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13 juin 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Futur centre communautaire cherche financement municipal

GASPÉ

Griffon

©Photo Centre communautaire Griffon

Des espaces multifonctionnels, des résidences pour artistes, une salle de conférence ainsi qu’un espace tisserand pour le Cercle de Fermières sont notamment au menu.

Ottawa a récemment accordé une aide de 286 000$ pour l’achat et la transformation de l’ancien presbytère de L’Anse-au-Griffon, le but étant de convertir le tout en centre communautaire.

Au menu, l’installation d’une exposition historique soulignant les événements marquants des 150 dernières années (le village a été fondé en 1870), une plaque commémorative, des espaces multifonctionnels, des résidences pour artistes, une salle de conférence ainsi qu’un espace tisserand pour le Cercle de Fermières. Une sculpture sera aussi érigée devant le presbytère. Le bâtiment transformé permettra de combler un manque de lieu de création et de rencontre, selon le conseil d’administration du Centre communautaire Griffon, qui chapeaute le dossier. La démarche officielle pour l’acquisition de la propriété privée est maintenant initiée.

Demande de rencontre

 

Le conseil d’administration a déjà récolté très exactement de 1 988 708$, soit un peu plus du deux tiers de la somme requise. Le projet est évalué à environ 2,9 millions de dollars, mais n’est pas dans les cartons de la Ville de Gaspé pour le moment, dont la contribution demandée est de 450 000$. « Le handicap que ça crée, c’est que nous pourrions être éligibles à d’autres subventions importantes, mais le parcours de demande devrait inclure la Ville, sans nécessairement une somme de leur part. Le processus administratif veut qu’elle soit dans la courroie de transmission », explique Daniel Martin, bénévole s’impliquant activement dans la démarche.

Ce dernier veut par ailleurs se faire rassurant et estime que l’ajout d’un volet pour les loisirs pourrait assurer la pérennité du futur centre communautaire de L’Anse-au-Griffon. « On pourrait avoir un financement qui atteint 260 000$ annuellement dans un programme provincial qui se renouvelle aux trois ans pour les centres communautaires et de loisirs. Ça en assurerait la survie [...] Ça serait malheureux pour une communauté comme la nôtre de retourner tout cet argent puisqu’il n’y a pas d’engagement de notre gouvernement de proximité », explique-t-il.

Pour sa part, la présidente du conseil d’administration, Mireille Bilodeau, demande à rencontrer les nouveaux élus pour leur expliquer les tenants et aboutissants de la démarche. Une rencontre s’est déjà tenue le 27 avril avec le maire Daniel Côté et la conseillère Charlie-Maude Giroux.

« On n’a jamais été entendus par le nouveau conseil municipal. La priorité est d’obtenir une rencontre avec notre conseil de Ville; elle est importante. La population nous a réaffirmé sa confiance à poursuivre le projet et à rétablir une communication harmonieuse avec notre gouvernement de proximité. Les gens veulent leur salle communautaire. C’est un besoin pour le village, qui est pratiquement le seul à ne pas en avoir », précise Mireille Bilodeau.

Pas dans les cartons

 

Dans une missive datée du 29 mars dernier, la Ville de Gaspé expliquait avoir dû prendre une décision difficile, « soit celle de ne pas prioriser le projet ». Cette décision est notamment motivée par un risque de dépassement de coûts et le fait que les gouvernements fédéral et provincial ont rarement tendance à moduler leurs subventions pour éponger l’inflation. L’écart de coûts serait donc sur les épaules la municipalité, selon elle.

« Tous les projets d’infrastructures actuellement ont subi d’énormes dépassements de coûts, analyse Daniel Côté. Il y a une flambée des prix alors on sait que les estimés de l’an passé seront d’au moins 30% plus élevés. Aucun autre partenaire financier ne va payer ce surcoût. Est-ce que la facture de la Ville va passer de 500 000$ à 800 000$ à 1,2 million? On ne le sait pas. Mais le dépassement va revenir à la charge de la Ville alors il y a un énorme risque. »

Le conseil municipal ne se dit pas catégoriquement contre le projet, mais demande à ce que leur contribution soit revue à la baisse dans un souci d’équité envers les autres organisations du territoire. « La mise de fonds était trop élevée. On a toujours été ouverts à en assumer une certaine partie, mais les frais de fonctionnement demandés sont passés de 2000$ à 60 000$, puis sont descendus à 20 000$. Ils sont quand même extrêmement élevés comparativement à ce qu’on donne à d’autres organismes, ajoute le maire de Gaspé. On a un problème d’équité actuellement. Il y aurait une fenêtre d’ouverture si le projet est révisé à la baisse, et pas seulement de 10 000$. Mais il ne semble pas y avoir d’ouverture. »

Dans l’éventualité d’un financement récurrent dans les six chiffres annuellement, tel que mentionné par Daniel Martin, la municipalité pourrait tout de même être tentée de reconsidérer le dossier. « Si on a une confirmation de 260 000$ de support au fonctionnement qui s’ajoute, on le regardera avec beaucoup d’attention. Ça semble intéressant, mais qu’on nous en fasse la preuve écrite que c’est pérenne parce qu’on ne gère pas à la pièce et on regarde le long terme. On trouve que c’est un très beau projet, mais c’est le montage financier qui ne tient pas la route selon le conseil municipal », conclut Daniel Côté.

Quant à une rencontre avec l’ensemble des élus municipaux, la décision avait été préalablement prise par le conseil de déléguer Charlie-Maude Giroux et le maire Daniel Côté.

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