Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Économique

Retour

25 mai 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Des géodômes fabriqués à partir de Gaspé

GASPÉ

Cocodôme

©Photo tirée de la page Facebook de Méandre

Le site de villégiature écotouristique Méandre, à La Tuque, a déjà passé une commande auprès de Cocodôme.

Gabriel Thibault et Richard Breuil veulent percer le monde des dômes géodésiques avec leurs propres constructions fabriquées à partir de Gaspé.

Ces habitations sont particulièrement populaires dans le monde du glamping et ont poussé comme des champignons sur de nombreux sites touristiques. La plupart sont composées de toiles et d’acier. Celles de Gabriel et Richard sont faites en bois et à la main à partir de Cap-aux-Os, isolées en laine de chanvre et préassemblées, avec une membrane de caoutchouc comme recouvrement qui vient sceller le tout de façon imperméable et imputrescible.

Leur entreprise Cocodôme – le néologisme sert aussi à désigner leur création – est enregistrée depuis l’an dernier, mais leur site Web a pris son véritable envol en décembre. Deux mois plus tard, ils faisaient leur première vente auprès du site de villégiature écotouristique Méandre, à La Tuque en Haute-Mauricie. Mais avant d’aller plus loin, faisons un petit retour en arrière.

Richard est Français, installé au Québec depuis 2000. Il a étudié en design graphique et après avoir conclu son parcours sur les bancs d’école, il s’est lancé à l’assaut des étendues sauvages européennes en mode vanlife, là où il a attrapé la piqûre de l’aventure et découvert le nomadisme minimaliste.

« J’aime voyager et m’inspirer de ce que je vois ailleurs. J’avais vu ce genre de dômes il y a plusieurs années en Europe et en Amérique du Sud, puis il y a eu ce mouvement ici au Québec », explique celui qui demeure à Saint-Georges-de-Malbaie. Aujourd’hui âgé de 49 ans, Richard Breuil a aussi mis à profit ses talents de tatoueur dans un passé pas si lointain. C’est en venant travailler dans des auberges du coin qu’il a découvert la région. « Je suis un gars de mer et montagne. J’étais toujours in and out en Gaspésie, mais je voulais tester de le vivre et ma blonde a trouvé un emploi ici alors on s’est dit qu’on allait l’essayer. »

Gabriel Thibault, mi-trentaine, a lui adopté la Gaspésie il y a maintenant huit ans, s’étant toujours passionné pour l'autonomie et la simplicité. Il a notamment travaillé pour la SOPFEU et il s’occupe en majeure partie des tâches manuelles et de la confection des cocodômes. Autodidacte dans l'âme, il a construit sa maison hors-réseau lui-même. Le duo s’est tout simplement rencontré lors d’un atelier de discussion, partageant une vision commune pour tenter de répondre à la crise du logement en offrant une alternative minimaliste.

Comme maison ou comme gîte

 

Si spontanément plusieurs associent les cocodômes au tourisme, la majorité des appels reçus jusqu’ici sont arrivés de particuliers qui désiraient changer de mode de vie ou tout simplement avoir leur pied à terre à moindre coût. Les habitations sont conçues pour être adaptées quatre saisons, idéalement sur une plateforme de bois isolée par-dessous pour ceux qui veulent l’habiter l’hiver.  Que ce soit au bois, au propane ou à l’électricité, les options de chauffage sont à la discrétion du client. En fait, si les modèles de base suggérés sont de 12, 15, 18 et 22 pieds de diamètre, à peu près tout est modulable.

« Chaque projet est unique. On va personnaliser le dôme pour chaque client. Il y a plein d’options : deux portes, plus ou moins de fenêtres, type de chauffage ... Certains veulent s’en servir comme espace de massage pour leur entreprise, comme salle de yoga ou de tai-chi; d’autres pour mettre sur le terrain de leurs enfants en mode intergénérationnel mais sans affecter leur intimité. Mais les deux tiers des appels, c’est pour vivre dedans. Je suis quand même surpris. Il y a vraiment beaucoup de gens de 60-65 ans qui nous disent qu’ils ont rêvé d’avoir un dôme et qui nous découvrent. On est submergés de demandes », précise Richard Breuil.

Cocodôme

©Photo tirée du site Web de Cocodôme

Gabriel Thibault et Richard Breuil.

Cocodôme

©Photo fournie par Cocodome

L'intérieur d'un cocodôme en construction.

Le projet initial était tourné vers des toiles ultra légères. Les tissus auraient été découpés au laser à Montréal, puis cousus par des professionnels. Le manque de couturières a cependant refroidi leurs ardeurs. « Le test n’a pas été concluant. C’était pas à notre goût. Il y avait quelques défauts et on ne voulait pas commercialiser ça. On s’est alors tournés vers le dôme rigide. »

Pour le moment, chaque dôme qui est exporté de la Gaspésie a déjà été assemblé et démonté sur place pour s’assurer que chaque angle a été bien calculé, que chaque embouvetage a bien été conçu et que le produit livré – par les deux entrepreneurs eux-mêmes – soit à la hauteur des attentes. Il faut en moyenne six semaines pour produire un dôme et entre 20 et 60 heures pour le montage, selon les dimensions et les compétences des monteurs. Les prix de base varient entre 24 950$ et 55 760$ et peuvent héberger jusqu’à six personnes.

Le duo assure que leur produit peut aussi être une alternative fiable aux mini-maisons, elles aussi en vogue mais dont les prix peuvent parfois être aussi élevés qu’une modeste habitation de campagne. « Aujourd’hui, c’est entre 80 000$ et 160 000$ pour vivre dans un rectangle de huit pieds par six pieds. C’est correct pour certains, mais c’est restreint dans l’espace je trouve. On reste deux humains derrière des scies à onglet et des cloueuses, mais on veut offrir un produit accessible aux gens », conclut Richard. L’entreprise offrira aussi dès juin des cocoserres pour ceux qui ont le pouce vert.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média