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07 décembre 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

La collecte de déchets aux trois semaines; utilisateur-payeur dans la mire

ROCHER-PERCÉ ET GASPÉ

Bacs - Matières résiduelles .

©Photo : gracieuseté

Le budget de la Régie intermunicipale de traitements des matières résiduelles de la Gaspésie a augmenté de 7% en un an.

Face à l’explosion des coûts inhérents à la collecte, la Régie intermunicipale de traitements des matières résiduelles de la Gaspésie (RITMR) fait passer la fréquence de ramassage des déchets de 2 à 3 semaines en période hivernale. La collecte sera maintenue aux deux semaines l’été.

Le nouveau calendrier sera effectif en janvier pour la MRC du Rocher-Percé et le territoire de Gaspé. La mesure devrait faire économiser 100 000$, sur un budget 2023 de 9,1 millions de dollars. Ce même budget était de 6,2 millions en 2019. Les coûts ont donc pratiquement augmenté de 50% en quatre ans et les sommes allouées sont considérables, dépassant le budget annuel d’une ville comme Percé ou Grande-Rivière.

« C’est exponentiel. Avec le camionnage, le carburant, les assurances, l’inflation; ce sont des postes budgétaires qui ont des impacts importants. C’est une influence directe. Il y a aussi une nouvelle taxe en 2023 qui s’ajoute à l’enfouissement », explique la directrice générale de la RITMR, Nathalie Drapeau.

Rappelons que les redevances exigibles pour l’élimination de matières résiduelles sont ajustées le 1er janvier de chaque année en fonction de l’indice des prix à la consommation. En 2022, les redevances exigibles étaient de 24,32 $ par tonne métrique. Elles augmenteront à 30$ l’an prochain. « Quand tu as 20 000 tonnes d’enfouies, c’est significatif. Quand tu additionnes tous ces éléments, ça augmente vite », ajoute Nathalie Drapeau.

La RITMR fait aussi le pari qu’un ralentissement des collectes de déchets l’hiver incitera les utilisateurs à davantage recycler et composter. Des sondages indiquent aussi que plus de 60% des répondants étaient favorables à une révision de la fréquence des déchets aux trois semaines. « Ça nous confirme que l’idée n’est pas saugrenue. Nous ne sommes pas uniques. Ça se fait déjà ailleurs », explique Nathalie Drapeau, qui se dit consciente que chaque changement amène son lot de réfractaires. À Rimouski, la collecte des bacs verts s’effectue par exemple aux quatre semaines en période hivernale.

Dans la MRC du Rocher-Percé et à Gaspé, seulement 1 adresse sur 3 participe activement à la collecte du bac brun – obligatoire depuis 2020 – à l’année longue, bien que les coûts de compostage soient deux fois moins élevés que ceux de l’enfouissement. Qui plus est, environ la moitié des bacs sortis à la rue ne sont pas remplis à 50%. L’entrepreneur de collecte facture de son côté un montant pour chaque bac à déchets levé, rempli ou pas.

La RITMR invite par ailleurs ceux qui auraient des besoins particuliers, tels que les services de garde, à les contacter afin de trouver une voie de passage.

Générateur-payeur

 

Les institutions, commerces et industries paient déjà en fonction de la quantité de déchets qu’ils génèrent. La RITMR songe sérieusement à implanter cette mesure pour le secteur résidentiel.

« Ça fait deux ans qu’on a commencé à en parler. On est en train de travailler les différents outils pour que ça puisse se déployer en 2024 lorsqu’on sera certains que tous les paramètres concordent. C’est de reconnaître en même temps les bons comportements », explique Nathalie Drapeau.

Chaque résidence paierait ainsi sur son compte de taxes un montant proportionnel à son utilisation. Plus de bacs verts à la rue : plus d’argent à débourser. Un nombre de levées de base serait déterminé; dépassé ce nombre, les levées excédentaires seraient facturées en conséquence.

Cette mesure s’ajouterait à d’autres telles que les agents verts, qui arpentent le territoire afin de vérifier la qualité du tri, notamment. Des billets de courtoisie ont été émis et quelques constats d’infraction ont commencé à être distribués dans le secteur résidentiel, qui peuvent aller de 250$ à 300$, voire le double pour les récidivistes. Des industries, des commerces et des institutions ont également été pris en défaut.

Enfin, la Régie intermunicipale de traitements des matières résiduelles de la Gaspésie ne craint pas outre mesure l’arrivée massive de dépotoirs illégaux avec les ajustements à venir. « C’est soulevé à chaque fois qu’il y a un changement. Les comportements délinquants au final sont assez rares. On l’observe, mais il faut penser au plus grand nombre. On a tous les outils pour ne pas en arriver là. Ce sont des règles qui s’appliquent à tout le monde et on fait des choix de citoyens et de consommateurs. C’est une tâche collective et on doit trouver la meilleure solution technique pour les gérer », conclut Nathalie Drapeau. Les calendriers de collecte des matières résiduelles 2023 devraient être envoyés par la poste la semaine prochaine.

Le secteur des déchets est le 5e émetteur de GES d'origine humaine en importance au Québec (5,8%), dont une grande proportion des émissions est causée par les matières organiques enfouies. Arrivent derrière les transports (43,3%), les industries (30,5%), la consommation résidentielle, commerciale et industrielle (10,3%) et l’agriculture (9,8%).

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