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30 septembre 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Une marche pour la vérité et la réconciliation

GASPÉ

Marche Gespeg

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

La marche s’est tenue de l’aréna au Berceau du Canada.

Plus d’une centaine d’autochtones et de non-autochtones – dont le Chef et des membres du Conseil de la Nation Micmac de Gespeg – se sont réunis aujourd’hui sur le coup de 13 h 30 afin de souligner la première Journée nationale pour la vérité et la réconciliation.

Une marche dans les rues de Gaspé s’est ainsi tenue de l’aréna jusqu’au Berceau du Canada, où tous ont convergé pour rendre hommage aux enfants autochtones disparus. Un moment de silence a notamment eu lieu à 2h15 pm, en mémoire des 215 vestiges humains d’enfants retrouvés plus tôt cette année à l’ancien pensionnat de Kamloops, en Colombie-Britannique. Des pierres représentant les 7 districts du territoire national des Micmacs ont aussi été déposées au sol, avec en leur centre une paire de mocassins, symbolisant le mouvement « Every Child Matters ».

Pour le chef Terry Shaw, une telle journée de commémoration est nécessaire et permettra une meilleure compréhension des enjeux autochtones dans le futur. « Nous sommes tous des humains et avons des émotions. Nous sommes sensibles à des événements comme aujourd’hui. On constate que les gens sont en réflexion et veulent savoir la vérité, autant les autochtones que les non autochtones. On peut faire un changement pour demain, changer et améliorer la vie des nouvelles générations à venir », explique-t-il.

Apprendre du passé

 

Le guide-interprète Tim Adams du site d’interprétation micmac de Gespeg abonde dans le même sens. Ce dernier a pris la parole pour rappeler que des frères et sœurs d’autres communautés voisines ont été envoyés vers l’ancien pensionnat indien de Shubenacadie en Nouvelle-Écosse, ouvert de 1930 à 1967. « Je suis gardien de feu à Listuguj et durant notre pow-wow, le feu sacré brûle pendant 4 jours alors il y a souvent des aînés des autres communautés de Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Cap-Breton qui vont venir. Des fois, ils vont s’ouvrir avec leurs histoires et il y a beaucoup de tristesse... » Tim Adams est d’ailleurs lui-même enseignant à sa façon au site d’interprétation micmac, mais aussi en conscientisant les jeunes élèves du primaire, du secondaire et du collégial, sans édulcorer la réalité. « Mon nom d’esprit c’est un loup et c’est le temps d’hurler ce qui s’est passé, pour que ce ne soit plus jamais caché. Notre futur, ce sont les enfants et les prochaines générations. Ce sont eux qui vont changer les préjugés et le racisme. Nous sommes tous des frères et sœurs sous le même soleil et devrions tous avoir la paix. »

Pour le chef Terry Shaw, certains préjugés et une forme de discrimination demeurent toujours ancrés au quotidien, même si des améliorations sont perçues au fil du temps.

Il est d’ailleurs déçu de voir le premier ministre François Legault fermer la porte à un congé férié provincial le 30 septembre – comme au fédéral – ce dernier évoquant en substance qu’une telle démarche serait trop coûteuse à l’heure où la province a besoin d’être plus productive. « Très grande déception que la province ne suive pas. C’est important pour nous tous d’avoir l’opportunité d’être présent. J’aurais aimé avoir plein d’enfants ici, eux qui seront les leaders de demain et qui vont faire la différence. Il y en a quelques-uns, mais nous aurions pu en avoir plus et être tous ensemble », conclut-il.

Marche Gespeg

©Jean-Philippe Thibault

La marche s'est terminé au Berceau du Canada, à l'endroit même où Jacques Cartier aurait planté sa croix en 1534 pour symboliser l'appropriation du territoire au nom du roi de France, François 1er.

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