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Retour19 juillet 2023
Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca
Phare de Cap-des-Rosiers : Daniel Côté ne lâchera pas le morceau
CAP-DES-ROSIERS

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles
Daniel Côté, le maire de Gaspé.
En 2017, lorsque Justin Trudeau est venu visiter le parc national Forillon avec sa famille, quelques élus triés sur le volet ont pu l’accompagner pour une marche sur la grève et s’entretenir d’un seul de leurs dossiers prioritaires. Le maire de Gaspé avait choisi celui du phare de Cap-des-Rosiers, situé tout juste en arrière-plan.
La visite survenait le 18 juillet, quelques jours à peine après sa réouverture suite à 16 journées de fermeture temporaire afin de réaliser des travaux d’urgence pour assurer la sécurité des visiteurs. La visite arrivait aussi 40 ans après celle de Pierre Elliot Trudeau qui était venu inaugurer le parc national Forillon en 1977. Pour l’occasion, une plaque avait été installée sur le site du phare pour marquer sa désignation comme lieu historique national. Pour la petite histoire, la corde sensible de Justin Trudeau n’avait pas été touchée et il s’en était référé à sa députée et ministre, Diane Lebouthillier.
Déjà à l’époque, le dossier de l’infrastructure qui fête cette année ses 165 ans était sur le haut de la pile du maire de Gaspé. Le dossier est encore au même endroit six ans plus tard. « On a fait des pressions en 2013-2014, en 2015 et en 2017. On se fiait que la job se fasse à ce moment parce qu’on avait des études et des chiffres. Là en 2023 tu m’arrives avec une clôture autour du phare : ça ne passe plus. Je m’excuse mais je vais être gossant pendant très longtemps. On ne lâchera pas le morceau, on va être vigoureux. On a un dossier à s’occuper », lance Daniel Côté de but en blanc.
Ce dernier ne serait pas surpris que les coûts de réfection complets dépassent les 20 millions de dollars. Ils étaient estimés à 6,5 millions en 2017. Des fissures sont apparentes à plusieurs endroits sur la structure extérieure du phare. Les travaux de réfection du parement en 1983 sont les derniers travaux majeurs à y avoir été effectués. Le phare est sans gardien depuis 1981. L’infrastructure est sous le giron de Pêches et Océans Canada (MPO).
« C’est de négligence en négligence depuis qu’il n’y a plus de gardien de phare à temps plein, constate Daniel Côté. Heureusement qu’on a un groupe de citoyens extraordinaire qui font un maintien d’actifs avec les moyens qu’ils ont. Le MPO ne paie même pas l’essence de la tondeuse des bénévoles pour entretenir le terrain qui leur appartient. Ça serait le temps qu’ils entretiennent leurs affaires. Il pleut de l’argent à Ottawa. Ils sont capables de l’investir partout sur la planète. Pourquoi ils ne sont pas capables de s’occuper de leurs infrastructures? Elle est là la question fondamentale. »
Le bâton du pèlerin
Si la députée de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine Diane Lebouthillier a déjà expliqué que les sommes requises pour les ports pour petits bateaux passaient avant celles pour la réfection du phare de Cap-des-Rosiers et que ce dossier n’était pas sa priorité ultime, le maire de Gaspé ne se cache pas qu’il ira cogner à d’autres portes.
« Elle a développé une certaine sensibilité et le discours s’est adouci avec les années, mais mon carnet de contacts ne se limite pas à Mme Lebouthillier. J’ai des très bonnes relations professionnelles et quasi-personnelles avec certains membres influents du conseil des ministres. Je vais faire aller mes contacts. Je ne me limite pas à une réponse qui me dit qu’on manque de budget dans l’enveloppe du MPO [...] Je vais prendre mon baluchon et aller voir le maximum de personnes influentes pour les sensibiliser. »
Comme Patrimoine Gaspésie, le maire rappelle l’importance du phare à l’échelle nationale, lui qui a été reconnu formellement Lieu historique national du Canada le 11 juin 1973 et bâtiment fédéral du patrimoine classé le 31 mars 1994. Selon le Site historique maritime du Phare de Cap-des-Rosiers, il tire son origine des pressions des armateurs auprès du gouvernement colonial pour améliorer la sécurité le long du Saint-Laurent. Construit de 1854 à 1858, il a contribué à la croissance des ports sur le fleuve comme ceux de Québec et de Montréal.
©Jean-Philippe Thibault
Justin Trudeau et sa famille en 2017 lors d'une visite au parc national Forillon.
« On a tendance à le considérer comme un dossier local, mais ce n’est pas ça. Les 15 000 citoyens de Gaspé y tiennent, tout comme les 18 000 de la MRC et les 90 000 de la Gaspésie », rappelle Daniel Côté, résolution de la Table des préfets à l’appui.
« On s’en sert allègrement dans la promotion de l’ensemble de la Gaspésie. C’est le plus haut au Canada, un des plus majestueux et des plus vieux. C’est comme si c’était traité comme une petite infrastructure de fond de cour. On a un devoir de mémoire de préserver ce monument. C’est emblématique et avec de la volonté, ça serait facile à régler », conclut-il.
Commentaires
20 juillet 2023
Gagnon Roger
i faut ti être déconnecté de ce qui se passe à l'Est de Rimouski.. Y aura la période 20 juin fin août pour les subventionnés du "toutte et rien" et ensuite la normale reviendra. Fermetures, autoroute jamais terminée, argent collecté durant cette période qui fuit vers le sud comme l'argent de l'éolien, des bouttes de rails, des pales de vire-vents, etc.. Suivra le massacre par l'éolien en mer pour des trusts de l'étrange ou se sont engouffrés les anciens du pétrole. Baisse de population dans tout l'Est, les enfants qui restent s'expatrient pour des études ailleurs et des élites qui applaudissent l'avion ce qui leur permet d'éviter de voir et d'écouter la réalité de cette magnifique région de l'Est. Même Matane, la ville au traversier n'arrive même pas à imaginer une autoroute terminée. Bof, jamais de commentaires, belles preuves de fermetures régionales