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06 août 2019

Du gin et du whisky bientôt produits à Caplan

Distillerie des Marigots - Caplan - Whisky - Gin

©Photo Chaleurs Nouvelles - Roxanne Langlois

Les copropriétaires de la Distillerie des Marigots, Joseph St-Denis Boulanger et Laurie-Anne Cloutier, sont photographiés en compagnie de leur petite Louisiane, âgée deux mois ; le trio est rassemblé sur le terrain où verra le jour le futur bâtiment.

ENTREPREUNARIAT. Construire et ouvrir au public une distillerie entre la 132 et la mer, à Caplan : voilà l’ambitieux projet que s’apprête à réaliser un couple de nouveaux entrepreneurs formé du Caplinot Joseph St-Denis Boulanger et de sa conjointe Laurie-Anne Cloutier. Whisky et gin seront ainsi confectionnés à la Distillerie des Marigots, appelée à démarrer sa production en 2020.

Les parents présentent fièrement à la journaliste assise à leurs côtés Louisiane, leur petite merveille de deux mois. Ils confient d’emblée avoir vécu, il y a un an à peine, un véritable cauchemar : la perte, en toute fin de grossesse, de leur première fille, Mélia.

S’ils la racontent au Chaleurs Nouvelles, c’est que cette indicible épreuve est également le point de départ d’une grande aventure qui mènera officiellement la petite famille établie à Montréal à prendre racine en sol gaspésien, l’automne prochain.

« Ça a changé notre perspective sur la vie en général, sur l’importance de profiter du moment, de faire ce que l’on aime et de ne pas remettre à demain ce que l’on veut faire », explique M. St-Denis Boulanger.

Venus peu après profiter du calme et des beautés de la Gaspésie afin de vivre leur deuil, les amoureux prennent alors la décision de venir s’y établir. « Ça a pris une quinzaine de minutes et j’ai dit "on pourrait faire une distillerie à Caplan" », résume en riant l’ingénieur mécanique de 33 ans.

Laurie-Anne, conseillère en qualité au sein du réseau de la santé montréalais, plonge alors dans l’aventure que lui propose son conjoint des six dernières années.  « On s’est dit que si notre saut en entrepreneuriat ne fonctionnait pas, qu’on ferait simplement autre chose en Gaspésie », confie la maman dans la jeune trentaine. Tous deux se lancent : la Distillerie des Marigots a officiellement été fondée en mai dernier.

Le projet se concrétise

Cet ambitieux projet, qui représente un investissement total de 1,35 million $, prendra forme dans le paysage dès septembre avec le début de la construction d’un bâtiment en bois massif d’environ 2800 pieds carrés et à travers duquel les passants auront une vue sur la mer.

La distillerie verra le jour sur une portion de près de 80 000 pieds carrés du terrain du camping Le Ruisselet, que les actuels propriétaires ont accepté de vendre aux deux jeunes entrepreneurs.

La compagnie sera spécialisée dans la fabrication de whisky, un produit qui doit généralement vieillir 36 mois en baril ; elle concevra également, d’ici là, son propre gin.

Les aromates de ce dernier seront entièrement cueillis en sol gaspésien, en collaboration avec Gaspésie Sauvage et le Jardin du Village de Caplan. Quatorze ingrédients, dont de la mélisse, de la coriandre et l’angélique, composent la recette que comptent produire dès le printemps prochain les propriétaires. « Le gin, c’est de la gastronomie, de la cuisine, beaucoup plus que de la distillation », souligne le passionné qui sera en charge de la production.

Ce dernier, qui a par ailleurs peaufiné ses connaissances grâce à une formation dispensée à Seattle par la distillerie Copperworks, espère mettre au point un produit aimé du grand public qui sera également reconnu par les connaisseurs.

Un alambic charentais a d’ailleurs été commandé et deviendra la pièce maîtresse de la confection de ces nouveaux spiritueux gaspésiens. « Mon but, c’est de focusser sur l’arôme, sur la complexité du goût, tant pour mon gin que pour mon whisky. Je veux que ce soit riche, long en bouche et très caractéristique, donc je suis allé chercher l’équipement parfait pour ça », explique M. St-Denis Boulanger.

Caplan sera le troisième endroit au Québec, après Montréal et les Îles-de-la-Madeleine, à accueillir ce type précis d’équipement fabriqué en cuivre de A à Z.

Courir les Marigots

Désirant proposer un produit qui lui ressemble, autant au niveau de son goût que de son image, le couple souhaite également bâtir un endroit rassembleur qui fera la fierté de la population locale et qui suscitera un réel sentiment d’appartenance.

Le nom choisi pour leur projet invite d’ailleurs les résidents et touristes à profiter de la vie. L’expression « courir ou aller au marigot » fait en effet référence aux pêcheurs qui font « la pêche buissonnière » et se réfugient dans une anse, à l’abri des regards, pour se la couler douce.

À court et moyen terme, la Distillerie des Marigots vise la vente d’environ 2000 bouteilles de gin par mois. Si le tout se déroule tel que désiré par les propriétaires, le gin produit à Caplan pourrait être disponible sur les tablettes de la Société des alcools du Québec (SAQ) dès le début de l’été 2020.

Le fruit du travail du duo sera aussi disponible directement à la distillerie, les microdistillateurs de la province étant autorisés par Québec à vendre leurs produits dans leurs installations depuis l’été dernier. Pour les détails, visitez la page Facebook Distillerie des Marigots.

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