Daniel Côté n’est pas très impressionné par les subsides accordés à ses membres. « De façon générale, le milieu municipal reste sur son appétit. On avait des attentes majeures pour nous aider à contrer l’inflation et la surchauffe du marché de la construction et on ne trouve rien dans ce budget à ce propos », tranche-t-il.

Une demande pour s’asseoir dans les prochaines semaines avec le ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a déjà été faite. Rencontrée dans les couloirs en marge du dépôt du budget hier, cette dernière se serait toutefois montrée rassurante. Reste que le fardeau fiscal des municipalités est lourd à porter et que le président de l’UMQ aurait bien aimé avoir davantage d’aide.

Daniel Côté rappelle par exemple que le citoyen lambda n’y gagne au change pas grand-chose avec les baisses d’impôt si ce qui est redonné dans la poche droite doit être prélevé dans la poche gauche avec les hausses de taxes municipales indues par l’inflation.

Les dépenses seront par exemple dans sa ville en hausse de 11,1% en 2023 selon le plus récent budget présenté en décembre. La Ville devra puiser 1,7 million dans ses surplus accumulés pour éponger l’augmentation des coûts comme l’essence, le déneigement et les taux d’intérêt. Sans avoir affecté ce surplus, les hausses de taxes auraient été de 22%, mais se sont finalement situées à 4,9%.

Très exactement 66% des revenus proviennent des taxes foncières des contribuables. La proportion augmente à 77% en ajoutant les compensations tenant lieu de taxes payées pour les infrastructures gouvernementales.

Le président de l’UMQ note aussi que pour le monde municipal, le Programme québécois des infrastructures passe de 7,5 à 7,1 milliards en 10 ans, alors que celui pour les infrastructures provinciales est en augmentation.

« Ça nous envoie un drôle de signal. Les municipalités sont sous pression, les budgets sont sous pression, les infrastructures sont sous pression. On ne pourra pas continuer à avancer de cette manière sans avoir de nouveau souffle. Il y a plusieurs projets qu’on retarde au Québec. À moins qu’il y ait des sommes cachées dans le budget, le milieu municipal va frapper un mur », conclut-il.

La renégociation du pacte fiscal, qui arrive à échéance le 31 décembre 2024, devrait donner lieu à des échanges musclés.

Certains points qui répondent aux demandes de l'UMQ

 

• Développement économique régional : 1,4 milliard de dollars sur cinq ans.
• Transport collectif :  400 millions de dollars pour l’année 2023 (aide non récurrente).
• Protection des ressources en eau et de la biodiversité : 1 milliard de dollars sur cinq ans.
• Sécurité publique : 45,5 millions de dollars pour soutenir les centres d’urgence et les centres d’appels secondaires dans la modernisation du réseau 9-1-1.
• Aménagement du territoire : 87,9 millions de dollars pour moderniser les pratiques sur six ans.