Deux intéressés par l’église de St-Maurice

Comme dans bien des villages, la diminution de fréquentation et par la bande celle des revenus engrangés auront fini par avoir raison du bâtiment religieux. Il ne restait environ que 30 personnes qui fréquentaient toujours l’endroit régulièrement. Ceux contribuant à la capitation étaient encore plus rares, avec à peine 1% de la population entre L’Anse-à-Valleau et Petit-Cap. À lui seul, le coût du chauffage central se situait entre 12 000$ et 15 000$ annuellement. Avant la pandémie, la Fabrique réussissait à éponger cette dépense à la faveur de ses déjeuners communautaires, mais l’arrêt presque complet de ces activités aura signé la fin pour l’église de St-Maurice. Pauline Element estime cependant que la pandémie n’aura été que le dernier coup d’un déclin entamé bien avant. « Plusieurs disaient que c’était la pandémie, mais non. Ça faisait 5 ou 6 ans qu’on tirait le diable par la queue [...] Avec la diminution drastique de fréquentation, notamment les funérailles qui attiraient beaucoup de monde et de l’argent à la quête, tout ça est tombé. Avec une pareille bâtisse à chauffer, entretenir et assurer, plus les frais de culte, on arrivait plus », estime-t-elle.

La dernière célébration aura donc eu lieu en octobre. C’est à ce moment, lors d’une assemblée de paroissiens, que la décision a été prise de fermer l’église. Des « colocataires » ont bien été cherchés, mais en vain. Le Club de l’Âge d’or fait office de salle communautaire à un jet de pierre, alors que l’Anse-à-Valleau et Petit-Cap ont tous deux leur bibliothèque municipale. Dans les circonstances, pour Pauline Element, de voir l’église trouver preneur est un baume et une certaine libération, elle qui aura été bénévole pour la Fabrique pendant plus de 50 ans.

« Personnellement, de voir l’église dépeinturée à l’extérieur, les fenêtres ayant besoin de réparations, on ne faisait que la garder debout. Mon deuil, je l’ai fait pendant les deux dernières années. Là, je me sens soulagée parce que je me dis qu’on a tout fait ce qu’on pouvait et que quelqu’un d’autre en prendra soin. »