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06 octobre 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Un grappin gaspésien pour la récupération des engins de pêche perdus en mer

GASPÉ

Merinov

©Photo Merinov

À l’échelle mondiale, entre 600 000 et 800 000 tonnes métriques d’engins fantômes sont rejetées tous les ans dans les océans.

Merinov pourrait bien avoir trouvé une solution efficace pour récupérer les casiers de crabe des neiges et leurs cordages perdus en mer.

Ces casiers perdus – ou engins fantômes dans le jargon – menacent la santé des écosystèmes. Ils seraient responsables du déclin de 5% à 30% des stocks mondiaux de la pêche et de 10% des débris marins en termes de poids, selon Pêches et Océans Canada. D’où l’intérêt pour Merinov de s’y attaquer de front. Après moults essais, une équipe multidisciplinaire composée de biologistes, de techniciens et de l’équipe d’ingénierie a développé un prototype d’engin de récupération circulaire, qui s’apparente à un grappin. Les premiers tests sont concluants.

À point nommé

 

Le centre de recherche multiplie actuellement les sorties en mer, en collaboration avec des pêcheurs gaspésiens et le Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO), pour récupérer des engins de pêche perdus et tester l’efficacité du grappin à différentes profondeurs. Jusqu’à maintenant, le nouvel outil a permis d’en récupérer à des profondeurs variant entre 20 et 100 mètres, ce qui est prometteur. La prochaine étape sera de récupérer un volume significatif de cordages et de casiers de pêche. « Avec ce prototype, on assume notre rôle de centre d’innovation en proposant des solutions novatrices à l’industrie. La participation des pêcheurs dans ce projet est extrêmement importante. Ils nous apportent leur expertise et leurs connaissances dans la mise au point et la manipulation des engins de récupération », explique Jérôme Laurent, chercheur industriel, responsable du centre d’expertise de technologies des pêches chez Merinov.

Cette percée arrive à point car les négociants devront montrer patte blanche pas plus tard que l’an prochain pour faire affaire au sud de la frontière. Le Marine Mammal Protection Act, adopté par les États-Unis, contraint les pêches canadiennes à faire la preuve d’ici 2022 que leurs activités commerciales ne nuisent pas aux mammifères marins, pour pouvoir continuer à y exporter leurs produits. L’enjeu est majeur puisqu’il s’agit du premier marché d’exportation de produits marins pour le Canada avec 62 %, alors que cette proportion augmente à 78 % pour le Québec.

À noter qu’Ottawa a lancé en 2019 un fonds spécifique qui a permis jusqu’ici de retirer des eaux 224 tonnes d’engins fantômes, soit le poids d’environ 36 éléphants. Puisque la pêche au crabe se pratique depuis plus de 30 ans, Pêches et Océans Canada estime que plusieurs dizaines de milliers de casiers reposent sur le fond marin et ces casiers continuent de pêcher, générant ainsi une pêche fantôme. Aussi, leur cordage peut demeurer en suspension pendant plusieurs années dans la colonne d’eau, représentant un risque d’empêtrement pour les espèces marines.

Merinov

©Photo Merinov

Jusqu’à maintenant, le nouvel outil a permis de récupérer des engins de pêche fantôme de profondeurs variant entre 20 et 100 mètres.

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