À l’extérieur, des cadres de fenêtres ont commencé à être repeints, un comptoir de bar en bois a été érigé autour de la vaste terrasse et surtout une grande enseigne affichant « Marina du Vieux-Port » a été installée, bien visible sur la façade donnant vers le centre-ville.

À l’intérieur, des chaises neuves sont empilées près d’une machine à crème glacée, des plans d’aménagement et de décoration parsèment le deuxième étage et la cuisine a été éventrée pour offrir davantage d’espace aux futurs employés. Tous les éléments d’un désordre créatif sont en place, ce qui devrait déboucher sur un concept convivial et rassembleur.

C’est à tout le moins le défi que se sont donné Mark Georges, Carl Poirier, David Huard, Pascal Soucy et Samuel Johnson. Au programme, une offre diversifiée alliant plaisirs gastronomiques et nautiques. À l’étage, un resto-pub qui mettra de l’avant les saveurs gaspésiennes et les arrivages du moment. Au rez-de-chaussée, un casse-croûte / une sandwicherie avec musique d’ambiance qui reliera la terrasse d’une centaine de places. Des équipements nautiques pourront aussi être loués, que ce soit des kayaks de mer, des planches à pagaie ou des cannes à pêche. Les utilisateurs de la marina auront toujours accès aux vestiaires.

« On le voit donc comme un point névralgique du tourisme dans le secteur, un arrêt obligatoire. On a une culture nautique et des pêches très présente chez les gens d’ici, mais on dirait qu’on ne l’expose pas nécessairement. On veut changer la donne, offrir quelque chose qu’on n’a pas ailleurs », résume Mark Georges. Le slogan « Culture et coutumes gaspésiennes » accompagne d’ailleurs le nom de Marina du Vieux-Port sur leur enseigne.

Les idées fusent

 

Le groupe a acquis de la Ville de Chandler le bâtiment construit en 1995 pour 400 000$. Ce dernier abritait jusqu’à l’an dernier le restaurant gastronomique L’Attablé. La municipalité aurait pu obtenir davantage – le prix de vente affiché était de 675 000$ – mais elle désirait d’abord et avant tout y voir un développement à caractère récréotouristique. « On ne va pas prioriser l’argent, mais plutôt l’idée qui va avec », expliquait le maire Gilles Daraîche au moment de l’annonce de la vente.

C’est exactement ce que compte faire le quintette. Et pas seulement pendant la période estivale, mais sur quatre saisons. Mark Georges n’a pas oublié une critique qu’il a lue dans un réputé guide touristique international qui avait fait une critique acerbe de Chandler il y a plusieurs années en notant qu’il s’agissait d’une « ugly industrial town ».

« On veut changer ce narratif. Donner une âme au bâtiment et tout ce secteur qui est voué à être découvert, même pour les gens d’ici. Sans dire que c’était délaissé, depuis plusieurs années il n’y a pas énormément d’activités. Ça va être très inclusif et familial. On voit nos propres enfants travailler là un jour », explique celui qui est notaire de profession.

Le visage de la ville a évidemment beaucoup évolué depuis avec plusieurs initiatives dont Nova Lumina, Ura, le Circuit des bâtisseurs, les fresques vives de plusieurs bâtiments municipaux, la démolition du bistro Cyr, l’arrivée du Mich Café, le tout nouveau pub l’Albatros au golf et tutti quanti. N’en demeure pas moins que les nouveaux propriétaires veulent porter leur brique à cet édifice commun pour un renouveau au centre-ville avec un lieu de convergence pour tous.

D’autant plus qu’ils avaient eu vent que des promoteurs étaient intéressés à convertir la capitainerie en habitations haut de gamme. « Ça n’avait comme pas d’allure que potentiellement un promoteur de l’extérieur ou même d’ici en fasse un projet pour des condos de luxe et que ça devienne privé. On voyait ça d’un œil négatif. L’endroit appartient à tout le monde et cette vocation-là devait continuer », ajoute Mark Georges.

Avec la plage tout près qui est aménagée avec sauveteurs de jour, le groupe espère revitaliser ce secteur. « Ce ne sont pas les projets qui manquent. On a tous nos forces et nos faiblesses, mais à cinq comme ça on est confiants qu’on va pouvoir offrir quelque chose de solide qui va attirer tout le monde », lance pour sa part Carl Poirier, qui travaille dans le domaine de l’entretien ménager. Pascal Soucy est électricien alors que Samuel Johnson est contrôleur financier au Centre de services scolaire René-Lévesque.

Une dizaine d’employés devraient être engagés au plus fort des opérations pendant l’été. L’ouverture est prévue quelque part autour du 24 juin.