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28 février 2022

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Un départ à la retraite bien mérité pour Carl Maisonneuve

CHANDLER

Maisonneuve

©Jean-Philippe Thibalt

Carl Maisonneuve et son équipe, Monique Savoie et Liliane Choinière.

À la mi-mars, Carl Maisonneuve rangera pour de bon son stéthoscope et éteindra une dernière fois les lumières de sa clinique de la rue Commerciale, mettant un point à un chapitre de sa vie entamé en 1986.

Le vétérinaire aura exercé son métier pendant 45 années, dont les 36 dernières à Chandler. « Je pense que j’ai oublié que je suis rendu vieux », lance-t-il de son rire communicateur. « Il y a une bonne gang de ma promotion qui a déjà levé les pattes! »

Si Carl Maisonneuve œuvre dorénavant uniquement avec les petits animaux, il aura aussi pratiqué pendant 25 ans avec les animaux de ferme, ne comptant jamais trop ses heures. « C’était assez olé olé. C’était sept jours par semaine, jour et nuit. On travaillait en fou et des fois c’est la famille qui écopait. Les jeunes aujourd’hui, ce n’est plus ça. Et ils ont bien raison; eux ils ont compris », analyse-t-il, toujours sur un ton enjoué.

Ceci dit, celui qui s’approche tranquillement de ses 70 ans tente depuis trois ans de trouver une relève. Il croyait bien avoir déniché la perle rare cet automne. Une vétérinaire qui montrait de l’intérêt est venue à deux occasions à Chandler pour visiter les lieux. « Elle semblait très intéressée et ça bougeait. C’était sur le point de se faire, mais elle a finalement décidé ne pas s’embarquer là-dedans. Ç’a passé proche! »

Carl Maisonneuve comprend cependant que ce n’est pas tout le monde qui est à l’aise de travailler seul, comme il le fait actuellement. « Ce n’est pas évident être en solo et même en duo, quand tu es seul de garde et que tu as de l’ouvrage pour deux. Ce sont des considérants qui pèsent dans la balance. De mon côté je suis chanceux d’avoir toujours eu la santé ... malgré les prothèses. »

À quelques semaines de la retraite, il ne peut par ailleurs passer sous silence la contribution au fil du temps de ses acolytes Monique Savoie, adjointe administrative et technicienne en santé animale, ainsi que de son épouse Liliane Choinière, également technicienne en santé animale et « ministre des Finances ». Pour la suite, Carl Maisonneuve entend bien profiter au maximum de la vie et jouer avec ses sept petits-enfants, à Québec et dans les Cantons de l’Est. « Je vais prendre ça relaxe un certain temps, mais je ne suis pas du genre à ne rien faire. Je vais essayer d’en profiter le plus possible avec la famille », conclut-il.

Chandler veut remédier à la situation

 

Avec le départ à le retraite de Carl Maisonneuve, plus aucun vétérinaire ne sera en poste entre Caplan et Gaspé; un tronçon d’environ 200 kilomètres.

Les citoyens de Chandler devront faire au minimum deux heures de voiture avec leur animal de compagnie pour recevoir les soins appropriés. Une situation qui préoccupe les élus municipaux. « C’est un service de moins. On veut en ajouter, pas en soustraire, explique le maire Gilles Daraîche. Je crois que le potentiel à Chandler est là pour en recruter; peut-être un vétérinaire qui vient d’ailleurs mais qui est ici deux jours par semaine si on ne peut pas en avoir un à temps plein. Ça serait une soupape en attendant. » Ce dernier veut aussi envoyer des lettres d’invitation aux vétérinaires des alentours, histoire de sonder leur intérêt.

La situation n’est pas idéale, en convient aussi l’Association des médecins vétérinaires du Québec, qui dit observer ce phénomène de découverture dans d’autres régions de la province comme en Abitibi-Témiscamingue ou sur la Côte-Nord. « C’est un problème sérieux. Je suis bien au courant de la difficulté d’attirer des vétérinaires dans certaines régions », remarque d’emblée le porte-parole Michel Pépin, qui a lui-même pratiqué pendant quatre ans à Rimouski et aux Îles-de-la-Madeleine.

« Mais on a un peu les mains liées car on n’a pas vraiment de pouvoir là-dessus. On ne peut pas obliger les gens. Idéalement, le plus facile, c’est d’avoir des vétérinaires qui viennent déjà de la région. »

Un projet d’une faculté de médecine vétérinaire à Rimouski a déjà été lancé, mais le feu vert n’a toujours pas été obtenu. Dans tous les cas, au moins une décennie aura passé avant que ne graduent les premiers étudiants bas-laurentiens, ce qui ne résout pas le problème à court terme. D’autres cliniques aux alentours pourraient peut-être prendre le relais avec un service satellite quelques jours par semaine, analyse lui aussi Michel Pépin.

« Il y a une tendance qu’on voit en ce moment de regrouper plusieurs établissements régionaux sous une même bannière, ce qui peut être une porte de sortie dans certains cas. Il faut cependant voir si le bassin de population et le chiffre d’affaires le justifie. Un regroupement de la sorte a plus de moyens pour y parvenir. Ça serait à voir. Les équipements coûtent de plus en plus cher et c’est très lourd pour les propriétaires. La pénurie de main-d’œuvre n’aide pas non plus. Même dans les grands centres c’est souvent difficile de conserver les employés. C’est une situation malheureuse qu’on voit partout. Pour un vétérinaire comme Dr Maisonneuve d’être obligé d’être de garde, avec les mesures sanitaires qui s’ajoutent par-dessus tout ça, c’est loin d’être évident. »

Carl Maisonneuve

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

L’Association des médecins vétérinaires du Québec dit observer ce phénomène de découverture dans d’autres régions de la province comme en Abitibi-Témiscamingue ou sur la Côte-Nord.

Commentaires

11 avril 2022

Odette Cyr

Bonne retraite bien méritée, vous étiez des personnes remplies de compassions avec tous les animaux.. On vous manqueras beaucoup

26 avril 2022

gilles lepage

Bonjour Dr Maisonneuve Un jeune diplômé de 1976 qui arrive à la retraite, le ReVeR se doit de souligner une carrière bien remplie. Depuis plusieurs années, le ReVeR vous fait parvenir régulièrement sa publication «LE VETO CLIN D'OEIL». J'espère que vous appréciez le tout. Afin de tenir-à-date le registre des médecins vétérinaires retraités du Québec, les infos que nous possédons actuellement dont les suivantes, et vous pouvez apportez les corrections qui s'imposent: 199, Commerciale Est, Chandler, G0C 1K0 (418) 689-3004 Je remarque également que nous avons un point en commun très fort: nous sommes tous les deux mariés à une Choinière. Quelle chance! Celle qui m'accompagne depuis les 57 dernières années a comme prénom: Lorraine et est native de St-Ignace de Stanbridge. Peu de gens connaissent ce village près de Farnham. En terminant, j'aurais besoin de votre date de naissance pour compléter votre dossier. Merci à l'avance Bienvenue dans le groupe sélect des retraités. gilles lepage (MON 1965)

20 septembre 2022

Jean Pierre et Thérèse Arsenault

Bonne retraite à un homme extraordinaire.Il savait nous comprendre et soigner nos petits animaux à merveille. Bravo aussi à son équipe On s’ennuie déjà de vous tous

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