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03 août 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Les Olympiques pour le juge-arbitre Yves Côté

PERCÉ

Yves Côté

©Photo tirée de Facebook

Quand Yves Côté descend d’un avion en Asie, il y a toujours quelqu’un quelque part pour le reconnaître. Un peu comme plusieurs ici reconnaîtraient Kerry Fraser s’il débarquait à Québec ou à Montréal.

Euphémisme s’il en est un, le badminton est fichtrement populaire dans cette partie du monde. Les compétions sont retransmises en direct à la télévision et un simple tournoi pee-wee pour des jeunes de 13 ou 14 ans peut facilement aller chercher 100 millions de téléspectateurs et 12 000 personnes sur place dans le stade. Bonjour la pression.

C’est d’ailleurs lorsqu’il était juge-arbitre pour un tournoi à Penang en Malaisie que son visage est apparu bien malgré lui sur des millions d’écrans à la fois, lors d’un tournoi qui était regardé par 450 millions de personnes. Celui qui est originaire de Gaspé et habite maintenant à Barachois a dû départager une épineuse situation en direct pendant 10 minutes. Mais rien pour effrayer un directeur d’école à la retraite.

« Comme juge-arbitre, je n’ai pas le droit d’embarquer sur le terrain pour corriger une erreur, c’est-à-dire un fait, comme un volant à l’intérieur ou l’extérieur du terrain. Mais si l’arbitre de la partie donne la mauvaise interprétation de la règle, là, j’ai le droit. C’est ce qui s’est passé cette fois en Malaisie. J’ai finalement annulé la décision de l’arbitre. Ça fait partie des nuances et des subtilités à connaître par cœur », nous expliquait Yves Côté quelques jours avant son départ pour Tokyo.

La crème de la crème

 

Le Gaspésien connaît toutes les règles du badminton sur le bout des doigts, il va sans dire. Il fait partie d’un club sélect de 11 juge-arbitres certifiés par la Fédération mondiale de badminton. Il est devenu le premier Canadien à obtenir ce titre en 2018, et seulement le 3e de toute la zone panaméricaine.

Connaissant la popularité du badminton en Asie, la Fédération lui a donc accordé l’ultime vote de confiance en le choisissant pour les Jeux Olympiques de Tokyo. « Si la Fédération mondiale m’envoie, je pense que ça veut dire que je fais un bon travail. C’est l’élite de l’arbitrage. Ça fait plus de deux mois qu’on se prépare », précise Yves Côté.

Ce sera ainsi sa quatrième visite au pays du soleil levant; 80% de ses tournois depuis 2014 se déroulent en Asie. Le badminton l’a amené dans 29 pays différents lors de 80 voyages, notamment pour les Championnats du monde junior et les Championnat du monde par équipe. Ce sera cependant se première et unique fois aux Olympiques, les juge-arbitres devant automatiquement se retirer de leur fonction à l’âge de 65 ans. Yves Côté a aujourd’hui 63 ans.

Homme à tout faire

 

En plus de veiller au grain de la bonne interprétation des règlements, un juge-arbitre doit surtout s’assurer du bon déroulement du tournoi olympique. Inscriptions en bonne et due forme, procédures antidopage, respect des horaires, choix des volants, évaluation des arbitres, conditions de terrain, répondre aux questions des entraîneurs, s'assurer du bon classement mondial des joueurs et même la traduction de textes vers l’anglais : à peu près tous les aspects du jeu sont sous sa supervision.

« C’est complexe et diversifié en effet, avec toutes sortes de détails [...] Si les arbitres de partie, les juges de service ou de ligne ont un problème, ils lèvent la main et c’est là que j’embarque sur le terrain, mais en bout de ligne c’est essentiellement de gérer les gens. Et je fais dans la mesure de l’impossible pour ne pas qu’on me voit la face! », lance-t-il en riant.

Pour se rendre jusqu’au plus haut niveau, Yves Côté a commencé comme tout le monde comme joueur amateur au primaire et au secondaire. Ayant déménagé en Saskatchewan en 1984 pour enseigner, c’est quelques années plus tard que l’arbitrage du badminton est entré dans sa vie, lors d’une clinique offerte aux entraîneurs en 1992.

« À la fin le formateur a demandé si quelqu’un aimerait arbitrer un vrai match et je me suis porté volontaire. J’ai fait la partie et il m’a dit que j’avais certainement déjà fait ça. Je lui ai répondu que non et que je n’avais même jamais vu ça », ajoute le Gaspésien, s’étant cependant gardé de lui dire qu’il avait déjà arbitré 3200 parties de hockey. En moins d’un an, le Gaspésien en exil dans les prairies est devenu arbitre national, puis à l’international dès 1996. C’était alors le début d’une grande aventure. Il a obtenu en 1998 son accréditation panaméricaine, puis a été certifié deux ans plus tard comme arbitre de partie et juge de service. C’est ensuite sous les conseils du Dr Jean-Guy Poitras d’Edmundston qu’il est devenu juge-arbitre, un mentor qu’il n’oublie jamais de mentionner en entrevue. La suite fait partie de la petite histoire. Yves Côté a parcouru le monde grâce à sa grande expérience. Mais il revient toujours au bercail avec autant de passion et autant d’intérêt, notamment pour entraîner les joueurs du secondaire à l’école C.-E.-Pouliot et qui sait, que l’un d’entre eux suive ses traces.

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