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18 août 2020

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Gaspé : un réseau d’entraide pour les parents toujours sans garderie

PÉNURIE EN GARDERIE

Bébé Enfant Garderie

©Jean-Philippe Thibault

En juillet, la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine estimait qu’à Gaspé seulement, maintenant 185 enfants étaient sur les listes d’attente pour une place en garderie.

En attendant que ne se résorbe le manque criant de places en garderie dans le Grand Gaspé, des parents font des pieds et des mains pour tenter de se trouver un plan B et concilier famille et travail aussi bien que faire se peut.

Rappelons qu’en janvier, les directions des CPE de Gaspé évaluaient qu’il manquait environ 150 places dans les garderies subventionnées. La députée Méganne Perry Mélançon avait notamment interpellé Québec pour l’ouverture de nouvelles places. Six mois plus tard, en juillet, la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine estimait qu’à Gaspé seulement, maintenant 185 enfants étaient sur les listes d’attente, dénonçant au passage cet état de fait. « De nombreuses familles sont contraintes à retarder le retour au travail d’un des deux parents – souvent la mère – pour assurer la garde d’un enfant en âge d’être gardé. Comment peut-on espérer une relance économique si plusieurs centaines de familles sont contraintes à se passer d’un salaire faute de milieu de garde? », se demandait alors le coordonnatrice Mireille Chartrand.

Alternative temporaire

 

Eileen Fortin Lansloot, résidante de Cap-des-Rosiers et mère d’un enfant de 10 mois, fait partie de celles qui doivent ronger leur frein en attendant qu’une place en garderie ne se libère. Elle devait en principe retourner sur le marché du travail cette semaine, mais comme plusieurs elle n’a pas pu trouver de place après avoir épluché l’ensemble de l’offre disponible de Rivière-au-Renard à Douglastown.

Dans les circonstances, elle ne peut donc pas retourner au travail avec son horaire régulier au Marché des Saveurs, du lundi au vendredi. Conciliant, son employeur lui a tout de même proposé de travailler du vendredi au dimanche. « Dans ma situation, à tous les vendredis, je dois me trouver quelqu’un. L’été ça va, il y a des gardiennes et des adolescentes, mais l’hiver c’est une autre paire de manche, analyse Eileen Fortin Lansloot. Je n’ai pas de grand-maman qui peut garder. Je me suis donc dit que si je peux trouver une mère qui ne travaille pas le vendredi et que moi en échange je pouvais garder ses enfants sur semaine, ça pourrait nous rendre service mutuellement. Et si on était plusieurs mamans à le faire, on pourrait s’entraider tous ensemble. Avec 185 enfants sur les listes d’attente, on doit être une bonne gang à pouvoir s’aider. »

Le but n’est évidemment pas de se substituer aux services offerts (ou pas) actuellement, mais bien de créer un réseau informel et de trouver une solution temporaire dans l’intervalle. « C’est du donnant-donnant et ce n’est pas une garderie. C’est vraiment une alternative, se rendre service mutuellement. Ce n’est pas parfait et ça ne permet pas aux gens de recommencer à travailler avec leur horaire régulier, mais ça donne quand même des ouvertures au moins pour du temps partiel », ajoute Mme Fortin Lansloot.

Le centre communautaire de Cap-aux-Os a d’ailleurs accepté de prêter ses locaux pour offrir un cadre à l’initiative, d’autant plus que ce ne sont pas tous les parents qui ont un endroit pour accueillir les enfants des autres. D’autres centres communautaires ont aussi été approchés pour étendre le service. Si tout va comme prévu, le réseau d’entraide pourrait démarrer le 31 août. Les parents intéressés peuvent d’ailleurs rejoindre le groupe privé Alternative Garderie Gaspé sur Facebook. Et contrairement à bien d’autres projets, on espère que celui-ci ne serait plus nécessaire bientôt.

« Tout le monde trouve ça un peu triste de devoir en arriver là. Ce n’est pas l’idéal et ça ne rejoindra pas tout le monde, mais en général les échos sont positifs. Ça montre aussi à quel point on a besoin d’aide. Et on ne veut pas que ça dure 10 ans : on veut que ça se règle comme problème », conclut l’instigatrice.

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