08 septembre 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Méganne Perry Mélançon était devant le train touristique l’Amiral afin de présenter ses engagements en matière de transport.

La députée sortante dresse un portrait peu flatteur du transport en général dans la circonscription de Gaspé, gracieuseté du gouvernement de la CAQ. « Pour habiter un territoire et le dynamiser, il faut le rendre accessible et sécuritaire. Force est de constater que la CAQ n’a pas été au rendez-vous [...] C’est trois prises pour le gouvernement », image-t-elle en reprenant l’allusion sportive.

Méganne Perry Mélançon cite en exemple l’engagement du ministre des Transports, François Bonnardel, qui lors d’une période de questions à l’Assemblée nationale avait parlé d’un programme « qui va révolutionner l’aérien partout sur le territoire du Québec », avant le dévoilement quelques mois plus tard des vols allers-retours à 500$ pour certaines régions admissibles. « Quelques mesures bien simples écrites sur le coin d’un bureau », évalue plutôt la députée qui estime que la forte augmentation de la demande pour certaines destinations a eu l’effet contraire de saturer l’offre. « Les transporteurs ont dû s’adapter en coupant certaines liaisons, ce qui a eu pour effet de réduire encore plus le service », observe-t-elle.

Un gouvernement péquiste préfèrerait miser sur la concurrence et serait probablement enclin à oser l’aventure de la coopérative TREQ, qui tarde à décoller et qui s’est faite discrète depuis l’annonce du ministre Bonnardel. Ottawa s’est déjà engagé pour 3,5 millions de dollars auprès du transporteur régional, qui demandait à peu près la même somme de Québec, soit 4 millions. Le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon remettait cependant le plan d’affaire en doute, alors que des billets allers-retours de TREQ entre la Gaspésie et Québec sont toujours affichés entre 276$ et 318$ sur leur site web. « On va vouloir avoir accès à toutes leurs données, mais on est fortement en faveur d’initiatives comme TREQ. Dans les premiers jours d’un mandat du PQ au pouvoir, on s’assoirait avec eux pour s’assurer que ça fonctionne », lance la péquiste.

Pour le réseau routier, elle aimerait tout d’abord augmenter le nombre de bornes de recharge de niveau 2 pour les véhicules électriques. Si la Gaspésie a été une région précurseur pour le développement de son circuit électrique dès 2016, le réseau pourrait être embourbé si l’offre de bornes ne suit pas une évolution constante, d’autant plus que le gouvernement Legault a annoncé l’interdiction de ventes de véhicules neufs à combustion à partir de 2035. En attendant, dans un contexte inflationniste, le PQ imposerait un plafonnement temporaire du prix de l’essence à 1,60$ du litre.

Méganne Perry Mélançon rappelle du même coup que 300 sites sont menacés par l’érosion des berges tout au long du littoral gaspésien. En 2017, la municipalité de La Martre avait à toute fin pratique été isolée pendant deux jours suite à un affaissement de la route. La députée sortante veut créer un comité d’intervention d’urgence entre les élus locaux en cas de bris sur la route.

Enfin, tel que présenté récemment en compagnie des autres candidats péquistes de l’Est-du-Québec réunis à Gaspé, le PQ aimerait réanalyser la possibilité d’une desserte maritime entre la Gaspésie, l’île d’Anticosti et la Côte-Nord. Le gouvernement caquiste avait rejeté la dernière itération du projet, faute de rentabilité.

Un échéancier clair et net pour le retour du train jusqu’à Gaspé serait aussi mis de l’avant. En août, le député sortant Joël Arsenault avait évalué possible d’y arriver dans un premier mandat péquiste, soit d’ici 2026. La PasseClimat, moyennant 365$ annuellement, est aussi au programme, afin d’avoir accès à tous les transports en commun du Québec, de façon illimitée.