Une lutte à deux entre le PQ et la CAQ, estime Méganne Perry Mélançon

GASPÉ

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La députée Méganne Perry Mélançon.

Parmi les batailles qui seront particulièrement suivies lors de la soirée du 3 octobre, il y aura assurément celle dans Gaspé. La députée sortante Méganne Perry Mélançon l’avait emporté par 41 voix en 2018 face à son adversaire libéral, Alexandre Boulay, suite à un recomptage judiciaire qui avait fait les manchettes partout en province.

Cette fois, la machine libérale n’a toujours pas trouvé la perle rare. Le parti de Dominique Anglade est le seul encore orphelin dans la circonscription, trois jours après le début de la campagne électorale.

Selon le site d’analyses et de projections Qc125.com, la lutte se fera entre la candidate du PQ et celui de la CAQ, Stéphane Sainte-Croix, ce dernier ayant une légère avance de quatre points de pourcentage, soit 30% contre 26% pour Méganne Perry Mélançon (la marge d’erreur est de 7%).

Invitée à commenter qui serait son principal adverse, en marge d’une activité publique et médiatique où elle présentait le bilan de son premier mandat, la députée sortante est du même avis que Qc125.com.

« Je pense que ça va effectivement se jouer entre le parti de la CAQ et le PQ. On peut parler d’une course à deux pour le moment, mais on s’attend à tout de cette campagne. Espérons que les gens vont me réitérer leur confiance, en témoigne mon bilan présenté aujourd’hui », explique la principale intéressée.

Sans candidat, les libéraux suivent à 18% alors que Québec solidaire et le Parti conservateur du Québec ferment la marche à respectivement 13% et 12%.

Le parti des régions

Vendredi à Percé, lors de son lancement de campagne en compagnie du ministre André Lamontagne, Stéphane Sainte-Croix a expliqué sa décision de faire le saut en politique. « C’est pas compliqué en fait. J’ai regardé ce qui se fait depuis les quatre dernières années sur la scène politique et j’ai choisi ce que je considère être le parti des régions, la Coalition avenir Québec [...] La CAQ a fait la preuve de sa volonté réelle au niveau de son support dans les régions. C’est ce qui me motive, d’amener le développement régional dans le comté de Gaspé. »

Parmi les réalisations du parti, il cite notamment l’acquisition par le provincial des ports de Rimouski, Matane, Gaspé et Gros-Cacouna. Des investissements de 7,8 millions ont été annoncés aux infrastructures de Sandy Beach en mai dernier.

Le candidat caquiste dit vouloir notamment œuvrer à la question du transport, en ce qui concerne les dessertes aériennes, ferroviaires et maritimes. « Ce sont des enjeux particuliers pour la Gaspésie et quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. L’ensemble des accès est primordial et je vais y mettre beaucoup d’efforts [...] D’amener une voix forte au sein du caucus – ma connaissance des réalités – ne peut pas nuire aux prises de décision pour influencer le gouvernement en ce sens et d’investir massivement pour mettre à jour nos infrastructures. »

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Stéphane Sainte-Croix lors de l'annonce officielle de sa candidature, vendredi.

La députée sortante a une autre lecture de la situation. « Sur plusieurs dossiers, la CAQ n’a pas livré la marchandise. En développement du réseau de transport, c’est un fiasco; un échec total sur toute la ligne », explique Méganne Perry Mélançon, citant en exemple les dossiers du train et de l’avion.

En février, l’échéancier 2025 pour le retour du train jusqu’à Gaspé a retiré par le gouvernement de la CAQ, sans aucune nouvelle date à encercler au calendrier. Les billets d’avion à tarif réduit à 500$ l’aller-retour pour certaines régions du Québec restent quant à eux souvent difficiles à trouver.

« Le parti des régions qui a fait ses preuves, c’est le PQ. Je dirais à M. Sainte-Croix de comparer les bilans des partis qui ont été au pouvoir dans les dernières années pour voir ce qui a été fait concrètement pour la Gaspésie. Ce qu’on a réussi à aller chercher en quatre ans, c’est le maigre bilan qu’on peut accorder à la CAQ en services de garde, en économie ou pour le logement; c’est parce qu’on a sorti publiquement la voix des Gaspésiens. Il a fallu arriver avec des grosses pressions pour avoir quelques résultats. »

Quant à son propre bilan, Méganne Perry Mélançon fait valoir les gains obtenus lors de son premier mandat, notamment les plus de 200 places en services de garde subventionnés, la fin de l’exploitation des hydrocarbures et la reconnaissance de la crise du logement avec une légifération à propos du droit de préemption des logements sociaux.

« Il est faux de croire qu’il faut être du bon bord pour obtenir des gains [...] Je peux vous assurer que je vais continuer à tout donner pour remporter cette campagne. Je promets un mandat encore plus solide », conclut la députée sortante, qui a été la première candidate à déposer son bulletin de candidature dans le comté de Gaspé.