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12 avril 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

CPE de 24 places dans l’Estran : les discussions se poursuivent

GRANDE-VALLÉE

Noël Richard

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Le maire de Grande-Vallée, Noël Richard.

Le maire de Grande-Vallée ne baisse pas les bras. Malgré un refus pour l’implantation d’un CPE de 24 places dans le secteur de l’Estran, les canaux de communication restent ouverts avec le cabinet du ministre de la Famille, qu’on espère pouvoir faire changer son fusil d’épaule.

Noël Richard a une liste sur laquelle sont inscrits le nom de 17 enfants qui n’ont actuellement aucune place en garderie. Sans compter qu’un service de garde en milieu familial a fait part qu’il fermerait ses portes éventuellement, alors que d’autres ont déjà fait de même précédemment. Tous les sons de cloche sur le terrain lui font dire que le manque de places est bien tangible. « On n’est pas inquiets pour combler les 24 places qu’on demande. On est même certains qu’on va demander des places additionnelles dans le futur », explique le maire de Grande-Vallée.

Ce dernier a présenté vendredi ses données à du personnel du cabinet du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, en compagnie de parents, de la députée de Gaspé et de membres de la MRC de La Côte-de-Gaspé. Les doléances semblent avoir été entendues et la mission première du maire a été atteinte. « Notre objectif c’était de ne pas avoir une fin de non-recevoir pour se permettre de réévaluer le dossier. C’est ce qu’on va avoir. Je voulais qu’on continue de voir si les besoins sont réels entre ce qu’on a sur le terrain et ce qu’on a comme information. Ils ont accepté. La porte n’est pas fermée à clef », image Noël Richard.

De Grande-Vallée à Cloridorme, en passant par Murdochville

 

Le 7 mars, les élus et les parents de l’Estran ont appris que le ministère de la Famille refusait de donner suite à leur projet de CPE, parce que le nombre de places demandé excèderait les besoins par quatre places. Le comité consultatif régional sur l’offre de services de garde éducatifs à l’enfance (CCO) avait pourtant émis un avis favorable. Ce comité a pour mandat de conseiller le ministère de la Famille quant au déploiement harmonieux du réseau des services de garde éducatifs à l'enfance ainsi que sur la faisabilité, la qualité et la pertinence des projets déposés.

Dans cette optique, la députée Méganne Perry Mélançon s’explique mal ce revirement de situation. « Je ne comprends pas trop la portée du CCO, qui avait recommandé le projet, mais qui n’a pas été retenu. À quoi ça sert alors d’avoir un avis favorable? », se questionne-t-elle. « Le projet est solide, mais on nous dit que c’est trop lourd administrativement et difficile d’être rentable avec un CPE sous les 32 places », ajoute la députée.

Qui plus est, selon les informations transmises, le secteur de l’Estran pour les places en garderie va de Manche-d’Épée à Saint-Yvon, un tronçon de 55 kilomètres. Le calcul des places attribuables comprend également Murdochville, située à 85 kilomètres de Grande-Vallée. Leur surplus de quatre places viendrait impacter celles restantes pour Cloridorme, Petite-Vallée et Grande-Vallée.

Plus globalement, Méganne Perry Mélançon estime qu’il faudra un jour avoir une discussion collective plus large sur les réalités régionales. « Je crois qu’on aura besoin d’un réel débat à un moment pour présenter des projets de décentralisation. Tous les ministères devraient l’être et clairement les décisions ne doivent pas se prendre à Québec avec une carte pour essayer de comprendre la géographie des territoires. On le sait ici que ça ne tient pas la route et que ce n’est pas une option s’il y a un surplus de quatre places à Murdochville. On dirait qu’on n’est pas pris au sérieux alors que les élus municipaux ne demandent pas ça pour tout avoir pour eux; ils sont les mieux placés pour définir leurs besoins. Personne ne veut d’un CPE vacant qui ne sert à rien! »

En juillet dernier, de passage à Gaspé, le ministre Lacombe avait assuré que le problème des garderies allait être complètement résorbé en Gaspésie d’ici 2024. « D’ici la fin du mandat, les gens vont voir beaucoup de changements. D’ici 2023 ou 2024, le problème en Gaspésie devrait être réglé [...] On va régler le problème et s’assurer que chaque enfant aura une place. » Le mois suivant, Québec annonçait la création de 111 nouvelles places subventionnées en services de garde éducatifs à l’enfance, en réponse à un appel de projet présenté par le CPE Le Voyage de mon Enfance. Au départ, en octobre 2020, seules 32 places avaient été annoncées. Pourrait-on assister à un scénario similaire avec l’ajout de places suite à une revérification?

« On ne nous promet rien, mais on veut être sur la même longueur d’onde. Ils ont convenu que des enjeux n’ont peut-être pas été pris en compte correctement », conclut Noël Richard. Selon le recensement de Statistique Canada, la population de Grande-Vallée a augmenté de 1,9% de 2016 à 2021, passant à 1077.

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