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02 février 2021

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

École de permaculture de Val-d’Espoir : vers une première québécoise

PERCÉ

Val-d'Espoir

©Photo tirée de Facebook

Val-d’Espoir a déjà accueilli un Institut agricole de 1930 à 1936 et une École d’agriculture de 1938 à 1961.

Gaétan Lelièvre a présenté hier soir les grandes lignes entourant l’implantation à Val-d’Espoir de la première école de permaculture du Québec.

Quelques cours sont bien donnés ici et là dans ce domaine en recrudescence – à l'Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière par exemple – mais aucune diplomation complète n’est actuellement offerte au Québec. Percé veut donc saisir la balle au bond en mettant sur pied une école en bonne et due forme. Une vocation qui ne leur serait pas étrangère, Val-d’Espoir ayant déjà accueilli un Institut agricole de 1930 à 1936 et une École d’agriculture de 1938 à 1961. Un retour aux sources et à la terre donc, à l’heure où les enjeux de proximité alimentaire, de circuits courts et d’achat local sont de plus en plus populaires.

Et à l’heure où plusieurs familles font le choix des grands airs plutôt que des grands centres. Le dernier solde migratoire interrégional indique que 35 900 personnes ont quitté la grande région de Montréal alors que la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine ont fait le plein de nouveaux citoyens avec près de 700 arrivées de plus que de départs. Bref, la tendance actuelle tend à démontrer que les astres s’alignent et que la conjoncture est au rendez-vous. « Le momentum est bon, il y a une écoute du gouvernement et on pense que le projet tombe dans le bon temps. Les gens de plus en plus veulent se rapprocher des régions rurales », expliquait hier dans son exposé l’ex-ministre délégué aux régions, qui avec sa firme de service-conseil Lelièvre conseils a déposé son rapport de faisabilité il y a quelques semaines.

Les formations offertes

 

Tout d’abord, qu’est-ce que la permaculture? Étymologiquement, le mot vient de l’anglais et se veut la contraction entre « permanent » et « culture ». Culture permanente, donc. Une culture permanente qui se veut respectueuse de la biodiversité en imitant le fonctionnement des écosystèmes naturels, selon le Larousse.

Voilà pour la définition. La formation, maintenant. Pour ce volet, Gaétan Lelièvre s’est adjoint les services d’Yves Galipeau, retraité en 2019 comme directeur général du Cégep de la Gaspésie et des Îles. La question initiale était de savoir comment serait déployé le programme. En complément de cours secondaires? via un CFP? comme branche du Cégep? en étant une succursale de l’ITA? « Il nous est apparu assez rapidement en examinant l’ensemble de ces possibilités que nous serons une école privée qui agira par l’intermédiaire d’un OBNL, étant donné qu’on n’offre pas de programme du ministère de l’Éducation, donc aucune obligation d’avoir un établissement officiel relevant d’eux », explique Yves Galipeau.

Trois types de formation seraient ensuite offertes. Tout d’abord celles de courtes durées (5-15 heures, 10 étudiants) pour monsieur et madame Tout-le-monde, s’échelonnant sur une ou deux soirées, voire une fin de semaine. Il serait possible d’apprendre à faire de l’agriculture urbaine ou mettre en marché ses produits maison, par exemple.

Ensuite, les formations de moyenne durée (72 heures, 25 étudiants) octroyant la certification internationale de design en permaculture. « Les gens de par le monde s’identifient comme permaculteurs en ayant suivi cette formation-là », résume Yves Galipeau.

Il y aurait enfin les formations longues (15 semaines ou 400 heures, 25 étudiants), qui s’offriraient en partenariat avec d’autres institutions d’enseignement, que ce soit l’ITA, le Centre de services scolaire René-Lévesque, l’ÉPAQ ou le Cégep de Victoriaville, qui possède déjà une bonne expertise en agriculture biologique. Des rencontres officielles ont eu lieu avec la haute direction de chacune de ces organisations et l’accueil semble plutôt bon, avec une oreille attentive et une intention de complémentarité et non de compétitivité. Le modèle final reste toutefois à définir. Les retombées économiques pour chaque étudiant en formation longue sont estimées à environ 15 000$.

