22 mars 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Photo Ville de Gaspé

L’engagement initial de 1,5 milliard de dollars pour les infraastructures sportives a fondu à seulement 300 millions sur 10 ans.

Arénas, piscines, complexes multisports, terrains de tennis, jeux d’eau ou gymnases étaient ciblés. Les projets retenus des municipalités, des établissements scolaires et des OSBL devaient incidemment être financés à 66% par le provincial, jusqu’à un maximum de 10 millions de dollars.

Sauf que si le gouvernement de François Legault a tenu sa promesse pour les baisses d’impôt – ce qui a monopolisé une bonne partie de l’attention – celle du « plus grand chantier de l’histoire du Québec pour rénover et construire des installations sportives » est passée à la trappe.

L’engagement initial de 1,5 milliard de dollars a fondu à seulement 300 millions sur 10 ans, soit 30 millions par année; une fraction de ce qui était avancé en campagne électorale. « C’est nettement insuffisant par rapport aux besoins. La somme promise est coupée en cinq. Si je transpose ça à l’échelle locale, il faudrait prendre 33% du budget du Québec pour une seule infrastructure à Gaspé. Nos chances sont de plus en plus minces d’avoir le financement requis. Il va falloir travailler extrêmement fort sur le dossier, autant pour l’aréna que pour rehausser cette enveloppe », explique Daniel Côté, le maire de Gaspé.

Rappelons qu’en février, la Ville est allée en appel d’offres pour son nouvel aréna, un projet dans les cartons depuis quelques années déjà. Sa construction pourrait coûter environ 15 millions de dollars. Dans le scénario hypothétique où Gaspé obtient le billet chanceux, qu’elle fait partie des projets sélectionnés et qu’elle obtienne les 66% de financement, elle pourrait aller chercher le maximum de 10 millions. C’est le tiers de l’enveloppe annuelle. Une ineptie pour Daniel Côté.

« Ça n’a aucun sens. Il n’y a pas d’autres sommes prévues pour ce type d’infrastructures dans le budget. Il n’y a pas non plus de fonds général d’infrastructures bonifié. Depuis le début, ce qu’on apprécie du gouvernement Legault c’est qu’il respecte ses engagements, mais dans ce cas-ci, honnêtement je ne la comprends pas. On ne peut plus pelleter par avant. »

Ce dernier fait référence à la vétusté de l’actuel aréna de Gaspé, construit en 1967, qui utilise du fréon comme gaz refroidissant. « Ça fait des années qu’on patche, mais il y a des limites, d’où l’importance d’avoir de l’argent du provincial On l’a martelé à tous vents. Va falloir qu’on s’attèle, c’est de plus en plus intenable », ajoute Daniel Côté.

Les 1,5 milliard promis auraient certainement permis une bonne mise à jour des infrastructures sportives de la province. Le précédent Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives et sportives (PAFIRS) lancé en 2019 contenait une enveloppe de 294 millions de dollars, avec des fonds du provincial et du fédéral. Les demandes avaient justement atteint les 1,5 milliard. En Gaspésie seulement, des villes comme Gaspé, New Richmond, Paspébiac et Chandler avaient essuyé des refus pour divers projets sportifs.

Dans son budget, la CAQ souligne que certains projets d’infrastructures précédant accusent présentement des retards importants en raison des défis rencontrés dans le secteur de la construction.