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25 août 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Cri du cœur des pêcheurs pélagiques

NEWPORT

Carmel Dubé

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Carmel Dubé.

À 65 ans, il pourrait bien s’agir de la dernière saison de pêche pour Carmel Dubé.

Avec un petit quota de flétan et deux autres pour le hareng et le maquereau, son bateau est resté à quai depuis le 15 avril dernier. C’est que le 30 mars, Pêches et des Océans Canada (MPO) a décrété un moratoire de la capture du maquereau en 2022 dans le sud du golfe Saint-Laurent, ainsi qu’une suspension de la pêche au hareng de printemps en raison de la diminution des stocks. Le quota pour le hareng d’automne a quant à lui diminué de 17%.

« J’ai investi 130 000$ pour pêcher le maquereau cette année. Je dois avoir un gagne-pain quelque part. Je n’ai aucun argent qui rentre. Il n’y a pas d’aide et le gouvernement nous ignore. Il n’y a aucun développement présentement. Je pense que c’est pas mal fini pour moi dans la pêche », explique l’homme de Grande-Rivière.

Carmel Dubé n’est pas le seul dans cette situation. Ghislain Collin, président du Regroupement des pêcheurs professionnels pélagiques du sud de la Gaspésie, représente une quinzaine de pêcheurs. Tous demandent à Ottawa de leur ouvrir de nouveaux permis afin de compenser les pertes encourues par la baisse drastique de leurs quotas.

« Certains de mes gars sont en défaut de paiement et sont en train de perdre leur maison. On demande pas la charité, seulement une pêche lucrative et que le MPO délivre de nouveaux permis comme pour le calmar. C’est une très bonne idée. Il est abondant dans la Baie-des-Chaleurs; nous on le sait, mais pas les scientifiques qui ont toujours refusé de venir avec moi en bateau. C’est une pêche propre et écologique et on a déjà les équipements », explique-t-il.

Ce dernier aimerait même ajouter une corde à son arc avec la pêche au bar rayé. « Ceux qu’on retrouve présentement en épicerie sont pêchés en Espagne. On pourrait les valoriser et les commercialiser dans nos assiettes au Québec », ajoute Ghislain Collin, qui opère lui-même un restaurant à Sainte-Anne-des-Monts.

Pélagique

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Toute une délégation de péquistes et de bloquistes, Yves-François Blanchet en tête, est venue appuyer les pêcheurs pélagiques.

Appui souverainiste

 

Toute une délégation de candidats et d’élus du Bloc québécois et du Parti québécois s’est rassemblée mercredi au quai de Newport, avec en tête le chef bloquiste Yves-François Blanchet. Celui-ci indique d’emblée que le rassemblement se voulait apolitique et surtout une mobilisation d’appuis et de solidarité envers les pêcheurs pélagiques.

Il n’a cependant pas manqué de critiquer les façons de faire du MPO et du gouvernement libéral en général.

« Qu’un ministère fédéral de l’envergure de Pêches et Océans Canada ait pu préparer et décréter une interdiction de pêche au hareng et au maquereau ce printemps, sans préavis pour les principaux concernés, en les laissant dans une situation économique qui n’a pas de bon sens pour eux, est aberrant. Le ministère savait pourtant depuis beaucoup plus longtemps que telle était leur intention. Qu’Ottawa prenne des décisions aussi nuisibles sans les consulter, ni présenter les justifications biologiques pour ensuite les abandonner dénote à quel point le gouvernement est indifférent à leurs réalités. », lance Yves-François Blanchet, qui comme Ghislain Collin demande au MPO d’autoriser la pêche au calmar comme activité de remplacement.

À noter que le chef était accompagné des députés Kristina Michaud (Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia) et Maxime Blanchette-Joncas (Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques), ainsi que des élus péquistes à l’Assemblée nationale Méganne Perry Mélançon (Gaspé), Joël Arsenault (Îles-de-la-Madeleine) et le candidat Alexis Deschênes (Bonaventure), tous venus appuyer les pêcheurs.

L’ire de la ministre

 

Invitée à réagir, la députée et ministre Diane Lebouthillier n’a pas apprécié la sortie du chef bloquiste dans sa propre circonscription, rappelant que contrairement à lui, elle était bien au fait des dossiers relatifs aux pêcheries et qu’elle avait vécu toutes les répercussions reliées au moratoire sur le poisson de fond alors qu’elle avait 30 ans à l’époque et qu’elle travaillait en santé mentale dans un CLSC.

« Du monde de la ville qui ne connaissent rien de rien des pêches qui viennent essayer de nous faire des leçons, ça me met en colère. Quand j’entends des absurdités par Capitaine Calmar [Yves-François Blanchet] qui pense que cette espèce-là va sauver la région, quand des tentatives sont faites aux Îles-de-la-Madeleine et qu’on ne prend rien, et bien avant de dire n’importe quoi qu’il prenne dont le temps d’aller chercher des données pour dire la vérité aux gens. On va travailler avec la science, le milieu et les industriels. Il n’y a pas de solution magique », conclut-elle de but en blanc.

 

Commentaires

3 septembre 2022

Gagnon Roger

Y a ti quequn qui se souvient des années 60? On a tout fermé pour du "gros bateaux", toutes les communautés, tous les quais (richesses gaspésiennes) abandonnés.. Ou étiez vous les péquistes, les libéraux, les nationalistes, les bérets blancs, etc..?Disparus.. OK La promesse de l'éolien des année 90 et sa supposé richesse économique.. Aie, Cap-Chat, Ste Anne des Monts, Matane et le résultat est fermetures, fermetures. Ok, i reste les pâles de vire-vents de Gaspé la pure. Gaspésiens/Gaspésiennes on s'éveillent. Le gaspésien magazine un peu à Matane maintenant, bientôt à Rimouski, bientôt à Québec??? Sans compter les ramaseurs de manne des vacances qui foutent le camp ailleurs avec l'argent (souvent subventionné) la saison terminée. Ne pas oublier les sorties d'argent collectées via l'éolien. On jette un coup d'oeil?

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