08 septembre 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

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©Photo fournie par Gui-Gabrielle Boulay Fortin

Gui-Gabrielle Boulay Fortin est de retour à Gaspé depuis 2018.

À 8 ans, après plusieurs épisodes d’intenses migraines, elle est victime d’un accident vasculaire cérébral. Pas de séquelles heureusement, mais on lui diagnostique tout de même une insuffisance rénale. La vie suit son cours d’une manière à peu près normale, malgré la diète serrée et la prise de médicaments. Les années passent, sans trop de tracas. Jusqu’à 22 ans.

Du jour au lendemain, l’univers de Gui-Gabrielle Boulay Fortin vacille alors qu’elle est arrachée de son travail, de ses amis, de son appartement et de sa famille pour débuter en urgence des soins en hémodialyse à Rimouski, suite à un examen de routine avec sa néphrologue. Elle doit tout abandonner. À cette époque, les services n’étaient pas offerts à Gaspé et les patients devaient s’exiler afin de recevoir les trois traitements hebdomadaires de quatre heures requis dans pareil cas.

« Ç’a été la période la plus difficile de ma vie. J’ai vécu dans le déni que dans deux semaines j’allais retourner à ma vie à Gaspé. Je ne voyais pas la gravité de la chose. J’ai fait une dépression. De me faire arracher de mon milieu, ç’a été plusieurs deuils en même temps : mes amis, mes études, mon indépendance. Se résigner à accepter que ta vie dépende d’une machine, ç’a été difficile à absorber », se remémore-t-elle.

Un mois après le début de ses traitements, elle est victime d’une embolie pulmonaire. En juillet de la même année, elle déménage à Québec, où son réseau social est plus développé. Elle sera également tout juste à côté pour une éventuelle greffe. C’est qu’en parallèle, sa mère procédera à une série de tests de compatibilité pour lui donner l’un de ses reins. Le 17 octobre 2016, à 24 ans, elle reçoit l’organe tant attendu. Pendant le suivi post-opératoire, elle complètera un certificat en gérontologie et un autre en psychologie.

« J’ai fait une demande de bourse auprès de la Fondation canadienne du rein pour mes études. J’en ai reçu à chaque session universitaire. De savoir que la Fondation était là pour m’aider financièrement à payer mes études a été un gros plus et un gros stress en moins », souligne Gui-Gabrielle Boulay Fortin, revenue à Gaspé depuis 2018.

C’est donc le plus naturellement du monde qu’elle s’implique encore aujourd’hui avec l’organisation et qu’elle rappelle l’importance de donner généreusement, pour que d’autres puissent aussi en profiter dans les moments difficiles.

« La Fondation nous met aussi en contact avec d’autres greffés. C’est tellement important de donner au suivant de l’espoir, parce que tu n’en as pas nécessairement quand tu es en hémodialyse et que tu ne vois pas l’heure d’avoir des nouvelles d’une greffe avec tout ce que ça implique », conclut-elle.

La Marche du rein de Gaspé sera de retour ce 10 septembre dès 9 h au Berceau du Canada.