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07 mars 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Vers l’acquisition de la maison le Havre pour une résidence d’artistes

PERCÉ

Le Havre

©Photo fournie par Les Percéides

André Breton, maître du mouvement surréaliste français, y a séjourné un mois durant l’été 1944 pour écrire son roman Arcane 17.

Le Festival de cinéma Les Percéides fête ses 15 ans d’existence. Pour marquer le coup, l’organisation souhaite créer une résidence internationale d’artistes dans la maison patrimoniale le Havre, située au cœur du village.

Le bâtiment n’est pas acquis pour le moment, mais des discussions sont entamées depuis plusieurs mois. Une transaction pourrait arriver en avril si les astres s’alignent. La demeure appartient toujours à Edna Biard, aujourd’hui nonagénaire et qui l’habite avec ses proches pendant la période estivale. Cette dernière est descendante de la famille du même nom dont les demeures ont façonné l’histoire de Percé.

« Il y a un souhait que la propriété soit acquise par le milieu culturel puisque plusieurs artistes ont passé par là et qu’elle conserve un statut patrimonial. Les propriétaires nous appuient dans notre démarche et ils ne sont pas pressés de la vendre demain matin alors on fait présentement le montage financier final », explique le directeur général et artistique des Percéides, François Cormier.

Construite en 1927 et originalement nommée « The Haven », l’infrastructure jadis hôtel est donc une propriété privée qui jouit d’une riche histoire. André Breton, maître du mouvement surréaliste français, y a séjourné un mois durant l’été 1944 pour écrire son roman Arcane 17. Une plaque commémorative, offerte par l’ambassade de France, souligne d’ailleurs ce séjour historique.

L’acquisition pourrait coûter environ 500 000$. À cela s’ajouterait un autre 100 000$ pour rendre le bâtiment opérationnel à l’année auprès des artistes. La propriété comprend également trois cabines – à remettre en état – et une petite grange, pour un terrain faisant 6 250 mètres carrés. Tout le mobilier des neuf chambres, du salon commun et de la salle à manger est demeuré intact et fonctionnel.

Situation intenable

 

Les Percéides veut répondre à un besoin urgent d’hébergement culturel à Percé et pouvoir accueillir en résidence dans un contexte professionnel des cinéastes et différents artistes tout au long de l’année. L’organisation est limitée pour l’instant dans son développement en raison de sa capacité à pouvoir abriter tout le monde.

« C’est une situation presque intenable pour nous. L’an dernier par exemple, on a logé des cinéastes à presque 100 kilomètres de Percé. Des gens sont pratiquement hébergés à Gaspé pour pouvoir venir pendant les Percéides. La rareté locative frappe beaucoup plus les petits villages comme Percé. On passe notre temps à gérer de la logistique d’hébergement et on n’est pas capables d’inviter tout le monde », analyse François Cormier.

Ce dernier interpelle incidemment le ministère de la culture du Québec et le ministère du Patrimoine canadien pour l’aider dans sa démarche. Une première approche avait été faite l’an dernier lors du projet d’acquisition de la maison Biard, qui appartenait jadis à l’Université Laval. Le bâtiment a cependant été vendu à un particulier à l’automne 2022.

Les canaux de communication sont actuellement ouverts avec le ministère de la Culture, qui jouit d’un programme d’immobilisation pour la rénovation et l’acquisition d’établissements culturels. « C’est dans l’appareil. On attend une réponse. C’est une maison qu’il ne faudrait pas perdre une deuxième fois », ajoute François Cormier, faisant référence à la maison Biard.

Les Percéides gère aussi la nouvelle salle de cinéma de 60 places aménagée dans l’ancien Centre d’art, en plus d’être derrière la 8e grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie et l’école de cinéma d'été de Percé, une activité de formation professionnelle consacrée au 7e art et mise en place depuis 2018.

L’historien Jean-Marie Fallu, président de Patrimoine Gaspésie, se dit heureux de voir le projet cheminer. « Si la ville de Percé est une destination touristique bien reconnue, elle le doit beaucoup à son histoire, à son patrimoine et à sa vitalité culturelle. Percé est depuis longtemps une source d’inspiration pour les artistes. Ainsi, je me réjouis du projet de faire de l’ancien hôtel une résidence d’artistes. Ce projet s’inscrit tout à fait dans la tradition de cette maison », conclut-il.

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