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31 mars 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Siéger sur un CA ou perdre son droit de parole? Gaétan Lelièvre a fait son choix

GASPÉ

Gaétan Lelièvre

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Gaétan Lelièvre a démissionné de ses fonctions le 23 mars dernier.

En acceptant de siéger – bénévolement – comme président du conseil d’administration de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie (qui assure la gestion et les opérations courantes des ports de Gros-Cacouna, Rimouski, Matane et Gaspé), Gaétan Lelièvre ne se doutait guère qu’une disposition de la loi le priverait du même coup de son droit de parole dans l’espace public.  

Selon l’article 8 du code d’éthique et de déontologie en vertu de la Loi sur le ministère du conseil exécutif (chapitre M-30), applicable dans le cas présent, « le président du conseil d’administration [doit] faire preuve de réserve dans la manifestation publique de [son] opinion politique ». Traduction : interdiction de manifester publiquement ses opinions politiques sur toutes questions relevant des paliers gouvernementaux municipal, québécois ou fédéral, à l’égard de tous les secteurs. Ou en plus clair : siégez et gardez vos opinions politiques pour vous-même.

Impliqué dans le développement régional depuis maintenant 37 ans, répondant volontairement aux questions des journalistes lorsque sollicité et s’exprimant à l’occasion sur une foule de dossiers dans les médias locaux (Télé-Gaspé ou Radio-Gaspésie par exemple), l’idée de devoir s’auto-censurer était loin de plaire à Gaétan Lelièvre, qui a plutôt décidé de quitter la barre du conseil d’administration plutôt que de perdre sa liberté d’expression. « Un choix inévitable s’imposait donc. Nonobstant toute l’importance que revête la mission spécifique de la Société dans son mandat de gestion et de développement, j’ai choisi de ne pas renoncer à mon droit de parole en public », lance le principal intéressé.

Ce dernier se dit entièrement d’accord avec l’application de règles en matière de gouvernance publique dans l’ensemble des entités de l’État, mais place un bémol à savoir s’il est approprié d’appliquer à un président bénévole d’un conseil d’administration d’une petite filiale comme la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie les mêmes règles que celles appliquées au président du conseil d’administration d’Hydro-Québec. par exemple. Un autre cas de politique mur à mur, se désole-t-il.


« Il me semble que la règle est peut-être exagérée en égard de la nature de notre Société. L’obligation de réserve ne s’applique pas seulement sur les dossiers qui en émanent, ce que je pourrais comprendre, mais tu n’as pas le droit de commenter publiquement aucun sujet d’actualité politique, au sens large. Dans mon cas, ce n’était pas envisageable. Je n’étais pas la bonne personne pour dire oui à cette obligation. Ça aurait été comme de renier 37 ans de travail », explique celui qui a été au fil des ans directeur général de la MRC du Rocher-Percé, de la Ville de Gaspé, député dans son comté ou encore ministre délégué aux régions.

Gaétan Lelièvre tient tout de même à remercier sincèrement le ministre Pierre Fitzgibbon pour sa confiance en le nommant à la présidence du conseil d’administration de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, souhaitant à ses ex- collègues le meilleur des succès dans la poursuite de leur défi en matière de transport maritime régional et national. « Des décisions et des positionnements parfois difficiles ont été pris, mais ce fut toujours dans l’unique objectif de défendre les intérêts des deux deux régions concernées et l’autonomie de la Société », conclut-il.

Commentaires

1 avril 2021

André de Québec

Je ferais le même choix.

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