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22 février 2023

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Le Groupe JGS s’intéresse à Fort Prével

SAINT-GEORGES-DE-LA-MALBAIE

Fort Prével

©Photo tirée de la page Facebook de Fort Prével

Le déficit d'exploitation de la dernière année d’activités gérée par la Sépaq était de 750 000$, avec un déficit accumulé de 17 millions de dollars en 30 ans. Le site comprend un golf, mais aussi de l'hébergement en camping et en chalets.

En littérature, au théâtre et dans les arts en général, un deus ex machina est un procédé qui permet à une impasse d’être dénouée de manière inespérée; de façon inattendue.

Pensez par exemple au narrateur dans Le puits et le pendule dans la nouvelle d’Edgar Allan Poe, sauvé in extremis d’une mort certaine par le général Lasalle.

Sans être aussi dramatique et bien que rien ne soit décidé encore, c’est un peu le sentiment de certains des 100 membres de Fort Prével qui ont appris en assemblée générale annuelle qu’un investisseur privé serait intéressé à faire partie de l’aventure.

Le Groupe JGS s’est manifesté une première fois il y a environ deux semaines. Le porte-parole et gestionnaire des actifs pour l’Est-du-Québec, l’ex-député bloquiste Jean-François Fortin, était sur place dimanche afin de faire une première approche auprès des membres de Fort Prével.

« Le comité de relance a fait un travail exceptionnel avec très peu de moyens. Ils ont épongé le déficit annuel et équilibrer les revenus. On en comprend qu’ils ont des attentes récurrentes envers les paliers de gouvernement. Peut-être que des fonds privés permettraient d’atteindre les mêmes objectifs de pérenniser le site et de l’améliorer. On veut regarder s’il y a un partenariat dans l’investissement qui leur permettrait d’y arriver. Ils ont accepté d’en discuter », résume Jean-François Fortin, également maire de Sainte-Flavie et copropriétaire de la microbrasserie Le Ketch.

De dettes à surplus

 

En 2015, la Sépaq a annoncé qu’elle ne gérerait plus les opérations de Fort Prével. En quatre mois, aucun acheteur ne se manifeste. Le déficit d'exploitation de la dernière année d’activités est de 750 000$, avec un déficit accumulé de 17 millions de dollars en 30 ans. Rien pour rassurer de futurs promoteurs.

Sauf que sur le terrain, plusieurs croient toujours au potentiel des lieux, malgré des budgets écrits à l’encre rouge année après année. Un comité de relance est formé et les actifs sont cédés pour la somme symbolique de 1$. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires est d’un million de dollars, contre 325 000$ à l’époque. Le surplus accumulé est maintenant de près de 500 000$ et le nombre de golfeurs qui ont leur carte de saison est passé de 90 à plus de 200. De quoi confondre les sceptiques.

Malgré tout, autant le provincial que le fédéral semblent réticents à délier les cordons de la bourse pour compléter un plan d’affaires d’environ 7 millions de dollars qui permettrait une mise à jour complète des infrastructures et au site d'atteindre sa vitesse de croisière.

Jean-François Fortin, maire de Sainte-Flavie et président de l’organisme « Patrimoine militaire de La Mitis. »

©Photo : Charles Lepage - Gaspésie Nouvelles

Jean-François Fortin

Les détails de la proposition faite par le Groupe JGS ne sont pas connus publiquement pour l’instant, mais il a été décidé en assemblée générale annuelle que le Comité stratégique de Fort Prével, qui se penche déjà sur le plan d’affaires de l’organisation, puisse étudier ce scénario d’investissements privés.

« Ça serait irresponsable de dire qu’on ne prend pas le temps d’analyser cette offre d’achat, qu’il faut explorer. Maintenant, il faut voir si elle convient aux parties concernées. Encore faut-il que l’arrimage se fasse entre nos intérêts et ceux d’un promoteur privé, qui parfois peuvent être différents, mais qui ne sont pas nécessairement inconciliables », résume le porte-parole, Gilles Pelletier.

Gilles Pelletier

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Gilles Pelletier, porte-parole du comité stratégique pour la relance de Fort Prével.

Capitaux rapides

 

Le Groupe JGS semble par ailleurs avoir les moyens de ses ambitions, ayant procédé à plusieurs acquisitions dans les derniers mois dans l’Est-du-Québec. Du nombre, le complexe hôtelier le Gaspésiana à Sainte-Flavie, le centre de thalassothérapie Aquamer à Carleton-sur-Mer et le Club de golf Boule Rock à Métis-sur-Mer. C’est d’ailleurs en discutant avec Jean-Guy Sylvain, l’actionnaire principal du Groupe JGS, à propos de l’achat du Gaspésiana, que Jean-François Fortin a eu un premier contact avec l’homme d’affaires.

« Je ne sais pas ailleurs, mais dans la région, c’est une condition sine qua non d’avoir une acceptabilité sociale et des partenariats avec la communauté. C’est incontournable. Je suis un développeur régional et je veux que ça se passe bien chez nous. Monsieur Sylvain m’a donné carte blanche. Il m’a dit qu’il avait besoin de quelqu’un qui connait bien le développement. Il veut bien faire les choses, sans controverse et que les communautés soient fières. Il a eu plus d’une centaine de projets, mais est rendu plus âgé. Il a des capitaux à investir et je suis content qu’il ait choisi l’Est-du-Québec », ajoute Jean-François Fortin, qui est d’ailleurs coactionnaire des projets du Groupe JGS dans l’Est-du-Québec.

Jean-Guy Sylvain possédait notamment neufs hôtels au Québec en 2018 – dont le Concorde et le Delta – ainsi qu'un camping en Floride pour véhicules récréatifs de luxe, le Aztec RV Resort, selon un article de l'époque du Journal de Québec. Des fonds pourraient incidemment être accessibles très rapidement.

« Si on arrive à une entente à la satisfaction de la communauté, on est capables le lendemain matin d’avoir les capitaux. On a un fonds de développement pour la Gaspésie et Fort Prével reste un symbole qui a joué un rôle important pendant la Deuxième Guerre mondiale, mais qui va au-delà comme joyau de la mémoire collective, qui avait une très bonne table par ailleurs. Pourquoi ne pas requalifier l’auberge en ramenant un restaurant permanent? Il y a plusieurs possibilités sur la table », ajoute Jean-François Fortin. Ce dernier s’attend à savoir d’ici cet été si les discussions sont positives ou non.

Gilles Pelletier rappelle tout de même que tout reste à faire et qu’il est prématuré de supposer de la finalité des négociations, après cette offre non sollicitée du Groupe JGS. Le comité stratégique de Fort Prével aura la tâche d’analyser et déterminer si l’offre est acceptable, ou non. D’autres rencontres sont au programme dans les prochaines semaines.

« Ça ne faisait pas partie de nos premières hypothèses de se tourner vers le privé [...] Le devoir qu’on s’est donné, c’est de l’analyser. Mais on n’en sait pas assez pour l’instant. On est vraiment au début de quelque chose. C’est comme si on nous demandait le score final d’une partie de hockey avant que la mise au jeu soit effectuée. Tout reste à voir », conclut Gilles Pelletier.

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