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23 août 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Pêche commerciale d’automne : le MPO se fait rassurant

PERCÉ

Homard

©Photo Gracieuseté - Archives

Le stock de homard de la Gaspésie est en bonne condition. Il se situe dans la zone saine selon l’approche de précaution et l’effort maximal annuel autorisé ne sera pas dépassé.

C’est ce qu’explique Pêches et Océans Canada (MPO) dans une correspondance écrite avec le Gaspésie Nouvelles, lorsque questionné relativement à la tenue d’une courte saison de pêche commerciale automnale dans la zone 21B. Rappelons qu’Ottawa a autorisé récemment une conversion de la pêche alimentaire, sociale et rituelle vers une pêche commerciale pour 5 membres de la communauté micmaque de Listuguj et 1 pêcheur non-autochtone. Ces derniers pourront ainsi vendre le homard plutôt que se limiter à une activité de subsistance, sur une période de 14 jours en septembre. Un casier d’automne va cependant récolter 7 fois plus qu’un casier de printemps. La décision avait soulevé l’ire des homardiers du Regroupement des pêcheurs professionnels du sud de la Gaspésie, qui dénonçait la semaine dernière toute pêche commerciale automnale et qui critiquait d’avoir été écarté des discussions menant à cette entente. Les homardiers ont tenu une rare conférence de presse pour rappeler que l’expérience avait déjà été tentée en 1972 – sans succès – et que la démarche risquait de nuire au fragile équilibre de la ressource; équilibre qui s’est gagné au profit de plus de 15 ans d’efforts.

Projet pilote

 

Pêches et Océans Canada rappelle de son côté qu’il s’agit d’un projet pilote et que malgré cette nouvelle autorisation pour vendre le homard d’automne par les 6 pêcheurs impliqués, elle veillera en tout temps à ce que l’effort maximal autorisé de la zone 21B ne soit pas dépassé. « Les mesures de gestion de pêche sont évaluées en permanence afin que les pratiques ne nuisent pas à la conservation d’une espèce et de l’écosystème, explique la direction régionale des communications du MPO. Le Gouvernement Mi’gmaq de Listuguj a déjà entamé des activités de recherches scientifiques relatives à la période de mue du homard. Le comité de cogestion s’est engagé à discuter et à mettre en place un projet scientifique visant la mise à jour du facteur de capturabilité saisonnière du homard dans la zone 21B. »

Dans un avis scientifique datant de 2019, on notait que les débarquements de l’année précédente étaient supérieurs de 116% à la moyenne historique de 1993 à 2017. « Selon l’approche de précaution, le stock de homard de la Gaspésie se situe présentement dans la zone saine. Durant les années récentes, les conditions environnementales et les niveaux d’exploitation ont permis le maintien ou l’amélioration de certains indicateurs », pouvait-on lire dans le document.

Questionnée sur le sujet en marge du lancement de sa campagne électorale, la députée sortante Diane Lebouthillier a aussi voulu se faire rassurante et dit cautionner cette approche.  « C’est certain que le dossier de la réconciliation avec les communautés autochtones dans l’Est du Québec et les Maritimes, ça va passer par les pêches. Avec le réchauffement climatique, le homard monte de plus en plus vers le nord. On a besoin d’aller chercher des données pour voir si éventuellement, ça pourrait arriver une pêche d’automne. On le voit que les captures sont assez impressionnantes dans les dernières années. Ce n’est pas ce projet pilote avec 6 permis qui va mettre la ressource en danger. Que ça se fasse, je suis entièrement d’accord avec ça. »

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