Initiative conjointe du CISSS et du syndicat pour un meilleur partage des savoirs

GASPÉ

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

L’hôpital de Chandler.

Le ministère de la Santé et des Services injecte une somme de 700 000$ dans le réseau gaspésien afin de déployer au cours des prochains mois le projet « CISSS de la Gaspésie apprenant ».

Ce concept est déjà connu et a notamment été déployé dans le passé à l’intérieur du réseau local de santé de la Baie-des-Chaleurs. Grosso modo, il s’agit de créer des moments et des lieux d’échanges où tous pourront contribuer à améliorer les pratiques quotidiennes ou aider à résoudre une problématique donnée. Toutes les personnes impliquées seront potentiellement appelées à mettre l’épaule à la roue.

« Ça vaut autant pour les employés que pour les gestionnaires. Ça permet de marquer un changement au niveau relationnel en termes de liaisons d’organisation entre la direction et les employés. Il y a un haut degré d’apprentissage qui doit se faire au niveau des gestionnaires. On change de paradigme. On ne dicte pas, mais on convient avec les gens de comment on va faire les bonnes choses. L’idée c’est d’implanter une culture dans laquelle les gens vont sentir que leur opinion est importante, que leurs solutions méritent d’être entendues et peut-être appliquées si elles font l’unanimité. C’est beaucoup du leadership par consensus », explique le président-directeur général du CISSS de la Gaspésie, Martin Pelletier.

Rebâtir les pont

La démarche a été déposée l’automne dernier par le Syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l’Est-du-Québec (SIIIEQ). Le CISSS de la Gaspésie a cosigné la proposition, dans ce qui se veut être un geste de rapprochement entre patronat et syndicat. Les deux parties ont d’ailleurs signé un communiqué de presse commun pour en faire l’annonce plus tôt aujourd’hui, un geste plutôt rare dans les dernières années en raison de tensions évidentes à l’interne qui débordaient sur la place publique. « On enlève les barrières et on crée des ponts avec le syndicat. C’est une façon différente de travailler sans préjugés ni idées préconçues. On pense qu’on va être meilleurs comme ça », résume Martin Pelletier.

Martin Pelletier.

Le projet « CISSS de la Gaspésie apprenant » permettra aussi à des nouveaux employés du réseau ou à ceux changeant de département de mieux apprivoiser leur nouvel environnement de travail en offrant un cadre permettant de se familiariser avec les nouvelles pratiques. Selon certaines recherches sur l’acquisition des compétences, pas moins de 20 % des apprentissages proviennent des interactions avec les autres.

« C’est de l’apprentissage entre pairs, en permettant de créer un lieu d’échanges pour améliorer des situations et pour chaque individu d’amener son point de vue sans peur de jugement. Qu’il y ait une discussion autour d’une problématique X pour trouver des solutions travaillées sur le terrain, près d’où sont donnés les soins. Ça se fait en collégialité. On veut permettre aux gens d’apprendre à travailler ensemble pour que les individus s’améliorent dans une organisation qui le permet. On a à cœur le bien-être des patients et des employés. Je ne dis pas que c’était pas déjà là, mais on veut l’élargir à tout le monde pour marquer un changement », ajoute le PDG.

Un chargé de projet documentera d’ailleurs tout le processus. De son côté, le SIIIEQ salue cette initiative et cette ouverture entre les deux parties. « Ça permettra certainement de retrouver un peu plus d’humanité dans nos établissements de santé en Gaspésie. Il s’agit d’un projet rafraichissant et novateur qui aura sans doute des effets bénéfiques sur l’attraction et la rétention du personnel. Cette nouvelle philosophie de gestion aura des retombées positives pour les infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes que nous représentons, notamment les jeunes en début de carrière », conclut le président, Pier-Luc Bujold.

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