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15 octobre 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Des pêcheurs craignent le retour des bateaux-usines pour le sébaste

GASPÉSIE

Sébaste

©Photo MPO

La biomasse du sébaste du golfe Saint-Laurent serait supérieure à 4,3 millions de tonnes métriques.

Des associations de pêcheurs côtiers, de nations autochtones et d’acteurs de la transformation de produits de la mer se regroupent à travers la Coalition sébaste du golfe du Saint-Laurent pour demander au ministère des Pêches et des Océans (MPO) de suspendre immédiatement son processus de consultation sur la pêche émergente du sébaste.

On estime que le sébaste – qui se trouve dans le golfe du Saint‐Laurent, de la côte ouest de Terre‐Neuve à l'embouchure du fleuve Saint‐Laurent – est un des plus grands stocks de poissons au monde, avec une biomasse supérieure à 4,3 millions de tonnes métriques. La pêche est en moratoire depuis le début des années 1990 et devrait s'ouvrir en tant que pêche commerciale au cours des deux prochaines années.

La Coalition – dont font notamment partie les trois communautés micmacques de la Gaspésie ainsi que la Coopérative des Capitaines Propriétaires de la Gaspésie – croit que le processus actuel est inutilement précipité, alors que la décision d'allocation du MPO sur le sébaste déterminera pour les décennies à venir l'avenir économique d'un grand nombre de collectivités sur la côte de Terre‐Neuve‐et‐Labrador, du Nouveau‐Brunswick et du Québec.

Une telle décision exige des consultations de plus de six semaines et un questionnaire de cinq questions, ajoute-t-elle, avec des consultations sérieuses et des réunions tenues virtuellement sur une période raisonnable. « Lorsque cette pêche ouvrira ses portes, elle pourra créer ou consolider des milliers d'emplois jusqu'en 2060 au moins. La pêche au sébaste sera un moteur de durabilité et de revitalisation économiques, estime Claudio Bernatchez, de la Coopérative des Capitaines Propriétaires de la Gaspésie. Mais cela ne se produira que si les pêcheurs côtiers et les groupes autochtones de ces trois provinces reçoivent une majorité significative du quota de sébaste à l'ouverture de la pêche. »

Retour des bateaux-usines?

 

Selon la coalition, les grandes corporations de pêche hauturière font pression pour limiter l'accès des pêcheurs côtiers à cette pêche, et le processus actuel du MPO semble fortement orienté vers les souhaits des sociétés de pêche hauturière qui ne tiennent pas compte des pêcheurs, des travailleurs d'usine et des communautés adjacentes à la ressource. « En fait, ce que veulent les grandes corporations, c'est de remonter le temps. Ils veulent non seulement la majeure partie du quota, mais ils veulent aussi réintroduire les bateaux‐usines dans le golfe du Saint‐Laurent, où ils n'ont pas été utilisés depuis des décennies », lance Keith Sullivan, président du syndicat Fish Food and Allied Workers de Terre‐Neuve.

Ce dernier ajoute que le processus de consultation actuel est déplorable et qu’il est fait pour ignorer les impacts socio‐économiques pour les communautés maritimes des décisions sur l’allocation des quotas. « Toute décision prise à partir de ce processus ne sera pas légitime », conclut-il. Le processus implique que les intervenants soumettent des réponses à cinq questions élaborées par le MPO. La date limite de soumission est en novembre. Le MPO résumera ces réponses et les affichera en ligne. Il semble cependant que les intervenants peuvent demander de ne pas divulguer certaines informations dans le résumé en ligne, bien que ces informations puissent toujours être utilisées pour décider de l'attribution du quota. Il n'y aura pas de réunions virtuelles, où divers intervenants présenteraient leur position.

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