Ensemble, ils explorent le personnage de Suzanne Guité, son œuvre, ses rêves et sa force passionnée dans une résidence de création de quelques jours. Le processus est suivi et documenté par le cinéaste Éric Proulx. 

Le laboratoire a débuté au Musée de la Gaspésie les 9 et 10 septembre, alors qu’une dizaine d’enfants ont vécu une activité artistique combinant les arts visuels et le chant choral. Guidés par Josette Malouin, artiste et professeure d’arts plastiques, ils ont exploré les collections du Musée, et plus particulièrement les aquarelles florales de Suzanne Guité. Suite à cette activité d’appréciation, ils produiront eux-mêmes une aquarelle florale, en s’inspirant des techniques utilisées à l’époque par Suzanne. 

Les artistes en herbe deviendront ensuite choristes et chanteront les premiers extraits de l'œuvre musicale de Mathilde Côté, qui chapeaute le projet, dans un atelier de chant choral mené par la compositrice, dans le but de prendre part à la présentation publique de la semaine suivante à l’Anse-à-Beaufils.

Suzanne Guité : une femme hors de l’ordinaire

 

Suzanne Guité a marqué la culture à Percé, elle qui y a déménagé en 1936 avec sa famille, après être née en 1926 à New-Richmond. Elle est partie à 17 ans pour étudier les arts à Chicago, Paris et Florence auprès de maîtres de renom. C’est d’ailleurs en 1951, alors qu'elle étudie dans la capitale de la Toscane, qu’elle fait la rencontre du peintre Alberto Tommi. Ils se marient et rentrent à Percé. En 1956, le couple fonde le Centre d'art de Percé. 

Active et prolifique dans les années 1960 et 1970, sa production comprend des sculptures de bois et de pierre, mais aussi des murales, des tapisseries et des aquarelles. Jeune veuve et femme visionnaire, elle élèvera ses quatre enfants, gèrera le Centre d’Art et mènera sa carrière d’artiste, voyageant aux quatre coins de l’Europe et de l’Amérique.  Le 6 février 1981, elle connait un sort tragique alors qu’elle est assassinée par son second mari dans sa résidence de San Agustín Etla, tout près de Oaxaca au Mexique. 

C’est la détermination et le désir de s’exprimer de Suzanne Guité qui a poussé la compositrice Mathilde Côté à s’attarder au personnage au point de vouloir le mettre en musique.