Les installations

 

De manière pratico-pratique, l’école L’Assomption pourrait servir de lieu d’apprentissage, le presbytère comme hébergement, le sous-sol de l’église pour de l’ entreposage et le centre sportif en tant que café. Les infrastructures déjà disponibles font évidemment fléchir la facture totale de mise à niveau. Les travaux nécessaires sont estimés entre 257 000$ et 835 000$ sur 10 ans. La majeure partie de ces coûts seraient défrayés par divers programmes d’aides financières.

Parmi les nouveaux équipements, une serre de 4200 pieds carrés serait aussi aménagée, avec un garage-entrepôt et un camion de livraison. Selon les projections, l’école de permaculture s’autofinancerait dès la première année, en majeure partie grâce à la vente des produits maraîchers qui pousseront pendant les formations. Fruits et légumes pourraient être vendus sur le marché local. On songe même à créer une marque de commerce distincte pour que les restaurateurs et les marchés puissent les promouvoir en pleine saison touristique. Le tout en partenariat avec les acteurs du milieu et les agriculteurs déjà présents. Une campagne de sociofinancement devrait aussi être lancée dans les prochains jours pour que le milieu s’approprie le projet. Ce qui semble d’ailleurs être déjà le cas si l’on se fie aux propriétaires de Val-d’Espoir qui ont déjà fait part de leur intention de louer ou prêter leurs terres pour que l’école puisse voir le jour. Plusieurs autres personnes ont déjà levé la main pour une potentielle embauche.

Un chargé de projet, un adjoint administratif, un technicien en travaux pratiques, deux manœuvres et des enseignants seront nécessaires en levée de rideau. Dans tous les cas, on veut profiter de l’occasion pour créer un outil de développement du territoire, profiter de la notoriété touristique de Percé, faire diminuer la moyenne d’âge dans la MRC (50 ans dans Rocher-Percé vs 42 ans au Québec), contrer le décrochage scolaire et miser sur l’engouement de la permaculture. « C’est un projet global. Plusieurs éléments sont réunis ensemble et ça tient la route. Ça vient animer notre volonté d’aller de l’avant et ça nous emballe à la Ville de Percé d’avoir fait les premières étapes », explique la mairesse Cathy Poirier.

Cette dernière précise que c’est maintenant la Société de développement économique de Percé qui reprendra le ballon en main et qui aura la mission d’incuber le projet. Le rapport de faisabilité a déjà été présenté lors d’une conférence web de 3 heures à plusieurs ministères québécois impliqués, qui semblent d'emblée plutôt emballés. Reste maintenant à voir si Val-d’Espoir sera en mesure d’obtenir la première école de permaculture au Québec. « Les signaux sont positifs. On a des conditions gagnantes, mais il y a encore beaucoup à faire. La place est là et c’est à nous de la prendre », conclut Gaétan Lelièvre.

Commentaires

2 février 2021

Jacinthe Collin

C'est un super beau projet, je serais intéressée a prendre un cours, j habite la région... bonne chance !

2 février 2021

Renaud Bujold

J’ai connu dans les années 55-60 cette école d’agriculture qui était très populaire à la grandeur de la Gaspésie. La relance de cet établissement sera certainement un plus pour la région. Bravo aux organisateurs

3 février 2021

Diane Comeau

Je suis très intéressée et félicitations à vous pour ce beau et grand projet et c'est chez nous!!!!

3 février 2021

Jocelyne McInnis

Félicitations ! Ce projet est vraiment tendance et, par son aspect éducatif, s'inscrit dans la nouvelle économie, en plus de promouvoir l'autonomie alimentaire ! C'est un bel exemple d'utilisation écologique et utilitaire de nos espaces verts, qui ne manque pas en Gaspésie et qui s'appuie certainement sur la non-négligeable expertise de l'organisme ''Produire la santé ensemble''...

3 février 2021

Rose-Marie Gallagher

Bravo pour ces projets, Il y a fort longtemps, il y avait une école d'agriculture et il semble selon la légende ou la vérité que les produits cultivés dans la région dont les petits pois étaient bien meilleurs que ceux cultivés ailleurs....Bonne suite des choses pour vous.

7 février 2021

RUCH Christian

Bonjour, je vous félicite pour ce projet ambitieux, mais tellement "à propos", je suis moi-même Designer en permaculture en Suisse, et vous soutiens complètement dans l'élargissement de notre communauté sur cette planète, afin d'améliorer notre résilience humaine.

13 mai 2021

Brigitte Brousseau

je suis très intéressée à suivre le cours de moyenne durée ou longue durée.

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