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20 août 2020

Bloc Québécois : Guy Bernatchez saute officiellement dans l’arène

ÉLECTIONS FÉDÉRALES

Guy Bernatchez et Yves-François Blanchet

©Photo Roxanne Langlois - Gaspésie Nouvelles

Le candidat de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine Guy Bernatchez, photographié en compagnie du chef bloquiste, Yves-François Blanchet. Les deux politiciens ont répondu aux questions des médias locaux au sortir de l’investiture tenue mercredi soir.

Si le moment de la prochaine joute électorale fédérale n’est pas encore déterminé, le Bloc Québécois a déjà officiellement, en la personne de l’actuel maire de Saint-Maxime-du-Mont-Louis, Guy Bernatchez, un tout premier candidat officiel sur la ligne de départ.

Il n’y a aucun hasard dans le choix de cette toute première investiture officielle, tenue mercredi soir à Bonaventure; les troupes d’Yves-François Blanchet comptent mettre la main sur la circonscription de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, remportée de justesse par la libérale Diane Lebouthillier lors du dernier scrutin. Elles veulent aussi, du même souffle, gagner du terrain. « On ne "bluffe" pas, on ne fait pas semblant, on n’écrit pas un scénario fictif. On s’en vient. On a l’intention de faire des gains et de s’assurer que les intérêts et les projets du Québec soient réellement portés à Ottawa […] », a commenté le chef bloquiste.

Les 32 députés du parti ont profité du caucus qu’ils tenaient depuis la veille au centre Bonne Aventure afin d’accueillir avec enthousiasme celui qu’ils espèrent voir élu en région. Le lieu de leur rassemblement avait d’ailleurs été soigneusement choisi afin de démontrer que les régions constituent une priorité pour leur formation politique. Des militants indépendantistes, d’ex-ministres bloquistes et d’ex-députés se sont joints à eux lors de l’investiture de M. Bernatchez.

L’auteur-compositeur-interprète résidant à Saint-Maxime-du-Mont-Louis, Daniel Boucher, était de la cinquantaine de personnes venues soutenir le technicien forestier de formation. « La seule chose qui me dérange un petit peu dans la candidature de Guy Bernatchez, c’est qu’on va être obligés de le remplacer à la mairie de Mont- Louis. Et il ne sera pas facile à remplacer », a lancé l’artiste, convaincu de voir le bloquiste remporter la mise la prochaine fois. Le principal intéressé y croit aussi fermement : « On va travailler pour que cette fois-ci soit la bonne et c’est bien parti. Depuis les dernières élections, le Bloc Québécois a eu le temps de faire ses preuves, […] il a démontré comment il peut agir en Chambre, faire avancer des dossiers et faire des propositions positives pour le Québec ».

Déplorant notamment l’absence du fédéral en tourisme et le trop peu de concertation faite avec les acteurs du milieu des pêches dans le dossier de la protection de la baleine noire, M. Bernatchez a déjà plusieurs enjeux fédéraux dans la mire. À la suite du retrait d’Air Canada des aéroports régionaux, l’aspirant député veut notamment s’attaquer au dossier du transport aérien. Il juge également préoccupant le sort des ports de pêche de la péninsule. La question du trou noir que vivent de nombreux travailleurs saisonniers prestataires de l’assurance-emploi figure également sur la liste de ses priorités.

Rappelons que Mme Lebouthillier, alors députée sortante, a raflé la victoire avec une avance de 637 voix sur Guy Bernatchez le 21 octobre dernier au terme d’une soirée en dents de scie. S’il a été au coude-à-coude avec sa rivale à plusieurs reprises, la victoire qu’espérait Guy Bernatchez ne s’est pas concrétisée. Or, cette défaite crève-cœur est bien loin d’avoir découragé celui qui a été le seul à déposer sa candidature en vue de l’investiture bloquiste dans le comté.

« Ça a été un dur coup et ça m’a pris plusieurs semaines à le surmonter, mais à un moment donné, je vais dire comme disait mon père, il faut se raidir le corps et regarder en avant. C’est ce que j’ai fait », a-t-il admis. Admettant avoir rapidement été déçu par les décisions prises par la députée libérale élue, il a fait savoir dès décembre 2019 aux autorités du parti son désir de remonter dans l’arène. Yves-François Blanchet a d’ailleurs évoqué « avoir l’intime conviction » que son protégé aurait remporté le comté si la campagne de 2019 avait duré une semaine de plus.

Des flèches en direction de Lebouthillier

Autant le chef bloquiste que son protégé ont profité du rassemblement partisan du 19 août pour lancer des pointes en direction du gouvernement minoritaire de Justin Trudeau et de sa ministre du Revenu national, Diane Lebouthillier. Le candidat n’a visiblement pas apprécié que cette dernière ait fait allusion, dans une sortie médiatique effectuée quelques jours auparavant, au fait que le Bloc Québécois ait été pendant « 25 années en dehors de l’aréna ».

L’image a été jugée irrespectueuse et condescendante par Guy Bernatchez, qui juge que son adversaire est loin de « pouvoir se péter les bretelles avec ce qui a été fait dans la circonscription ». « Je pense qu’elle pourrait se garder une petite gêne. Si (je reprends) l’image de l’aréna et du hockey, moi, je la vois plus comme une joueuse d’orgue tandis que les députés du Bloc Québécois, je les vois comme des joueurs de premier trio », a-t-il lancé, provoquant l’hilarité de la foule.

« Une improbable deuxième chance »

Le premier ministre canadien Justin Trudeau se soumettra à un vote de confiance dans environ un mois à la suite d’un discours du Trône qui portera notamment sur le plan de relance d’Ottawa face à la pandémie de la COVID-19. Si le gouvernement minoritaire a besoin du soutien d’au moins un des partis de l’opposition pour traverser indemne cet exercice, l’appui des bloquistes semble bien loin d’être gagné d’avance.

Rappelant que sa formation politique n’est pas "guidoune", Yves-François Blanchet compte prochainement rencontrer la nouvelle ministre des Finances, Chrystia Freeland. Il veut ainsi discuter avec la successeure de Bill Morneau, qui a démissionné lundi dernier, de ce que ce discours devra contenir afin « que le Bloc accepte de donner une improbable deuxième chance à ce gouvernement ». Un appui massif aux aînés, une hausse des transferts en santé ainsi qu’une modulation de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) déployée dans le cadre de la pandémie font notamment partie de ces exigences.

 

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