27 juin 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Partager sur les réseaux sociaux

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Environ 150 accouchements sont enregistrés bon an, mal an à Gaspé selon la Maison de la famile.

Selon leur lecture, le CISSS de la Gaspésie envisagerait de n’offrir le service qu’une semaine sur deux pendant l’été. Les futures mères seraient incidemment redirigées vers Chandler. Un manque d’infirmières spécialisées expliquerait cette considération.

La coordonnatrice à la Maison de la famille Parenfant, Marie-André Nadeau, convient que la situation est loin d’être idéale et comprend bien le contexte de manque de personnel, mais elle aimerait avoir un plan clair et prévisible pour les prochains mois, quitte à définir à l’avance un calendrier pour l’ensemble de la période estivale afin de savoir si les futures mères auront à accoucher à Gaspé ou Chandler. « Il y a beaucoup de choses que tu ne contrôles pas dans un accouchement alors si on pouvait au moins savoir à l’avance le lieu de l’accouchement, ça serait le minimum. Ça crée de l’incertitude. »

Marie-André Nadeau s’inquiète aussi des femmes enceintes qui habitent les secteurs excentrés de Gaspé, comme celles de L’Anse-au-Griffon par exemple qui pourraient avoir à faire quelque 140 kilomètres de route pour près de 1 h 45 pour se rendre vers l’hôpital de Chandler. « Comment ça va être géré? Les familles ont besoin de savoir pour la suite des choses. Qu’adviendra-t-il dans le cas d’un accouchement précipité ou encore d’une urgence pendant le déplacement? Cette situation déplorable met à risque la vie de la mère et de l’enfant à naître », précise-t-elle.

Une lettre a récemment été adressée au président-directeur général du CISSS de la Gaspésie, Martin Pelletier, ainsi qu’aux élus, pour leur faire part de ces inquiétudes. La Maison de la famille demande aussi d’avoir une infirmière ou un médecin joignable au poste téléphonique d’obstétrique de Gaspé. Un drapeau rouge a été levé quant à la possibilité que les appels soient relayés à une boîte vocale. « Il peut y avoir tellement de situations où tu te demandes si tu dois te rendre à l’hôpital, mais si tu tombes sur une boîte vocale, ça n’a aucun sens. On n’a pas réponses à nos questions présentement », déplore Marie-André Nadeau.

Le point demain

De son côté, le CISSS de la Gaspésie ne nie pas que cette possibilité d’offrir le service d’obstétrique une semaine sur deux a été envisagée. Il est cependant trop tôt pour confirmer ou infirmer la nouvelle pour la période estivale.

« En effet, le service d'obstétrique de l'hôpital de Gaspé est fragile en raison d'enjeux de ressources humaines au niveau du personnel infirmier. Bien que nous planifions en avance, la pénurie de ressource et le fait que nous sommes de petites équipes ne permet malheureusement pas d'éviter toutes les situations de la sorte [...] Nous sommes d'ailleurs empathiques à la situation des usagers lorsque des découvertures surviennent, notre objectif est toujours un maintien des services dans la mesure du possible », répond par écrit l’adjoint au PDG et aux relations avec les médias, Lou Landry.

Ce dernier rappelle aussi que dans le cas précis des découvertures en obstétrique, les femmes enceintes de 36 semaines et plus sont interpellées individuellement et de l'hébergement leur est offert à proximité des services. Martin Pelletier fera le point sur la situation mercredi en conférence de presse. Environ 150 accouchements sont enregistrés bon an mal an à Gaspé.