03 mai 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Photo Archives

À 41 ans lors de son entrée en fonction, il a été le plus jeune élu désigné à ce poste depuis la fondation de l’UMQ en 1919, ainsi que le premier maire de la Gaspésie à occuper l’emploi.

Les règlements généraux limitent la présidence à deux ans, sauf circonstances exceptionnelles. De son propre aveu, Daniel Côté a dû naviguer dans un contexte particulier. Arrivé en pleine pandémie, il en ressort alors que les paramètres inflationnistes ont poussé les municipalités dans leurs derniers retranchements fiscaux.

« C’est une mouvance où on a aucun contrôle. Ç’a été un mandat politique un peu plus difficile à cause de tout ça. Par contre, on a fait des gains significatifs pour le milieu municipal québécois. Personne ne savait par quel bout prendre le transport aérien régional et on a proposé des pistes de solution concrètes au gouvernement. On a inscrit le dossier à l’agenda politique », remarque Daniel Côté. Le gouvernement de la CAQ a tenu une première rencontre le 28 mars avec son Comité permanent sur le transport aérien régional.

La question de l’adaptation des infrastructures face aux changements climatiques et face à l’érosion des berges a aussi été au cœur des discussions entre les deux paliers de gouvernement. « Québec ne voulait même pas en entendre parler au départ et finalement on a réussi à les convaincre. Ils ont sorti des centaines de millions », ajoute le président sortant. Le 3 mars dernier, le gouvernement de François Legault a par exemple annoncé un financement de près de 70 millions de dollars pour lutter contre l’érosion et la submersion côtières dans l’est du Québec.

Plus localement, Daniel Côté se réjouit d’avoir pu mettre Gaspé et la région sur l’écran radar des décideurs. À 41 ans lors de son entrée en fonction, il a été le plus jeune élu désigné à ce poste depuis la fondation de l’UMQ en 1919, ainsi que le premier maire de la Gaspésie à occuper l’emploi. « Avoir réussi à nous positionner et nous faire rayonner partout au Québec et Ottawa auprès de tous les ministres imaginables, c’est une belle réussite. Ce n’était pas un objectif direct, plutôt induit, mais je crois que j’ai réussi. Le réseau de contacts va rester », estime l’élu gaspésien.

Le maire de Gaspé continuera par ailleurs de s’impliquer au sein de l’UMQ et sera président ex-officio, un peu comme le numéro deux de l’organisation.

Pacte fiscal

La fiscalité municipale sera l’un des principaux cheval de bataille des prochaines années, avec à la clef la renégociation du pacte fiscal en 2024. L’exercice doit être refait à tous les quatre ans. « La bonne vieille taxe foncière a atteint ses limites pour les municipalités. L’assiette ne grossit plus au même rythme que l’économie avec l’apport du numérique. La consommation augmente, l’impôt sur le revenu monte en flèche et le provincial et fédéral engrangent plus d’argent, mais il y a moins de constructions et ça crée un déséquilibre de la fiscalité. Et en même temps on délègue plus de responsabilité aux municipalités, sans les moyens qui viennent avec. » La taxe foncière représente cette année à Gaspé la moitié de ses revenus de son budget de 32,4 millions de dollars, qui lui a été en hausse de 11,1% comparativement à l’an dernier.

De manière plus personnelle, Daniel Côté ne sera pas fâché d’éliminer de son horaire des déplacements qui ont souvent été chaotiques en raison du service de transport fragile en Gaspésie, rendant la tâche lourde et pénible, dixit le principal intéressé. Ce pas de recul lui permettra de prendre son souffle et d’être à pratiquement à temps plein dans son milieu. « D’être plus groundé sur mon conseil municipal et les gens, ça ne sera pas mauvais. On perd un bout un peu plus glamour d’une certaine façon, mais ça va largement compenser avec les éléments locaux. Et ça va faire du bien à mon physique », conclut-il.

Son successeur à la tête de l’UMQ sera annoncé dans les prochaines minutes.