Échos municipaux : Airbnb, Béchervaise et Le Boutillier

GASPÉ

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le Manoir Le Boutillier.

Sept semaines après son avis de motion pour contrer les flips touristiques, la Ville de Gaspé a finalement adopté son règlement lundi.

Il s’agit dans les faits d’une technicalité puisque dès le dépôt de l’avis de motion, ceux qui n’avaient pas de numéro d’enregistrement de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CTIQ) pour de l’hébergement court terme de leur résidence secondaire ou pour un logement ne pouvaient plus s’en procurer. La location d’une résidence principale est toujours autorisée, pour une période de 31 jours et moins. Ceux qui avaient déjà un permis de la CTIQ profitent d’une clause grand-père et peuvent continuer leurs opérations.

Un citoyen disant prendre la parole pour un regroupement de propriétaires a demandé une période de grâce avant d’adopter officiellement le règlement, déplorant que la démarche s’est orchestrée rapidement et qu’aucun délai n’ait été possible pour requérir des numéros d’enregistrement suite à l’avis de motion. Le maire Daniel Côté a rétorqué que le projet est discuté publiquement depuis 14 mois, soit mars 2022, qu’une consultation publique a été menée et que le sujet a été largement médiatisé, se disant tout de même ouvert « à recadrer » le règlement au besoin selon les dynamiques qui seront observées sur le terrain dans les prochains mois.

Chalet inclusif

La Ville de Gaspé – propriétaire des installations à la station du Mont Béchervaise – va de l’avant avec son projet d’adaptation du chalet principal. Les travaux visent essentiellement à le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite.

Les salles de bain seront ainsi adaptées alors que tous les étages pourront ultimement accueillir des chaises roulantes. Une vaste terrasse extérieure orientée vers la montagne sera aussi construite au rez-de-chaussée, elle qui ferait pratiquement toute la largeur du bâtiment. Une autre, plus petite, sera érigée à l’étage supérieur.

Les travaux étaient initialement estimés à 400 000$. La soumission la plus basse a été de 424 000$. Le fédéral s’est déjà engagé pour près de 300 000$ via Développement économique Canada (DEC) pour les régions du Québec, le reste étant à la charge de la municipalité. Cette dernière demandera une hausse de la participation auprès de DEC et de la MRC.

Manoir Le Boutillier

Également propriétaire du Manoir Le Boutillier à L’Anse-au-Griffon, la Ville de Gaspé recherche du financement pour des travaux d’entretien à l’établissement classé immeuble patrimonial par le ministère de la Culture et des Communications depuis 1974. Une demande a été placée via le programme Aide aux immobilisations pour la conservation de bien patrimoniaux.

La directrice du Manoir, Johanne Murray, explique que la fenestration doit être refaite et que le bâtiment d'inspiration néoclassique érigé entre 1850 et 1860 doit être repeint dans son intégralité. Le travail a déjà débuté il y a trois ans sur huit fenêtres, mais 17 autres restent à faire. Mais ne restaure pas un manoir patrimonial qui veut. Un ébéniste spécialisé doit faire le boulot. Le verre ancien est quant à lui importé d’Angleterre alors que la peinture utilisée doit être faite à base d’huile de lin. « Ce sont des travaux d’entretien, mais ça prend énormément de temps. C’est toute une procédure et beaucoup d’expertise, c’est pour ça que ça peut paraître long », explique Johanne Murray. En tout et partout, incluant la fenestration, la peinture et la réfection des galeries, les coûts pourraient atteindre les 900 000$. L’aide maximale gouvernementale peut atteindre 90% des dépenses admissibles.

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