

Le cheval de bataille du maire

 

Depuis cinq ans, le maire de Gaspé crie haut et fort que quelqu’un, quelque part, tire les ficelles afin de fixer à la hausse les prix de l’essence. À ce point, l’augmentation de l’échantillon dans sa ville n’y changera pas grand-chose au final, selon lui.

« Ça fait des années qu’on martèle le même message de venir regarder ce qui se passe en Gaspésie. Au moment où on se parle [mardi], l’essence est huit sous de plus au litre qu’à Chandler. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. C’est Gaspé où on se fait le plus avoir », tonne-t-il en étant convaincu qu’il y a d’une façon ou l’autre une forme de contrôle des prix.

« On ne sait pas par qui, on ne sait pas comment, mais c’est la job du Bureau de la concurrence et de la Régie de l’énergie de voir comment ça se fait. Ce n’est clairement pas le jeu de l’offre et de la demande qui opère. Il y a quelqu’un qui contrôle quelque part. Il faut qu’ils démantèlent ça au plus sacrant. On est écœurés de payer trop cher le prix de l’essence. Tant mieux s’il y a plus de surveillance. Ça ne peut pas nuire, mais est-ce qu’il va y avoir de véritables résultats? Tout le monde semble se foutre éperdument de ce qui se passe dans la région. J’espère que cette fois-ci sera la bonne et que les Gaspésiens paient le juste prix pour leur litre d’essence. »

Daniel Côté réitère qu’il ne blâme pas les détaillants locaux, se disant absolument certain que ce n’est pas eux qui fixent les prix à la pompe. « Mais ils ne sont pas si indépendants qu’ils n’y paraissent », laisse-t-il tomber.

Plus tôt en octobre, le ministre de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a suggéré que le Bureau de la concurrence se penche sur les prix de l’essence dans la Capitale-Nationale. Mais rien pour la Gaspésie. En 2017, Irving Oil avait plaidé coupable à une accusation de fixation du prix de l'essence dans plusieurs municipalités dont Sherbrooke et Thetford Mines.

Commentaires

5 novembre 2023

Gagnon Roger

Ce n'est rien comparé à ce que sera le prix de l'énergie grâce aux chars à batteries. On est dans le monde "consommation" et peu importe de quelle énergie il sera question, le coût, particulièrement pour les pays dits nordiques sera faramineux. Et une famille de 4 pour des vacances en Europe et plus si plus éloignée consomme l'équivalent de 2 ans (et plus) de consommation d'un F150. Et je n'ai pas compté le bus, le taxi, etc... Modérez vos transports, sinon.. Ok c'est l'autre. Il semble que dans le grand bungalow on s'ennuie?

5 novembre 2023

Gagnon Roger

Les applaudisseurs à la pale se plaignent. Vous arrivez à comprendre?

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