Le contraire aurait été surprenant avec l’inflation galopante qui touche l’ensemble du monde municipal. Hier lors de la plus récente mise à jour de l’indice des prix à la consommation, les statistiques de novembre montraient une hausse de 6,8% à l’échelle de la province comparativement à l’an dernier.

Malgré tout, la Ville de Percé estime qu’elle aurait été en mesure de geler sa hausse de taxes pour l’ensemble des citoyens si tous les commerçants avaient adhéré à la redevance touristique. Plus tôt ce mois-ci, le bilan indiquait que sur les 123 commerçants assujettis, ce sont 91 d’entre eux (74%) qui y avaient adhéré, et que 21 d’entre eux inscrits au registre n’y avaient pas participé financièrement. En calculant la partie des sommes redistribuée aux commerçants pour éponger leurs frais de gestion, la cagnotte du fonds dédiée au financement des infrastructures touristiques municipales est de 133 000$.

« L’objectif était de dégager des sommes qui sont encore dans ce budget-là et qui auraient dû normalement être compensées par la redevance touristique, expliquait mardi la mairesse de Percé, Cathy Poirier, lors de l’adoption du budget municipal. C’est un peu dommage parce que si on avait pu avoir la redevance qu’on souhaitait, on n’aurait pas autant de coupures et probablement pas d’augmentation de taxes. On aurait certainement été l’une des municipalités au Québec à être les moins mal pris avec l’augmentation des coûts. »

Pour équilibrer ses finances, la municipalité a dû puiser 144 545$ dans ses surplus accumulés, même si cette cuvée de péréquation 2023 aura été bonne avec une somme 2,5 fois supérieure à l’an dernier. Le montant est passé de 125 500$ à quelque 387 000$. Les propriétaires devront par ailleurs payer 15$ de plus en 2023 pour la gestion des matières résiduelles et un montant identique pour le traitement des eaux usées (le secteur de Cap d’Espoir peut compter 25$ de plus pour le traitement des eaux).

En contrepartie, la plupart des postes de dépenses ont aussi augmenté. Les intérêts sur la dette à long terme ont par exemple bondi de 45 000$. Le conseil municipal a toutefois décidé de ne pas trancher dans la culture et les loisirs. C’est plutôt le budget de la promotion touristique qui a été amputé. « Il y a aujourd’hui d’autres façon de procéder. Des coupures ont été faites là où c’est possible de le faire avant d’augmenter les taxes. On ne peut pas couper le déneigement ou les services. Les deux postes les plus affectés c’est le tourisme et le récréotouristique », explique Cathy Poirier.

Les dépenses en tourisme sont passées de 376 335$ à 289 800$. Le budget est par ailleurs en baisse de 4,32%, à 7,37 millions de dollars.

Plus de 20 M$ d’ici trois ans

 

Dans son programme triennal d’immobilisations, la Ville de Percé prévoit pour 2023 un peu plus de 4 millions de dollars pour son entrepôt adjacent au garage municipal actuellement en cour (subventionné à 83%) et 3,2 millions dans les deux prochaines années pour la rue commerciale. Une somme de 5,2 millions est prévue pour l’aménagement du Parc municipal de la Rivière-aux-Émeraudes en 2024. Le total des investissements se chiffrent à 20,7 millions de dollars pour les trois prochaines années.

Dans tous les cas, la mairesse espère avoir gain de cause avec la redevance touristique pour utiliser l’argent recueilli jusqu’ici dans son prochain budget. Les fonds sont actuellement gelés. « J’espère qu’en 2024 on sera en mesure de refaire un gel de taxes car elles sont suffisamment élevées à Percé et les citoyens ont fait suffisamment d’efforts. On verra à quel moment on va pouvoir réinjecter [l'argent de la redevance] dans le budget », conclut-elle.

Rappelons que le nouveau rôle d'évaluation foncière sur trois ans est entré en vigueur le 1er janvier 2022 à Percé.