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18 novembre 2020

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Percé s’oppose au retrait de son pouvoir d’interdire les locations de type Airbnb

PROJET DE LOI 67

Cathy Poirier

©Jean-Philippe Thibault - Gaspésie Nouvelles

Cathy Poirier, mairesse de Percé.

Un petit article inséré dans le projet de loi omnibus 67 est loin de plaire à la Ville de Percé.

C’est que l’article en question (le 81), prévoit de retirer aux municipalités le pouvoir d’interdire les locations de type Airbnb pour les résidences principales sur leur territoire. La dernière chose que veut Percé, c’est bien de voir arriver une manne de spéculateurs venus acquérir des propriétés au centre-ville du village pour les louer à gros prix l’été et les déserter l’hiver. « C’est important de se manifester dans cette éventuelle décision qui pourrait être prise et qui ne serait pas du tout avantageuse pour Percé. Ça pourrait nous toucher de façon assez désagréable », a expliqué la mairesse Cathy Poirier lors du dernier conseil municipal. 

L’an dernier, la municipalité avait d’ailleurs décidé d’arrêter d’accorder des permis pour des résidences de tourisme saisonnier entre Cannes-de-Roches et L’Anse-à-Beaufils, histoire d’endiguer le problème à la source. « Ce qu’on veut, c’est un village sans spéculation sur la valeur de nos maisons avec des lumières allumées pendant l’hiver. Ce projet de loi, ce n’est pas souhaitable. On veut des résidents permanents. La capacité d’accueil pour les touristes est là dans les hôtels et partout sur notre grand territoire, mais dans le cœur du village qui se veut de plus en plus dévitalisé, c’est très important qu’on conserve ce pouvoir », ajoute Cathy Poirier.

Percé a incidemment adopté une résolution pour dénoncer l’article litigieux, le qualifiant « d’affront aux gouvernements de proximité ». Le conseil municipal demande ainsi de retirer cet article 81 pour que les citoyens puissent eux-mêmes se prononcer sur la règlementation de leur milieu de vie. Une copie de la résolution a été envoyée à l’Assemblée nationale.

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) a elle aussi dénoncé cet article en particulier, englouti dans le projet de loi 67 gracieusement baptisé Loi instaurant un nouveau régime d’aménagement dans les zones inondables des lacs et des cours d’eau, octroyant temporairement aux municipalités des pouvoirs visant à répondre à certains besoins et modifiant certaines diverses dispositions. « Il est totalement incompréhensible qu’en pleine pandémie, alors que le tourisme vit des moments difficiles, le gouvernement profite d’un projet de loi important dans plusieurs domaines pour retirer un pouvoir aussi fondamental aux citoyens et aux municipalités », a lancé le président Jacques Demers.

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