11 juillet 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Partager sur les réseaux sociaux

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La réalisation de ce projet permettra de traiter annuellement 1 427 tonnes métriques de matières organiques résiduelles et de boues de fosses septiques, de générer 609 tonnes métriques de compost, et de réduire les gaz à effet de serre de 586 tonnes en équivalent de dioxyde de carbone.

Des travaux d’agrandissement viendront ajouter environ 20% d’espace de travail avec du compost qui pourra être entreposé sous abri. « Au sec, ça va faciliter la gestion du processus de compostage. En Gaspésie, on n’a pas assez de périodes ensoleillées et de chaleur alors ça devient difficile d’aller au bout du processus rapidement. On va pouvoir vendre aux citoyens le compost plus vite », explique la présidente de la Régie, Nathalie Drapeau.

La collecte des matières organiques a été mise en place dans Rocher-Percé en 2012 et dans La Côte-de-Gaspé en 2018, ce qui a fait augmenter les intrants. Globalement, la tendance est à la hausse depuis cette date, bien qu’une baisse ait été observée de 2021 à 2022.

Le projet permettra aussi d'améliorer le drainage de l'eau de ruissellement, d'optimiser la surface disponible pour le traitement et de déshydrater des boues de fosses septiques. Des résidus marins seront traités sous dôme.

Les améliorations coûteront un peu plus de 2 millions de dollars, dont 532 000$ par le ministère de l’Environnement. La balance provient de la Régie elle-même. La démarche a été entamée il y a deux ans et des appels d’offres ont été lancés cet hiver.

Meilleures odeurs?

Récemment, des citoyens de Chandler et de Saint-François se sont dit incommodés par les odeurs reliées au site de compostage, situé sur le chemin de la Débouche. Quelques plaintes ont été formulées. Les nouvelles installations ne permettront pas d’éliminer entièrement ces odeurs, mais ne pourront certainement pas nuire. « Je ne pourrai jamais confirmer qu’il n’y en aura plus jamais, mais ça va nous donner plus d’espace pour travailler la matière, et un peu plus au sec alors on n’a pas à gérer le taux d’humidité trop élevé. Clairement ça peut aider, mais on ne gère pas des roses; on gère de la matière organique et vivante », précise Nathalie Drapeau.

Les épisodes d’odeur sont surtout remarqués en mai, moment où les usines de transformation de fruits de mer acheminent des arrivages substantiels de résidus marins. Les conditions atmosphériques à ce moment de l’année entrent aussi dans l’équation. Le secteur industriel, commercial et institutionnel (ICI) représentait d’ailleurs 53 % des matières organiques générées en 2022 dans Rocher-Percé, incluant les résidus marins et de bleuets (1138 tonnes), comparativement à 17 % dans La Côte-de-Gaspé (211 tonnes). « On a toujours quelques semaines où l’on n’est plus vulnérables malheureusement », concède la directrice de la Régie.

Rappelons aussi qu’afin d’augmenter le taux de participation résidentiel au compostage, Rocher-Percé et la Ville de Gaspé ont décidé de réduire la fréquence de collecte des déchets l’hiver à partir de janvier 2023. Les déchets ne sont plus collectés que 20 fois dans l’année au lieu de 26, soit aux trois semaines en période hivernale. Cette mesure a déjà eu pour résultat d’augmenter les quantités de matières acheminées au site de compostage de 60 % pour les deux premiers mois de 2023 comparativement aux deux premiers mois de 2022. « C’est une bonne nouvelle, cette augmentation de participation parce que c’est l’option la moins coûteuse pour gérer des matières organiques, c’est le compostage », conclut Nathalie Drapeau.