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14 février 2020

Jean-Philippe Thibault - jpthibault@medialo.ca

Pas de lien maritime pour relier la Gaspésie et Anticosti

LIEN INTERRIVES

Apollo Société des traversiers du Québec traverse STQ Matane

©Stéphane Quintin - Gaspésie Nouvelles

Le projet de lien maritime est actuellement sur la glace.

Le gouvernement de François Legault n’a pas retenu l’idée des élus d’Anticosti, de la Côte-Nord et de la Gaspésie qui travaillent depuis plus de 5 ans pour orchestrer une desserte maritime reliant ces trois destinations.

Dans un communiqué émis mercredi à propos d’une aide financière de 1,4 million de dollars pour la bonification de la desserte aérienne de l’Île d’Anticosti, le gouvernement du Québec a profité de l’occasion pour mentionner que le projet de lien maritime était abandonné. Pour expliquer la décision, on indique qu’une étude faite par la Société des traversiers du Québec (STQ) a démontré que cette solution s’avérait très coûteuse et non optimale. « Le gouvernement a donc préféré ne pas poursuivre avec ce scénario et plutôt chercher une piste de solution correspondant aux besoins des résidentes et résidents. » À Québec, on a donc plutôt décidé de miser sur la voie des airs pour le moment.

En 2015, un plan d'affaires préparé par la firme Lemay+DAA indiquait cependant que le scénario maritime était viable et rentable, à condition que le traversier choisi – qu’on évaluait alors à environ 15 millions de dollars – soit entièrement payé par un partenaire, une organisation ou une institution. « La rentabilité de l'exploitation du lien maritime est conditionnelle à l'absence ou la quasi-absence de dette à terme », pouvait-on lire dans la documentation de l’époque. Sur cette base de financement, les simulations financières réalisées dégageaient un excédent financier dès la première année d'opération.

Par la suite, en 2017, le gouvernement de Philippe Couillard a voulu creuser la question en annonçant la réalisation d’une étude détaillée concernant la mise en place d’un traversier entre la Côte-Nord, l’île d’Anticosti et la Gaspésie. Un groupe de travail multisectoriel - dont faisait notamment partie la STQ - avait été mis sur pied et les résultats de l'étude devaient être connus à la fin de l'année 2018. Mais changement de gouvernement oblige et scandale du F.-A. Gauthier faisant, force est de constater que ce dossier n’était pas une priorité puisque les conclusions étaient encore attendues un an plus tard.

Rappelons que la STQ a défrayé l’actualité plus souvent qu'à son tour dans les derniers mois, alors que la facture refilée aux contribuables pour le F.-A.-Gauthier - incluant les dépenses imprévues et l’achat de navires de remplacement - est passée de 170 à 260 millions de dollars, selon les calculs de Radio-Canada. Les traversiers qui relient Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine ont par ailleurs coûté plus de 350 millions de dollars alors que le coût initial était estimé à 120 millions, toujours selon les informations de la société d’État.

Ceci dit, le préfet de La Côte-de-Gaspé, Daniel Côté, ne baisse pas les bras et compte bien revenir à la charge. « On est déçu de la décision du gouvernement de mettre sur la glace ce projet qu'on travaille depuis des années. Le gouvernement a mis le focus sur la notion de transport et a oublié les notions de développement touristique et économique qui venaient avec le traversier. Avant d'aller plus loin, je dois d'abord parler avec mes collègues d'Anticosti et de Havre-St-Pierre de leurs intentions profondes. Par exemple, nous pourrions travailler le dossier afin de le faire cheminer autrement, en modèle touristique ou avec le privé. Je suis convaincu que le potentiel de cette traverse reste très grand, et je n'ai pas l'intention de lancer la serviette aussi facilement. »

De son côté, le gouvernement du Québec s'est félicité d'avoir opté pour la bonification de la desserte aérienne, qui voit ainsi le nombre de vols hebdomadaires passer de 16 à 26, et le nombre de journées de vol par semaine passer ainsi de 4 à 6. « Notre gouvernement est à l’écoute des demandes et des préoccupations des régions. Encore une fois, nous proposons des solutions qui répondent aux besoins exprimés », a précisé le ministre des Transports, François Bonnardel.

 

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