Des matières indésirables causent près de 100 000$ en dommages

GRANDE-RIVIÈRE

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La facture de cette mésaventure se chiffrera entre 70 000$ et 100 000$.

Depuis la semaine dernière, les matières recyclables du Rocher-Percé et de Gaspé sont mises en ballots et envoyer vers Rivière-du-Loup.

De tout temps, certains usagers dissipés ou insouciants envoient au bac bleu des éléments qui ne devraient pas s’y trouver : grille-pains, barres de fer, disques de frein et tutti quanti. Le pire est souvent évité. Mais pas cette fois.

« Les grandes barres de métal, quand on n’arrive pas à les détecter et les retirer, ça se retrouve dans les convoyeurs, ça passe de travers et ça vient déchirer les courrois. Ç’a été fatal cette fois-ci », illustre la directrice générale de la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de la Gaspésie.

« Ce n’est pas un seul item qui a causé le bris, c’est une équation. Un des convoyeurs importants qui alimente notre presse a fini par briser parce qu’on reçoit des matières qui ne devraient pas s’y retrouver », ajoute-t-elle.

Conséquemment, les matières recyclables sont dirigées vers Rivière-du-Loup. La réparation devrait être effectuée mercredi ou jeudi. La facture de cette mésaventure se chiffrera entre 70 000$ et 100 000$, incluant le transport des matières vers un autre centre de tri.

Les économies annuelles réalisées par la collecte des déchets aux trois semaines plutôt qu’aux deux semaines – estimées à 100 000$ - se sont pour ainsi dire envolées en fumée par la négligence de certains usagers. Ce genre d’arrêt non planifié arrive quelques fois par année, mais rarement de cette ampleur. « Il y a un impact à ça, et là il fait plus mal que d’habitude. Les gens n’ont pas idée à quel point on doit faire des pirouettes pour ne pas annuler de collecte. Il a fallu se retrousser les manches et on est chanceux d’avoir une équipe résiliente. Il y a le bac bleu résidentiel, mais il y a aussi les gros conteneurs. C’est facile d’aller porter toutes sortes d’affaires là-dedans », souligne par ailleurs Nathalie Drapeau.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais certains utilisateurs ciblent des conteneurs industriels ou commerciaux pour aller jeter de gros éléments. « On demande aux propriétaires de les barrer parce que ça évite que n’importe qui jette n’importe quoi n’importe où », tranche la directrice générale.

Bilan et utilisateur-payeur

La collecte des déchets aux deux semaines, plutôt que trois, reprendra à la mi-juin. Le bilan de cette mesure est positif jusqu’ici. Plus de 30% de nouveaux utilisateurs ont conséquemment adhéré au bac brun. « On a plus de participants au compostage, en suivant les bonnes règles. Les contaminants n’ont pas augmenté. C’est significatif. On a eu beaucoup d’appels, courtois, de gens attentifs et qui voulaient en savoir plus. Il y a toujours des inquiétudes au changement, mais la grande majorité s’est bien adaptée avec un tri plus efficace. Ça demande une adaptation, mais on a de familles de 6 ou 7 qui réussissent », se réjouit Nathalie Drapeau.

Tous les citoyens ont d’ailleurs intérêt à maximiser l’utilisation de ses options autres que le bac vert puisque la tarification incitative sera implantée sur nos territoires « prochainement », note la Régie dans son plus récent bilan, sans préciser de date. Plus une adresse résidentielle sollicitera les services de collectes pour les déchets, plus sa taxation sera élevée. Certains scénarios ont déjà été étudiés en 2022. « Ce mode de tarification est en continuité avec les objectifs poursuivis par la collecte aux trois semaines, soit d’amener les résidents à faire un meilleur tri, à utiliser leur bac brun et à ne sortir leur bac que lorsqu’il est plein », peut-on lire dans le bilan déposé en avril.

Quant au bulletin des citoyens, un enseignant inscrirait probablement : « Place à l’amélioration ». Encore aujourd’hui, seulement 59% des matières recyclables sont mises au bac bleu.

De son côté, les objectifs de compostage ne sont pas atteints, autant dans la MRC du Rocher-Percé qu’à Gaspé. Les cibles sont respectivement de 85 kg par habitant et de 92 kg par habitant, alors que le taux tourne actuellement autour de 58 kg par habitant. Les taux de participation sont de 48% dans Rocher-Percé et de 58% à Gaspé. L’objectif est de 70%.

Sur une note finale plus heureuse, globalement, entre 2009 et 2022, Rocher-Percé enregistre une baisse de 31 % des matières enfouies en provenance de tous les secteurs. La Côte-de-Gaspé enregistre une baisse de 21 % pour la même période.

Entre 2009 et 2022, Rocher-Percé enregistre une baisse de 31 % des matières enfouies en provenance de tous les secteurs. La Côte-de-Gaspé enregistre une baisse de 21 % pour la même période.

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