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06 octobre 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Pour freiner la conversion de logements en hébergement courte durée

GASPÉ

Airbnb

©Capture d'écran tirée d'Airbnb

Airbnb est la plateforme la plus populaire pour la location d'hébergement courte durée. Image à titre indicatif, qui peut comprendre de l'hébergement traditionnel en chalets ou en cabines.

La situation n’est pas encore problématique, mais elle pourrait l’être comme à bien des endroits ailleurs au Québec et dans le monde.

Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), près de 25 000 logements entiers étaient offerts au Québec sur Airbnb en date d’avril pour des locations de courte durée. Si la proportion du parc locatif est plus faible dans la métropole, à environ 1%, le taux peut facilement augmenter en région touristique lorsque l’offre est à la base moins élevée. La proportion augmentait à 11% à Mont-Tremblant et à 16% à L’Anse-Saint-Jean, au Saguenay, selon une compilation faite par Le Devoir.

Gaspé ne veut pas en arriver un jour à ce point et entend légiférer en conséquence. L’encadrement de l’offre de logements en location court terme avait déjà été ciblé par la MRC La Côte-de-Gaspé plus tôt en juillet parmi les pistes afin de résorber le manque identifié de 972 logements d’ici 2026. La Ville de Gaspé lancera sous peu des consultations publiques afin de prendre le pouls de la population sur cet enjeu.

« Est-ce que les gens veulent qu’on y aille à fond la caisse, selon certains secteurs, dépendamment du type de construction? Est-ce qu’on le cadre à certains quartiers seulement et certaines zones? Est-ce qu’un travailleur saisonnier qui est ici pour trois semaines, c’est considéré comme du court terme? Ç’a l’air simple au départ, mais c’est assez complexe », admet le maire Daniel Côté.

Plusieurs « flips » touristiques ont été observés dans les dernières années, à l’heure où la crise du logement et de plus en plus présente. Des résidences principales qui pourraient servir de foyer pour une famille servent uniquement à la location alors que certaines autres habitations sont retapées et offertes uniquement aux touristes.

À Gaspé, plus de 60 unités de logement auraient été converties en hébergements à court terme, indique le maire, ce qui n’inclut pas les chalets ou les résidences étudiantes. Selon une carte provinciale préparée pour le compte de la FRAPRU, le taux d’Airbnb se situerait entre 0,87% et 1,85%, plus près de ceux de la métropole que des exemples mentionnés ci-haut*. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain confirme qu'au 31 avril, pas moins de 82 logements entiers étaient affichés sur Airbnb. Dans l'ensemble de la MRC de La Côte-de-Gaspé, on en comptait alors 161, soit 1,8% du parc locatif.

« On a une volonté de règlementer, mais tout est dans la nuance et on veut demander à la population jusqu’à quelle hauteur. Ça commence à prendre de l’ampleur. Ce n’est pas majeur, mais il faut freiner cette ampleur. À moins que le public nous dise de ne pas toucher à ça », ajoute Daniel Côté.

Les consultations publiques devraient se faire en ligne uniquement, à l’instar de celles organisées dans le dossier de la gestion des plages. Les commentaires recueillis permettront de moduler la règlementation en conséquence.

* Une première version de ce texte pouvait laisser entendre que le FRAPRU qualifiait de « raisonnable » le taux d'Airbnb sur l'ensemble du parc locatif à Gaspé, ce qui n'était pas le cas. Le FRAPRU est plutôt d'avis qu'en période de pénurie de logements, tout logement transformé en Airbnb en est un de trop.

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