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09 mars 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Entretien avec le nouveau ministre responsable de la Gaspésie

JONATAN JULIEN

Jonatan Julien

©Sophie Rouillard - Gaspésie Nouvelles

Jonatan Julien.

Le 24 février, François Legault réajustait les rôles au sein de son conseil des ministres, nommant Jonatan Julien responsable de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Ce dernier a succédé à Marie-Ève Proulx. Il est par ailleurs déjà responsable de la Côte-Nord, en plus d’être à la tête du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles. Discussion avec le principal intéressé, quelques heures après sa nomination.

Pourquoi votre nomination comme responsable de la Gaspésie? M. Legault vous a expliqué ses motivations?

 

Ce genre de choses se font toujours à la dernière minute. Je n’ai appris la nouvelle que mardi mais j’en suis vraiment honoré. Il y a une perspective naturelle de développement de l’énergie éolienne et je crois que le fait que je sois ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, il y a un match. Mais je ne ferai pas que ça. Être responsable d’une région, c’est travailler avec les élus locaux, la société civile, mes collègues du provincial. Je ne suis pas là pour faire de la politique, mais pour travailler les enjeux et les projets locaux.

Comment y parviendrez-vous?

 

J’ai déjà parlé à mes collègues Méganne, Sylvain et Joël [NDLR : Perry Mélançon, Roy et Arseneau, députés de Gaspé, Bonaventure et des Îles-de-la-Madeleine]. Je suis là pour prendre le pouls, travailler avec les gens localement et ensuite avec mes collègues pour faire atterrir les projets. On ne peut pas le faire autrement qu’avec ceux qui agissent sur le terrain. Je me donne 10-12 jours pour rencontrer les préfets, les municipalités, mes collègues députés et avoir une compréhension à haut niveau des dossiers importants. Dans les deux semaines suivantes, des rencontres seront au programme par sous-région pour regarder chacun des dossiers de façon plus pointue.

Vous avez annoncé la semaine dernière l’intention de prolonger les contrats avec les parcs éoliens existants. Pourquoi?

 

Depuis 1 an et demi, je reçois les doléances des propriétaires de parcs éoliens et des communautés dans lesquels ils sont en place. Les premiers contrats arrivent à échéance fin 2025. On a 37 parcs éoliens au Québec pour environ 3 800 MW. Les besoins en approvisionnement sont nettement supérieurs à ça au-delà de 2026. On va avoir besoin de cette énergie. Si un parc vient à échéance dans 5 ans par exemple, on ne peut pas attendre à cette date pour négocier avec le propriétaire. Eux doivent se positionner maintenant pour savoir s’ils sont en « phasing out » d’entretien et maintenance ou bien en mode démantèlement. À la fin du contrat, c’est un démantèlement qui est prévu mais ça serait un peu bête si les actifs sont encore là et qu’ils sont capables de fournir de l’énergie. La stratégie – et ça serait irresponsable de ne pas le faire – est de démontrer que sur une période de renouvellement disons de 10 ans, le prix serait compétitif par rapport à un nouveau projet.

Que ce soit de nouveaux parcs ou pour du « repowering », est-ce qu’il y aura une obligation de contenu régional?

 

On va souhaiter que ça favorise le développement économique régional. Soyez assuré qu’on va faire en sorte que l’expertise et les capacités industrielles développées en bénéficient.

L’Alliance éolienne de l’Est a justement un projet de 1200 MW qui semble cadrer avec les actuelles orientations. Est-ce qu’ils ont une longueur d’avance?

 

On a déjà discuté du projet, notamment avec M. Deschênes [Simon, maire de Sainte-Anne-des-Monts et président de la Régie intermunicipale de l'énergie de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, qui fait partie de l’Alliance de l’Est]. C’est un projet ambitieux qui cadre avec notre volonté. Il va y avoir un appel au marché pour une saine concurrence, mais quand je regarde le sérieux mis dans ce projet-là, je crois qu’il a un bel avenir.

On parle beaucoup d’énergie renouvelable, mais il y a toujours l’enjeu des hydrocarbures. En octobre vous avez refusé un permis de forage à Galt 6. Décision qui sera d’ailleurs contestée en cour à partir du 1er mars par le promoteur [NDLR : le dossier n'avait pas encore été entendu au moment de l'entrevue]. Est-ce à dire que nous sommes rendus ailleurs collectivement, qu’on tire un trait sur les projets d’hydrocarbures?

 

Ce dossier spécifique est judiciarisé et imminent alors on ne rentrera pas dans le détail. Mais il y a une loi sur les hydrocarbures qui a été adoptée. Je prétends que cette loi et ses règlements sont robustes, qu’ils fournissent en réalité un cadre légal qui doit guider toute la perspective du développement des hydrocarbures. J’ai toujours dit que j’allais faire respecter à la lettre cette loi et ses règlements. Je ne peux en parler davantage.

Vous êtes aussi responsable de la Côte-Nord. Les deux régions avaient un projet de lien maritime avec Anticosti, qui a finalement été rejeté. Est-ce complètement mort?

 

On l’a regardé de manière détaillée avec mon collègue Bonnardel [François, ministre des Transports]. C’était un projet pas économiquement intéressant. Tous les projets n’ont pas à l’être, mais si je vous le dis c’est parce que c’était vraiment loin d’un potentiel intéressant. On a eu l’occasion de discuter avec le maire d’Anticosti et les représentants des deux rives. On va continuer de voir ce qu’on peut faire comme parce que la mobilité interrégionale est importante, mais ce projet-là est difficile à réaliser.

Différents chapeaux

Député de Charlesbourg (CAQ)

Ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles (18 octobre 2018)

Ministre responsable de la région de la Côte-Nord (18 octobre 2018)

Ministre responsable de la région de Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (24 février 2021)

Membre du Conseil du trésor depuis le (22 juin 2020)

Membre du Comité ministériel de l’économie et de l’environnement (31 octobre 2018)

Baccalauréat en administration des affaires, Université Laval (1997)

Maîtrise en administration publique, École nationale d’administration publique (2003)

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