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19 mai 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Daniel Côté entame sa tournée provinciale à Gaspé

GASPÉ

Cathy Daniel

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La présidente du caucus régional de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et mairesse de Percé, Cathy Poirier, et le président de l’Union des municipalités du Québec et maire de Gaspé, Daniel Côté.

Le coup d’envoi de la tournée provinciale de Daniel Côté, président de l’Union municipalités du Québec (UMQ), a été donné ce jeudi à Gaspé en présence de maires, de conseillers et de préfets de toute la péninsule réunis pour l'occasion.

Finances et fiscalité, habitation et logement, aménagement du territoire et infrastructures, développement régional; voilà les quatre grands thèmes qui seront abordés dans le cadre de cette tournée qui amènera celui qui est aussi maire de Gaspé à prendre le pouls des élus sur le terrain dans les prochaines semaines, en se rendant dans 25 villes de la province.


Le but avoué est de récolter les différentes priorités municipales pour ensuite les soumettre aux partis politiques provinciaux, alors que les élections se profilent dans environ cinq mois. « Les élus municipaux ont des attentes énormes face au gouvernement du Québec. On profite de la campagne pour challenger les partis susceptibles de prendre le pouvoir à l’automne; obtenir des engagements de leur part  Pour le milieu municipal, la démarche est primordiale parce qu’en octobre prochain, le parti qui formera le gouvernement devra négocier un nouveau pacte fiscal à mi-mandat », explique Daniel Côté.

Déjà en 2018, Gaspé demandait – comme bien d’autres municipalités – à ce que le gouvernement québécois paie 100% de ses taxes foncières alors qu’il en payait à l’époque entre 66% et 80%. Elle réclamait également un remboursement de 100% de la TVQ qu’elle paie – contrairement à 50% à ce moment. Ces doléances seront toujours sur la table à l’échelle provinciale lors de la négociation du prochain pacte fiscal.

Problèmes d’érosion

 

L’habitation et l’adaptation aux changements climatiques devraient aussi être deux thématiques centrales de la tournée, selon le président de l’UMQ. Un avis que partage la présidente du caucus régional de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et mairesse de Percé, Cathy Poirier. « Que ce soit local, régional ou national, ça tourne autour des mêmes enjeux de l’habitation, les changements climatiques et la pénurie de main-d’œuvre. On parle aussi d’aménagement du territoire », précise-t-elle.

En 2016, la firme Ouranos s’était penchée sur la question d’érosion des berges et avait présenté des chiffres mirobolants quant à la dégradation des zones côtières du Saint-Laurent.

Dans une étude préparée en collaboration avec l’UQAR, on évaluait que l’érosion des côtes au cours des 50 prochaines années pourrait mettre en danger des milliers de bâtiments publics et privés, mais aussi des infrastructures routières et ferroviaires, pour des pertes totales évaluées à plus de 1,5 milliard de dollars. Sans compter les impacts indirects des changements climatiques sur l’économie régionale, la santé, le tourisme et les écosystèmes, qui pourraient faire augmenter considérablement la note.

Dans un échantillonnage de certains secteurs névralgiques aux Îles-de-la-Madeleine, à Percé, Carleton-sur-Mer, Maria et Rivière-Ouelle, on estimait que dans 76 % des cas étudiés, il était plus rentable d’un point de vue économique d’agir que de ne rien faire. En 2020, une enveloppe de 45 millions de dollars était dédiée pour l’érosion des berges pour l’ensemble du Québec, alors que les Îles-de-la-Madeleine réclamaient à elles seules 80 millions.

« C’est important de prévoir ces enjeux. Les grandes discussions ne doivent pas seulement se faire face aux problèmes déjà observés, mais comment adapter les mesures en fonction de l’avenir qui ne sera pas nécessairement plus clément », évalue Cathy Poirier.

Vaste viste

 

Le président de l’UMQ arrêtera sa tournée dans les 17 régions administratives du Québec. Les villes de Baie-Comeau, Alma, Saguenay, Rouyn-Noranda, Chapais, Rimouski, Québec, Lévis, Saint-Georges-de-Beauce, Drummondville, Nicolet, Trois-Rivières, Shawinigan, Saint-Colomban, Mascouche, Gatineau, Montréal, Laval, Longueuil, Chambly, Salaberry-de-Valleyfield, Windsor et Sherbrooke sont au calendrier. Daniel Côté dit aimer être sur le terrain pour bien s'imprégner des enjeux locaux de tout un chacun.

« On est le palier de gouvernement le plus proche des gens. On agit dans le quotidien de monsieur et madame Tout-le-Monde. C’est de plus en plus reconnu et c’est drôlement important. On veut assumer notre pleine autonomie et notre pleine responsabilité, mais il faut avoir le moyen de nos ambitions », explique-t-il.

Ce dernier cite une autre étude de 2019 affirmant que pour les infrastructures municipales seulement, les investissements étaient estimés à 4 milliards sur 5 ans pour les adapter aux changements climatiques. « Avec l’inflation galopante, l’érosion des berges qui gagne du terrain, les inondations plus fréquentes, le réchauffement de la planète qui ne cesse pas, le chiffre est sûrement encore plus gros aujourd’hui », analyse-t-il.

La Loi 122 visant principalement à reconnaître que les municipalités sont des gouvernements de proximité leur a cependant permis une percée importante dans leur mode de financement et leur autonomie fiscale. Percé a été l’une des premières à se prévaloir de ces nouveaux droits avec sa redevance touristique de 1$ sur tous les achats de 20$ et plus effectués sur son territoire.

La loi adoptée en 2017 accorde aux municipalités locales un pouvoir général de taxation et un pouvoir d’exiger des redevances réglementaires. Peu d’endroits s’en sont prévalus jusqu’à maintenant. Montréal l’utilise dans un règlement concernant le stationnement, Varennes pour favoriser la densification urbaine et Prévost le fera à partir du 1er juillet sur les produits en plastique à usage unique.

« C’est du droit nouveau. Il faut s’en prévaloir et le rendre plus populaire. Il faut faire connaître ce pouvoir accordé aux municipalités et réussir à les appliquer dans un cadre. Il faut défoncer des portes et même des murs », conclut Cathy Poirier.

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