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03 août 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Pas de danger à long terme sur la santé physique

PORT-DANIEL-GASCONS

Cimenterie McInnis

©Photo Gracieuseté Ciment McInnis

Ce sont 84 signalements qui ont été enregistrés à ce jour auprès d’Urgence-Environnement et 11 plaintes pour des émissions de poussières de la part des citoyens résidant à proximité de l’usine.

Une quarante de citoyens ont assisté hier soir à une présentation conjointe de la santé publique et du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) à propos des émissions de poussière émises dans les deux dernières années par l’usine de ciment McInnis.

À priori, le niveau d’exposition à ces poussières est relativement bas et ne présente pas de menace considérable sur la santé physique des résidents. « Le risque toxique à long terme est non significatif ou très faible; on peut être raisonnablement rassurés sur les risques à la santé physique », indique le directeur régional en santé publique, Yv Bonnier-Viger.

Ce dernier ne néglige cependant pas les effets psychologiques que peuvent causer les différents épisodes qui se sont accumulés au fil des ans. Rappelons que ce sont 84 signalements qui ont été enregistrés à ce jour auprès d’Urgence-Environnement et 11 plaintes pour des émissions de poussières de la part des citoyens résidant à proximité de l’usine. « Ça représente un dérangement important pour les résidents. À la longue, ça peut causer des problèmes sérieux. La santé psychologique et physique, c’est relié. Aussi quand on n’a pas assez d’informations, ça cause un stress. C’est sur quoi nous sommes le plus préoccupés [...] Ce n’est pas banal ce que les gens vivent et on pense qu’il devrait y avoir beaucoup plus d’informations disponibles publiquement. »

Quant aux mesures de certains éléments potentiellement toxiques ou cancérigènes, les concentrations se retrouvent sous les normes imposées par Québec. Celle de l’arsenic est par exemple 30 fois moins élevée que les 3 nanogrammes par mètre cube permis. Les concentrations de béryllium et est cadmium sont respectivement 10 et 90 fois moindre que les autorisations provinciales (voir tableau).  

De son côté, le ministère de l’Environnement dit vouloir faire cesser ces émissions de poussières collantes une bonne fois pour toute, d’où le préavis d’ordonnance envoyé en juin à Ciment St Marys. Celui-ci indiquait que l’entreprise contrevient de façon régulière à la loi, en rejetant dans l’environnement des poussières qui dépassent les normes prévues et que les correctifs apportés au fil des ans s’avèrent insuffisants pour faire cesser les émissions de poussières au-delà des normes établies.

« Ils ont déjà eu des sanctions administratives, mais ça n’a pas réglé la situation. On augmente la pression avec des enquêtes et c’est pourquoi le ministère a durci le ton avec un avis préalable à l’ordonnance. La seule issue pour l’entreprise actuellement, c’est la conformité », a précisé Yan Larouche, directeur régional adjoint à la Direction régionale du Contrôle environnemental pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.

Pour plusieurs citoyens qui étaient sur place hier soir, la rencontre est un pas dans la bonne direction, mais plusieurs éléments demeurent sans réponse. Consensus s’il en est un, tous aimeraient une totale transparence de la cimenterie et que toutes les données en temps réel existantes soient partagées avec la population. Des échantillonnages et des mesures d’air indépendantes de la compagnie sont notamment demandés.

Cimenterie

©Source : Direction régionale de santé publique Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

La concentration mesurée de certains éléments.

 

Pour le groupe écologiste Environnement Vert Plus, la poussière n’est qu’une seule des variables du problème. « Le bruit, les secousses sismiques, les effondrements de puits en raison du dynamitage, les rejets dans l’environnement au terminal maritime; on est loin d’intervenir sur tous les aspects. On est encore trop dépendants des instruments des mesures de l’entreprise par rapport aux problématiques environnementales. Il faudrait que le ministère ait ses propres instruments, dont des caméras pour surveiller cette grosse bâtisse-là », conclut le porte-parole, Pascal Bergeron.

Ciment

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Une quarante de citoyens ont assisté hier soir à une présentation conjointe de la santé publique et du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) à propos des émissions de poussière émises dans les deux dernières années par l’usine de ciment McInnis.

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