Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

21 septembre 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

L'IRIS se penche sur le revenu viable en Gaspésie

CHANDLER

Marche silencieuse

©Photo gracieuseté - Action Dignité Lanaudière - Gaspésie Nouvelles

L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) s’est intéressé à la réalité des personnes vivant hors des grands centres, en calculant le revenu viable, une variable qui permet d’évaluer le revenu nécessaire pour atteindre un niveau de vie digne et sans pauvreté.

L’étude présentée aujourd’hui se base sur le coût d’un panier de biens et de services dans 33 localités en Montérégie, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord. Les villes de Chandler, Murdochville et Sainte-Anne-des-Monts ont notamment été scrutées à la loupe.

Dans 25 des lieux étudiés, plus de la moitié des personnes qui habitent seules n’atteignent pas le revenu viable. C’est le cas dans toutes les municipalités en Gaspésie. Dès que des couples sont formés, le revenu après impôt médian avec enfants est supérieur au revenu viable. « L’amour est économique », pourrait conclure Pierre-Yves McSween. Le revenu viable d'une personne seule est évalué à 37 168$ pour Chandler et 37 531$ pour Murdochville.

Transport

 

Le poste de dépenses le plus élevé est le transport, qui arrive devant le logement, l’alimentation ou tout autres nécessités. En régions éloignées, la distance par rapport aux grands centres tire à la hausse le coût de la nourriture et oblige les résidents à se déplacer hors de leur région pour avoir accès à certains biens et services, analyse l’IRIS. L’aménagement du territoire permet mal de se passer d’une voiture, malgré des initiatives de transport collectif comme celle de la RéGÎM.

En même temps, les localités des régions éloignées ont souvent une population vieillissante, ce qui signifie qu’une proportion plus grande des résidents vit de revenus de retraite, qui sont généralement plus bas que les revenus d’emploi. Un chômage élevé tire aussi les revenus vers le bas puisque les prestations d’assurance-emploi s’établissent à 55 % du revenu d’emploi.

Dans les localités qui dépendent d’industries saisonnières comme la pêche et le tourisme, cet enjeu est crucial. Ces facteurs se conjuguent pour créer des situations où le revenu des résidents de ces communautés est plus bas, alors que le coût de la vie est plus élevé. « Il est donc plus difficile pour les ménages de ces localités d’atteindre le revenu viable », précise l’étude signée par le chercheur Guillaume Tremblay-Boily, même si les coûts élevés associés au transport en zones rurales et éloignées sont partiellement compensés par des frais de logement moins élevés qu’à Montréal et les environs.

Alimentation

 

Les villages excentrés ont de leur côté des factures plus élevées en épicerie. « De manière générale, on peut dire que le coût du panier d’épicerie est plus élevé dans les localités où les citoyens n’ont pas accès aux grandes chaînes de supermarchés », précise le rapport. Les frais de transport sont en partie refilés aux consommateurs. Il est aussi plus difficile pour les marchés de proximité d’avoir accès à une diversité de produits. Dans les épiceries appartenant aux grandes bannières, le pourcentage de produits du panier non disponibles oscille entre 8 et 19 %, tandis qu’il est par exemple de 31 % à Murdochville.

« Notre étude confirme, à quelques nuances près, que le coût de la vie augmente à mesure qu’on s’éloigne des grands centres », conclut Guillaume Tremblay-Boily.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média